LA JEUNE FILLE ET LA NUIT, roman de Guillaume MUSSO. 2018, 423 pages
07/12/2018 18:03 par livresentete
MUSSO GUILLAUME
LA JEUNE FILLE T LA NUIT, roman, 2018, 423 pages
Un autre roman réussi de MUSSO. Un roman du genre enquête et recherches personnelles sans l'aide policière. Le personnage principal, le narrateur est romancier à succès connu qui étant étudiant lycéen a commis un crime avec la complicité de deux étudiants et amis dans des circonstances où la vie d'une jeune fille et amie était menacée.
Nous reconnaissons ici la particularité de l'écriture de MUSSO qui joue avec le temps dans ses romans. Nous nous promenons entre les années, hiver 1992 et printemps 2017. Dans cette histoire troublante de jeunes étudiants aux prises avec des problèmes d'adultes nous nous y accrochons et tentons de suive le narrateur dans son élan de faits passés à travers divers témoins de l'époque: amis, membres de leurs familles, enseignants, journaliste.Un roman à la hauteur de MUSSO. Une enquête policière sans gendarmes.
Gilles LAGROIS, Auclair, Québec
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"VINCA, THOMAS.Une fusion des corps et des esprits. Le coeur qui s'emballe, la vague de chaleur qui vous emporte et vous secoue. Une voix intérieure lui chuchote à nouveau que tout finirait mal."
"THOMAS... mais la vérité est rarement ce qu'elle semble être et, dans ce cas précis, elle n'allait apporter ni apaisement, ni travail de deuil, ni véritable justice."
"THOMAS. L'affaire VINCA ROCKWELL avait eu sur la trajectoire de mon ami un effet opposé à celui qu'elle avait exercé sur la mienne."
"THOMAS, 19 ANS. Or seuls les coups dans la gueule vous apprennent la vie."
"La passion est une zone de guerre bombardée, située quelque part entre la douleur, la folie et la mort."
"ALEXIS, le prof. était un imposteur et un violeur."
"J'étais devenu un combattant, un guerrier qui montait au front sans faillir."
"Tout le monde a trois vies: une vie publique, une vie privée et une vie secrète."
"Tout souvenir comporte une part de fiction et de reconstruction et celui-ci était un peu trop beau pour être vrai."
"La vie m'a appris que beaucoup de problèmes peuvent être vaincus par la réflexion."
"Une excellente manière de te défendre d'eux, c'est d'éviter de leur ressembler."
Pour en savoir davantage:
Résumé :Un campus prestigieux figé sous la neige
Trois amis liés par un secret tragique
Une jeune fille emportée par la nuit
Côte d’Azur – Hiver 1992
Une nuit glaciale, alors que le campus de son lycée est paralysé par une tempête de neige, Vinca Rockwell, 19 ans, l’une des plus brillantes élèves de classes prépas, s’enfuit avec son professeur de philo avec qui elle entretenait une relation secrète. Pour la jeune fille, « l’amour est tout ou il n’est rien ».
Personne ne la reverra jamais.
Côte d’Azur – Printemps 2017
Autrefois inséparables, Fanny, Thomas et Maxime – les meilleurs amis de Vinca – ne se sont plus parlé depuis la fin de leurs études. Ils se retrouvent lors d’une réunion d’anciens élèves. Vingt-cinq ans plus tôt, dans des circonstances terribles, ils ont tous les trois commis un meurtre et emmuré le cadavre dans le gymnase du lycée. Celui que l’on doit entièrement détruire aujourd’hui pour construire un autre bâtiment.Les éditeurs
Un lecteur:
Résumé : Thomas Degalais est de retour sur la côte d'azur. Devenu un écrivain à succès celui qui a fréquenté le prestigieux lycée St Exupéry dans les années 90 revient dans l'établissement à l'occasion d'une réunion d'anciens élèves. Fraîchement débarqué de New-York Thomas doit faire face à son passé alors que des travaux d'agrandissement d'une aile du lycée risquent de mettre à jour des secrets enfouis depuis près de vingt ans. Alors commence une quête personnelle et familiale où les masques tombent et où les certitudes de Thomas vont s'écrouler au fil de l'enquête.
.La jeune fille et la nuit est donc un roman au rythme haletant, un bouquin à tiroirs, une oeuvre hautement estimable même si la perfection de la mécanique prime sur le texte lui-même. A aucun moment je ne m'y suis ennuyé, j'ai été charmé, parfois irrité par certains personnages caricaturaux, mais je reconnais à l'auteur un savoir-faire certain et un sens du rythme et de la construction évident.
Lexpress24 avril 2018
Guillaume Musso maîtrise son sujet et embarque ses lecteurs sur un chemin parsemé de chausse-trapes. La lecture achevée, on s'aperçoit (trop tard) que le romancier avait pourtant parsemé son récit d'indices.
WOHLLENBEN Peter
LA VIE SECRÈTE DES ANIMAUX, Un univers chargé d'émotions, 2018, 258 pages, 5*
Un livre dont le principal message est que les animaux ne sont pas si différents que ça de nous, les hommes. Ils ont une vie propre , se reproduisent et vivent des émotions.
« L'homme, d'un point de vue purement biologique, est également un animal et ne saurait s'exclure de la liste. »
« Les animaux ne sont pas des créatures stupides, très inférieurs à nous sur le plan de l'évolution et n'ayant droit, en matière de douleur ou autre ressentie, qu'à quelques retouches, tandis que notre palette, à nous devenait si riche.Le cerf, le sanglier et la corneille mènent leur propre vie, parfaite en soi. «
« Le refus d'accorder autant d'émotions aux animaux repose toujours sur la crainte de voir l'homme perdre sa position privilégiée. »
« Ce que je souhaite, c'est plutôt que nous devenions un peu plus respectueux du monde animé qui nous entoure, qu'il s'agisse des animaux ou de végétaux. »
« Et alors, notre système nerveux central sécrétera des hormones propres à répandre en nous un sentiment auquel nul ne saurait résister : le bonheur! »
Gilles LAGROIS, Auclair, Québec
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« Des coqs qui mentent à leurs poules? Des biches en deuils? Des chevaux qui éprouvent de la honte? »
« Les écureuils n'apprécient pas plus que nous les branches qui leur font mal au dos quand ils dorment. Un matelas de mousse douillet est, en revanche, la garantie d,une bonne nuit de sommeil »
« L'écureuil se réveille régulièrement et, comme il a faim, il descend de l'arbre...chercher l'une de ses nombreuses cachettes. Le fait qu,il tue ces merveilleux oiseaux chanteurs, ne relève pas non plus de la méchanceté. ».
« Les émotions sont un langage non conscient. »
« Il est donc à peu près prouvé que les blessures font souffrir les poissons. »
« Les sangliers ont la fibre sociale et aiment s'entraider pour la toilette ou se coucher blottis les uns contre les autres. On se reconnaît et l'on s'aime toujours. Chez les sangliers, ils préfèrent dormir toujours au même endroit»
« Les abeilles.Chaque colonie consomme plus de trois kilos de miel par mois, l'hiver. »
« Le cerf. L'animal est capable d'abaisser la température des parties extérieures de son corps. Ce procédé lui permet quand même de réduire la consommation de sa précieuse masse grasse. La sensation de faim n'affecte pas le cerf. Soumis, ces derniers flânent et somnolent durant les froides nuits d'hiver. »
« Les insectes vivant en société pratiquent la division du travail. Le concept de super organisme.Des ouvrières qui peuvent vivre jusqu'à six ans. Celles des reines avec leur vingt-cinq ans maximum. L'abeille a quatre-cinq ans de vie. »
« Les grands corbeaux sont des âmes fidèles qui restent tout leur vie avec leur parrtenaire.le grand corbeau peut vivre vingt ans. »
« Les castors cherchent un partenaire pour la vie, jusqu'à vingt ans. »
« Les écureuils du Canada n'acceptent que les bébés de leur famille, nièces, neveux, petits enfants qu'ils reconnaissent par leurs cris caractéristiques. »
« Les souris. C'est étonnamment la vue des congénères en train de souffrir qui fait naître l'empathie chez elles.. »
« Les cochons sont visiblement capables d'empathie. »
« Les oiseaux ce cessent de manifester leur altruisme.La première mésange charbonnière à s'apercevoir du danger pousse un cri d'alarme. »
POUR EN SAVOIR DAVANTAGE :
Résumé :
« Le talent de conteur et de vulgarisateur de Peter Wohlleben continue d'opérer avec La Vie secrète des animaux.
Les droits des animaux, la prise en compte de leur intelligence et, plus récemment, de leur conscience, la question de la souffrance animale, tous ces sujets sont au coeur de l'actualité.
Après les arbres, Peter Wohlleben nous ouvre, à sa manière toujours simple, personnelle et imagée, les portes d'un nouveau monde caché : non plus seulement la pensée ou l'intelligence animales, mais le champ complet de leurs émotions. » www.babelio.com
UN LECTEUR :
« Vous avez peut être déjà entendu parler de Peter Wohlleben, forestier depuis plus de 20 ans en Allemagne. Il dirige aujourd'hui une forêt écologique et a écrit La vie secrète des arbres, un best seller international traduit dans plus de 30 langues.
A la manière de son précédent ouvrage, La vie secrète des animaux mêle expériences scientifiques vulgarisées (j'ai tout compris alors que je n'ai pas du tout un profil scientifique) et observations subtiles (cela va m'inciter à regarder avec plus d'acuité mon chat!)), anecdotes vécues (il a des chevaux, un bouc et des chèvres, des lapins, un chien…) et histoires extraordinaires.
A ses éventuels détracteurs, ceux qui lui ont reproché son anthropomorphisme dans son ouvrage précédent, il écrit :
Concevoir que les animaux aient des sensations telles que la faim ou la soif est relativement facile; parler à leur propos de bonheur, de deuil ou de compassion, en revanche, en fait bondir certains. Or il n'est pas question du tout d'humaniser, mais juste de mieux comprendre les animaux. Comparer, en effet, sert avant tout à reconnaître que les animaux ne sont pas des créatures stupides, très inférieures à nous sur le plan de l'évolution et n'ayant en droit, en matière de douleur et autres ressentis, qu'à quelques retouches, tandis que notre palette, à nous, devenait si riche. »
Et si selon lui il existe de nombreuses résistances de la part des scientifiques mais aussi des politiques à porter un autre regard sur les animaux c'est que derrière cette position, il y a la question de l'élevage industriel et de la chasse.
En vous plongeant dans les courts chapitres de la vie secrète des animaux, vous allez apprendre comment les coqs mentent à leur poules, comment les abeilles maintiennent la bonne température dans une ruche, comment le hérisson consomme le moins d'énergie possible pendant l'hiver, comment s'organise la division du travail chez les fourmis, ce que fait le bouc pour attirer la chèvre (à ne pas refaire chez vous )) et mille autres choses.
Peter Wohlleben bouscule des idées reçues (non les cochons ne sont pas sales et sont bien plus intelligents qu'on ne le pense), il s'interroge sans cesse sur la frontière qui sépare l'homme de l'animal et sur ce qui, au contraire, les unit.
Si vous êtes déjà très calé quant à la vie des animaux, il y a fort à parier que vous reprochiez à cet ouvrage de sauter d'animal en animal sans aller assez loin.
En tant que novice (et n'ayant pas l'esprit scientifique), j'ai apprécié le talent de conteur de l'auteur et l'idée prégnante -mais pas si ordinaire – que l'homme ne doit plus se penser comme au centre de tout. « www.babelio.com
WINTER Kathleen
ANNABEL, roman, 2012, 460 pages, 5*, Canada
Un roman, sous forme de narration. Quelle belle découverte et quel plaisir que ce livre dans lequel je retrouve l'humain sous plusieurs formes. Un incontournable , à lire sans faute. Une déclaration d'amour à la vie.
Une histoire qui procure des émotions intenses et peu de réponses plausibles car l'hermaphrodisme était considérée comme une anomalie en 1968 au LABRADOR.
L'enfant, WAYNE-ANNABEL a heureusement de bons parents et des amies fidèles.
L'auteure a une vision originale du comportement humain, hors de la société et de ses conceptions
stéréotypées selon le sexe.
Nous nageons dans une atmosphère de confidences, en toute intimité.
Une écriture tendre parfois poétique. Nous côtoyons une dimension mythique et vivons des liens fidèles avec l'environnement du nord.
TREDWAY, le père est trappeur. Il tient compte des liens entre la nature et les animaux, les respecte car pour lui tout est lié. Il respecte profondément cette valeur intrinsèque. Il la vit au jour le jour.
Un roman touchant, émouvant car les personnages deviennent attachants, réels.
Gilles LAGROIS, Auclair, Québec
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« Bien que différents, les sexes s'entremêlent. En tout être humain survient une vacillation d'un sexe à l'autre et, souvent, seuls les vêtements maintiennent l'apparence masculine ou féminine, tandis qu'en profondeur le sexe contredit totalement ce qui se laisse voir en surface. » VIRGINIA WOLFE
« Un voyageur peut visiter le LABRADOR et percevoir cette énergie magnétique. »
« TREADWAY vit pour la blancheur et le silence. Il ne peut pas voir en se repérant au son comme le fait Graham Montague, mais il peut entendre le ruissellement ténu du printemps dans l'intérieur du pays. »
« . Dans un geste de sage-femme THOMASINA. En ajustant le lange, elle soulève tranquillement le petit testicule et constate que le bébé possède aussi des lèvres et un vagin. »
« TREADWAY. C'est un homme qui ne veut pas que des étrangers soient témoins de sa routine quotidienne. »
« JACINTA.TREADWAY. Il pourrait passer un an sans parler à quiconque à part ses chiens. »
« JACINTA. Elle se garde bien de plaindre qui que ce soit. C'est une des leçons qu'elle a apprises. »
« JACINTA, la mère. Cet enfant est très bien comme ça. Il y a de la place pour tout le monde sur cette terre. »
« JACINTA. Elle voit ses moitiés mâle et femelle se compléter recelant un pouvoir secret et presque magique. Un atout fragile...peut-être même un pouvoir. »
« La religion dépend davantage des gens que ceux-ci dépendent d'elle. Le territoire est un dieu à lui seul. »
« WAYNE. TOMASINA. Un descendant du rejeton d'Hermès et d'Aphrodite, Hermaphrodite. »
« Père et fils souffrent d'amour refoulé, congelé, et cela ronge le cœur de JACINNTA. »
POUR EN SAVOIR DAVANTAGE :
Résumé :
En 1968, dans un village côtier du Labrador, un enfant mystérieux voit le jour. Ni tout à fait homme ni tout à fait femme, les deux à la fois. Il n’y a que trois personnes qui sachent le secret. Les parents de l’enfant, Jacinta et Treadway, et une voisine, Thomasina, capable de tenir sa langue.
Les parents décident pour l’enfant quel sera son sexe aux yeux de la société. Mais, à mesure qu’il grandira, son autre « nature » refusera de se taire et l’accompagnera tout au long de sa découverte du monde, aussi fidèle que son ombre.
À partir de ce qui pourrait ne sembler qu’un fait divers, Kathleen Winter nous donne une œuvre d’une profonde beauté qui explore le fondement même de notre identité et de nos sociétés. Qui sommes-nous? Pourquoi la communauté des humains nous oblige-t-elle tout le temps à renoncer à nous-même, qui que nous soyons ?
En donnant un rôle de premier plan à la nature splendide du Labrador, Winter confère une dimension mythique à son récit, tout en nous faisant découvrir un monde où les humains entretiennent encore des liens,-- étroits--difficiles—avec leur environnement. »
Une lectrice :
« 'C'est l'histoire d'un enfant qui , en 1968, au sein d'un bourg côtier du Labrador, au Canada , naît , ni garçon ni fille : Hermaphrodite.......seuls ses parents , et Thomasina, une voisine très proche sont au courant .
On décide de faire opérer l'enfant : ce sera Wayne-----le choix du père-----
C'est un livre fin , rare,qui prend un relief particulier dans ces contrées ancrées dans la nature sauvage, froide et inhospitalière du Labrador avec ses coutumes et ses rituels, ce qui confère encore plus de mystère .........
L'auteur nous fait partager , sans pathos , avec une tendresse et une grâce sans pareils, tout au long, avec dignité , émotion et doigté , l'évolution de Wayne, le rapport qu'il entretient avec son corps, ses souffrances , ses doutes, ses espérances, ses choix à l'adolescence, il n'a personne à qui se confier ........entre un père incapable de communiquer, taciturne, qui chérit la nature sauvage , qui se fond presque en elle et une mère aimante , à l'écoute , qui perdra parfois ses repères et l'énergie qui était la sienne .......
On sent le vertige , le trouble intérieur d'un corps qui ignore sa différence et la découvre peu à peu ......., la détresse et la tristesse de Wayne ........
Ce que j'ai surtout apprécié c'est la façon dont l'auteur décrit sans juger, sans nous imposer quelque message que ce soit ni sa propre vision ........
Le style poétique est imagé .L'écriture délicate , intimiste, précieuse nous fait découvrir la force du corps sur le psychisme .
La pudeur dont l'auteur use pour décrire son personnage est remarquable .
C'est une oeuvre totalement originale , un texte hors du commun, élégant et sensible qui nous invite à la réflexion et à la tolérance, à sortir de notre méfiance et de nos préjugés , à propos de la perception de la "Différence ".
Une oeuvre pétrie de lumière qui conte les désillusions, les peurs et les doutes d'un jeune homme très courageux tiraillé par sa double identité !
Je remercie l'amie de Babelio ( elle se reconnaîtra ) qui m'a incitée à acheter ce livre rare , à part .
Un ouvrage à relire , qui restera longtemps dans nos mémoires ! « www.babelio.com
KOKIS Sergio
Lettonie, Brésil. Un roman aux allures de fable écrit avec une bonne dose d'humour. WALDEMAR, le personnage principal est un pasteur luthérien très sensuel et porté sur les relations sexuelles hors mariage.
WALDEMAR est un pasteur au tempérament douteux. Un tiède. Il prêche une chose, il fait autrement suite aux circonstances ou occasions soudaines. Il conseille ses ouailles mais se laisse dérouter par les événements. Il a une ligne de conduite ambivalente. C'est un être influençable, d'une grande sensibilité, un naïf, un illuminé. Il aime la vodka et les femmes discrètes dont il ne peut se passer longtemps.
L'Amérique était pour lui un concept fort vague sur lequel le pasteur ne s'était jamais penché. Il va cependant entraîner des fidèles rêveurs dans une aventure qui ne les amènera non pas en Amérique du Nord mais en Amérique du Sud, au Brésil.
Ce rêve américain est une arnaque, une fabulation, une supercherie.
Une écriture qui fesse, qui ébranle par son direct au cerveau.
UNE OEUVRE DE FICTION ÉBRANLANTE.
Gilles LAGROIS, Auclair, Québec
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POUR EN SAVOIR DAVANTAGE :
LE DEVOIR :
« Sergio Kokis gardait cette histoire dans son esprit depuis l'enfance et il ne voulait pas qu'elle se perde. Il l'a enjolivée et transformée avec la fiction. Le Brésil, lieu de 1001 fabulations, est de nouveau au cœur d'Amerika, sa 14e œuvre de fiction.
Comme souvent dans les romans de Sergio Kokis, une page d'histoire s'ouvre. 1905. Une véritable révolution se déroule dans toute l'immensité de la Russie. Des manifestations ébranlent l'Empire, les grèves se multiplient, l'armée du tsar tire sur les ouvriers. Dans un village de Livonie (Lettonie), des paysans vivent dans un état de servage et de misère.
En cette période d'agitation socialiste et athée, il ne fait pas bon être une ethnie minoritaire. Le pasteur luthérien Waldemar Salis, s'inspirant de ses lectures du penseur danois Kierkegaard sur l'extravagante angoisse du possible, «ce gouffre qui donne le vertige», se met à rêver de la mythique Amérique lorsqu'une commission d'immigration menée par des Allemands recrute des candidats pour le Brésil. À ceux qui veulent tenter l'aventure, des terres sont offertes gratuitement et le voyage est payé. Salis convainc ses fidèles que l'aventure est la solution de tous les maux qui les affligent. Il les invite à le suivre vers la terre promise, loin du joug du tsar, de la langue russe et de la fausse foi.
Le petit groupe quitte le village pour aller à Riga prendre le train. Il gagne ensuite Hambourg, où il s'embarque pour le port de Santos. La traversée s'avère des plus éprouvantes pour les voyageurs qui rêvent de trouver enfin le bonheur dans le village de Nova Europa qu'ils fonderont en arrivant dans la région de São Paulo. Mais le rêve tant convoité s'effondre. Apatrides, les Lettons réalisent que l'offre n'était pas une faveur, qu'ils ont été recrutés pour développer la région, défricher des terres qui ne leur appartiendront jamais, la plupart restant entre les mains des propriétaires terriens brésiliens. Une épidémie de fièvre jaune sonne le glas de la colonisation par ce premier groupe d'immigrants russes venus de la Baltique.
Mêlant habilement faits et fiction, l'auteur d'Amerika n'a pas son pareil pour raconter dans une langue simple, vivante et imagée cette odyssée grandiose et pitoyable du début du XXe siècle. Un ton d'allégresse traverse ce roman picaresque dominé par un pasteur idéaliste et passionné, rêveur impénitent et mélancolique, qui aime sa belle-mère d'un amour complexe et qui partage ses inquiétudes métaphysiques avec son beau-frère, Sacha Alexandr, libre penseur, nihiliste, être sans foi, ni dieu, ni maître. Chargé d'érotisme, fertile en rebondissements, Amerika est un roman foisonnant, plein de gaieté et de larmes, porté par des réflexions très intéressantes sur l'identité nationale et la condition migrante: «Quelqu'un qui n'est jamais parti ne peut pas savoir ce que c'est de s'arracher du sol maternel, de ses maigres possessions, de ses habitudes ou de sa langue.»
Montréalais d'origine brésilienne, Sergio Kokis a fait de la langue française son outil d'expression littéraire. Depuis ses débuts comme écrivain en l994, il nous offre des fabulations merveilleuses traversées par ses thèmes de prédilection: l'exil, l'errance et la mélancolie.
***
Collaboratrice du Devoir «
BJORNSTAD Ketil
LA SOCIÉTÉ DES JEUNES PIANISTES,roman, 2006, 429 pages
Un roman de personnages jeunes, rempli de projets, d'études à terminer, d'avenir à préparer, de BAC à obtenir dans le contexte d'un monde musical car ils ont tous en commun l'amour et la passion du piano. La narrateur, AKSEL VINDING, est âgé de quinze ans. Il côtoie les étudiants, la musique, l'amour, la famille, les succès, les déceptions et les réussites de la vie, dans la capitale de la Norvège, OSLO.
Un roman intense de l'amour de la musique partagée et de la vie amoureuse de jeunesse.
Une écriture éloquente, appropriée aux événements et aux émotions soulevées par la vie.
Une écriture qui nous révèle ce qui est vrai dans le vie de ce qui est un jeu de vrai et de faux :
à reconnaître ce qui est authentique et vrai de ce qui est fait sous contrainte en amour peu importe la nature des liens établis.
Un roman avisé, raffiné, subtil.
Gilles LAGROIS, Auclair, Québec
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Pour en savoir davantage:
Résumé :
« La Société des Jeunes Pianistes, c'est le nom que s'est donné un groupe d'adolescents passionnés, à Oslo, à la fin des années 1960. A la fois amis et rivaux, ils ont en commun l'amour de la musique ; pourtant, un seul remportera le concours du " Jeune Maestro ". Tous vont subir une terrible pression de leur entourage, mais surtout d'eux-mêmes. La Société des Jeunes Pianistes est un roman initiatique, grave et subtil, qui évoque le désir, la vie, la mort. » Les éditeurs
Une lectrice :
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« Un groupe d'adolescents, vivant à Oslo, ayant tous en commun l'amour de la musique classique, vont former « La Société des jeunes pianistes » et concourir pour remporter le prix du « Jeune Maestro ».
Ce livre est celui de Ketil Bjørnstad, lui-même norvégien, auteur, compositeur et musicien. Il a été, avec cet ouvrage, « Lauréat 2008 du Prix des lecteurs du Livre de Poche ».
Cette lecture m'a été proposée par mon Club qui me fait faire décidément, toujours faire de belles découvertes.
Le héros, Aksel Vinding, voit sa mère Äse se noyer sous ses yeux lors d'un pique-nique. Son père, Hjalmar, tentant de la sauver est retenu car autrement lui aussi serait tombé dans les flots.
Ce qui va soutenir Aksel, c'est sa passion pour la musique et cette année, la nouvelle tombe :
« Nous sommes finalistes. Nous sommes passés en finale : Rebecca, Ferdinand, même Margrethe Irene ainsi que quelques autres individus inintéressants, et moi-même.
Et Anja Skoog.
Elle est déjà un mythe. » (p.103)
On vit le quotidien du narrateur, Aksel, qui voit d'un côté son père sombrer dans l'alcoolisme tandis que sa soeur Cathrine se montre d'une grande force.
Aksel décide d'arrêter ses études, de ne pas passer le baccalauréat pour se consacrer entièrement à cette musique afin d'arriver au sommet. Mais il va aussi connaître les premiers émois amoureux, une passion pour la belle et déroutante Anja sur qui plane un mystère.
On évolue ainsi au milieu des cours de piano – on écoute Debussy, Schubert, Rubinstein, Martha Argerich, Ravel et tant d'autres…♫♫
Il faut travailler, répéter, bien jouer le tempo, savoir actionner la pédale et taper sur les touches blanches et noires, soit d'un Steinway soit sur un Bösendorfer :
« Eh non, ce n'est pas un Steinway. Dans notre famille, nous avons un petit côté autrichien, oui, presque habsbourgeois. Mais c'est une autre histoire… Moi je préfère les Bösendorfer.
- Les Bösendorfer sont de bons pianos. Mais pourquoi ont-ils des sonorités supplémentaires dans les basses ? (…)
- Cela s'explique peut-être par le romantisme. » (p.310)
C'est ce que lui dit sa nouvelle professeure, Selma Lynge, un personnage trouble mais qu'il a choisie après avoir quitté Oscar Synnestvedt. D'ailleurs, lors d'un cours particulier, Aksel lui avoue :
« - Je veux uniquement être un meilleur musicien, dis-je, les joues en feu. (…)
- Tu vas le devenir, dit-elle. Tu peux en être sûr. » (p.312)
Dans ce tourbillon de musique, de découverte des prémisses de l'amour, se mêlent l'animosité envers le père d'Anja, trop présent : Bror Skoog (surnommé l‘homme à la lampe-torche) – l'exaspération envers la mère d'Anja : Marianne Skoog qui n'a pas l'air d'attacher trop d'attention à l'état de faiblesse de sa fille… et bien d'autres événements. C'est un véritable plongeon dans ce milieu impitoyable où il ne faut surtout pas faire preuve de la moindre faiblesse.
C'est qu'ils en veulent tous ces jeunes gens et ils font tout ce qui est en leur pouvoir, en se soutenant mutuellement, en se serrant les coudes.
On a catalogué ce roman comme un roman d'initiation, certes, mais c'est surtout un très beau roman sur la jeunesse, plein de tendresse, de mélancolie, de douleurs qui laissent des traces.
Et quoi de plus touchant que de voir l'engouement de tous ces adolescents prêts à tous les sacrifices pour arriver à la plus haute place ?
Beaucoup d'émotion à la lecture de ce livre, beaucoup d'émerveillement de voir (ou plutôt d'entendre) « la bataille pour jouer une fugue de Bach, le Premier Livre du Clavier bien tempéré » - « La Fantaisie en ut majeur de Schubert » que Aksel espère jouer à quatre mains avec Anja - « Le Quintette à cordes en ut majeur », etc...♫♫
Je n'en rajoute pas plus et je laisse la parole à André Clavel de L'Express : « Histoires d'amour, histoires de deuil, histoires de musique, c'est à ce concert, en crescendo, que nous invite le Norvégien. Son roman est parfois feutré comme du Vermeer, parfois criant de douleur comme une toile de Munch «
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ELLUL Jacques par Jean-Luc PORQUET
L'HOMME QUI AVAIT (PRESQUE) TOUT PRÉVU, 2003, 265 pages
« JACQUES ELLUL est un maître de la connaissance planétaire de l'Écologie, de l'Environnement mondial. C'est un penseur qui a suivi toute sa vie de très près la cause, la situation de l'Environnement sur la planète TERRE.
C'est un incontournable de l'écologie mondiale. C'est un surhomme dans son domaine scientifique.
C'est une référence de première ligne.
CE QUE VOUS VOUS POSEZ COMME QUESTION ÉCOLOGIQUE TROUVERA RÉPONSE DANS CE LIVRE DÉDIE À L'HOMME ET À L'ÉCOLOGIE DE SA PLANÈTE.
Dans ce livre, 20 idées fortes sur la technique sont scientifiquement élaborées :
Le tire-bouchon n'est pas l'ennemi. La technique a récemment changé de nature et de forme
Futurologue : un métier sans avenir. La technique rend l'avenir impensable. Ce qui nous attend.
Impossible de ne pas fabriquer la bombe atomique! La technique n'est ni bonne ni mauvaise,Toujours là la Bombe.
Chaque jour mille nouveautés surgissent. L'homme ne maîtrise pas la technique : elle s'auto-accroît en suivant sa propre logique.Le frigo qui commande le jus d'orange.Des milliards de neurones pour la Xbox.
On finira bien par trouver une solution! La technique crée des problème's, qu'elle promet de résoudre grâce à de nouvelles techniques. Tomates, drone, nucléaire.
C'est trop compliqué pour vous les enfants! La technique n'en fait qu'à sa tête, et tant pi pour la démocratie!Après le « dîner de cons », la conférence de consensus?
Adorons L'ordinateur. Qui Fait Gagner Du Temps. La technique est devenue une religion.On y croit toujours.
Vous vous attaquez à la science, monsieur! La technique, c'est sacré : elle ne supporte pas d'être jugée.
Des comités d'éthique très toc.
Une machine qui tourne toute seule. La technique renforce l'État. Pan sur le becquerel!
L'usine à poulets sera mondiale ou ne sera pas. Les transnationales sont les enfants de la technique.Adieu poulet!
N.B. La liste des idées fortes de l'auteur continue jusqu'au nombre 20.
Gilles Lagrois, Auclair, Québec
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Pour en savoir davantage :
Résumé :
« JACQUES ELLUL (1912-1994) est plus connu aux États-Unis qu'en France. Au début des années soixante, enthousiasmé, Aldous Huxley fit traduire et publier avec succès son maître-livre La technique ou l'enjeu du siècle, depuis élevé au rang de classique étudié à l'université. Aujourd'hui, la plupart de ses livres sont introuvables en librairie, même si le mouvement écologique, dont il fut un des précurseurs, lui doit beaucoup ; ainsi est-il le maître à penser de José Bové.
Cet homme libre, à l'écart de toutes les chapelles, à la fois libertaire et croyant, solitaire et engagé dans son siècle, avait tout prévu, ou presque. Des crises comme celle de la vache folle, et notre brusque désarroi devant notre assiette ? Il les avait prévues.
La très désagréable impression, dans ce domaine comme dans d'autres (OGM, réchauffement climatique, déchets nucléaires, pesticides, amiante, air pollué, antennes-relais, sites Seveso, etc.), d'être confrontés à des choix qui nous dépassent infiniment, et d'aller vers un monde de plus en plus incertain, risqué, aliénant ? Il l'avait prévue. La ferme volonté des scientifiques de fabriquer, par le clonage et les manipulations génétiques, non seulement des plantes et des animaux " améliorés ", mais un homme supérieur, un surhomme ? Il l'avait prévue.
Non seulement il avait prévu ces phénomènes, mais il les avait pensés, analysés, jaugés tout au long d'une œuvre aussi féconde que torrentielle (près de cinquante ouvrages). Persuadé que la technique mène le monde (bien plus que la politique et l'économique), il a passé sa vie à analyser les mutations qu'elle provoque dans nos sociétés, et son emprise totalitaire sur nos vies. Dans cet ouvrage, Jean-Luc Porquet expose vingt idées fortes d'Ellul, et les illustre par des sujets d'actualité. On verra qu'à l'heure où le mouvement critique contre la mondialisation cherche des clefs pour comprendre et, agir, cette pensée radicale, généreuse et vivifiante a des chances de s'imposer comme une référence indispensable. » LES ÉDITEURS
VARGAS LLOSA Mario
Un roman surprenant, de la part de cet auteur, à base politique, sexuelle, sociale et morale.
Une danse à trois niveaux pourvu que ça rapporte aux dirigeants. L'action se déroule au Pérou, à Lima : sexe, drogue et mafia. Et une danse à trois pour un groupe d'amis intimes qui finit par une partouze à trois, deux femmes amies et un mari complice.
Un roman à portée sociale et morale. À Lima il existe aussi des classes sociales : pauvres, riches et multinationales dévoreuses de richesses naturelles. Un roman qui conduit à une intrigue du genre enquête policière faite par une journaliste impliquée. Une brillante comédie de mœurs Péruvienne.
Un roman marquant de cet auteur reconnu et apprécié.
Gilles LAGROIS, Auclair, Québec
www.livresentete.vip-blog.com, à visiter.
« Était-elle réveillée ou encore dans son rêve? ...une sensation insolite qui hérissait son corps tout entier et lui révélait qu'elle n'était pas seule dans ce lit. »
« Maudit couvre-feu. Mais bien sûr, le terrorisme était pire. »
« Surprise, honteuse, se demandant encore si elle était éveillée ou rêvait, MARISA prit enfin conscience de ce que son corps savait déjà : elle était excitée...si elle glissait une main dans son entrecuisse, elle la sentirait tout mouillée. « Tu es devenue folle? T'exciter avec une femme?»
« ROLANDO GARRO, journaliste à scandales consistant à savoir que les stars, les gens respectables, célèbres, décents, étaient faits eux aussi de la même boue malpropre que les autres. »
« JUAN PEINETA, récitateur, déclamateur de la poésie, l'art, sa vocation : tourner en dérision la divine poésie, claques sonores, fous rire du public, tais-ton couillon, faire le clown, geindre comme un bébé, d'une torgnole. »
« WILLY. JUAN PEINETA. Tu sais très bien qu'ici les gens disparaissent et que c'est la faute à personne, tout est mis sous le dos des terroristes. »
« LE DOCTEUR. Quand le pouvoir est en jeu, à la fin, c'est toujours une question de vie ou de mort. »
« MARISA. QUIQUE,son mari. Tu as une grande tendresse pour lui, LUCIANO, mais tu n'hésites pas une seconde à lui piquer son tour avec sa femme. « « Tu m'as pervertie, ma chérie. Ce n'est peut-être ps toi qui as machiné tout ça? Coucher à trois.»
Pour en savoir davantage :
Un roman magistral qui reflète la malicieuse sagesse de cet écrivain chevronné et son inépuisable créativité, sans cesse renouvelé, qui nous éblouit depuis un demi-siècle » El Pais
« Une critique dévastatrice de l'hypocrisie de la bourgeoisie péruvienne durant les années FUJIMORI, » La Razòn
« Mario Vargas Llosa nous révèle l'histoire morale d'un Pérou abîmé par la déraison, en dénonçant la domination de puissants. » El Periòdico
« Résumé :
Le carrefour des Cinq Rues, qui donne son nom à l’un des quartiers les plus fréquentés de Lima, est ici le décor d’une brillante comédie de mœurs aux multiples rebondissements, dont le centre étoilé est occupé par un gigantesque scandale politique, médiatique et sexuel.
Quelques photos compromettantes, un maître chanteur, un crime crapuleux : la presse à sensation ne pouvait rêver mieux. Le respectable et riche ingénieur Enrique («Quique») Cárdenas, mais également des figures de la finance, du show-business et même des plus hautes instances du pouvoir se retrouvent éclaboussés par cette affaire.
Une vaillante journaliste surnommée «la Riquiqui» va essayer de démêler le vrai du faux, dans une enquête où l’on croise aussi un poète malheureux, un sulfureux directeur de magazine people et le chef de la police politique du dictateur Fujimori.
En coulisses, loin des rumeurs qui parcourent la ville, l’épouse de l'ingénieur Cárdenas et sa meilleure amie ouvrent un rideau indiscret révélant l’autre affaire derrière l’affaire, celle qui peut-être ne sortira jamais sur la place publique et dont nous, lecteurs, les seuls témoins, devrons garder le secret. »
Les éditeurs
Une lectrice :
« Avec Aux Cinq Rues, Lima, j'ai découvert le Pérou des années Fujimori mais je n'ai pas vraiment fait la rencontre avec un texte à la hauteur d'un prix Nobel de littérature même si l'ensemble est correctement écrit. le propos du roman est d'abord érotique mais on abandonne assez vite cette ambiance (on la retrouvera plus tard ceci dit) pour une intrigue plus policière.
Tout débute avec une histoire de chantage exercé par un directeur de magazine à scandales sur un chef d'entreprise millionnaire en raison de quelques photos compromettantes. le directeur est retrouvé assassiné ce qui reporte bien évidemment les soupçons sur le notable dont la réputation a été salie. L'intérêt du roman ne réside pas dans cette intrigue policière qui est menée selon moi assez platement mais dans le contexte dans lequel il s'inscrit, celui du Pérou des années Fujimori c'est-à dire les années 90.
C'est aussi l'occasion de découvrir des traditions plus anciennes, déjà un peu oubliées et que l'auteur aborde avec une forme de nostalgie et de tendresse : la récitation de poèmes dans les lieux publics ou la vente de tisanes fabriquées de manière artisanale par des marchands ambulants... C'est finalement ce côté que j'ai préféré dans le roman mais sa place est somme toute assez marginale. Il me semble donc que pour ne pas rester sur une impression mitigée avec cet auteur, il me faudra piocher parmi ses précédentes oeuvres... « www.babelio.com
JEAN Michell
LE VENT EN PARLE ENCORE, roman, Libre Expression, 2013, 238 pages, Québec
Un roman à base historique très d'actualité tant au Canada qu'au Québec car il touche une population directement impliquée dans nos sociétés depuis nos origines car il s'agit des peuples fondateurs du Canada et d'Amérique du nord, les Amérindiens, ici les Innus dans la présente histoire vécue.
Le sujet bombe est les traitements faits aux enfants Innus dans les pensionnats du Québec, tout particulièrement celui de Fort George dans le nord du Québec géré par des religieux et religieuses catholiques.
Ce roman d'une écriture rigide, saisissante, sensible, documentée nous décrit la situation avilissante, dégradante imposée aux enfants qui par une loi du Canada impose aux parents le devoir d'envoyer leurs enfants dans des pensionnats afin d'en faire de bons citoyens canadiens, mieux préparés à jouer un rôle dans nos sociétés. Les traitements qui leur sont réservés dénoncent un véritable génocide de la population amérindienne, autochtone.
Un roman touchant d'un réalisme déconcertant qui nous décontenance en tant que directement concernés comme peuple découvreur.
Le récit de jeunes enfants INNUS de six à seize ans dans le pensionnant nordique de FORT GEORGE.
On apprend et découvre également la géographie du Nord-Est du Québec de Natasquan à Saint-Augustin et Pakusashipi.
Un grand roman et un grand auteur Innu à découvrir. Ce roman nous permet de connaître l'histoire, l'abandon des Amérindiens du Canada et civilisés de force par les Blancs pendant seize ans.
Gilles Lagrois, Auclair, Québec
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" Le pensionnat catholique de fort George a ouvert ses portes en 1936 et les a fermées seize ans plus tard, en 1952.
On ne connaît pas avec certitude le nombre de pensionnats ayant existé au Canada. De la fin du X1Xe siècle à la fin du XXe siècle, la Convention de règlement relative aux pensionnats indiens en a répertorié cent trente-neuf , dont dix au Québec. Le dernier pensionnat a fermé ses portes en 1996, en Saskatchewan.
Cent cinquante milles enfants autochtones, de six à seize ans, ont fréquenté ces établissements. Plus de quatre mille y sont morts."
p. 237
"C'est une chose d'entendre des histoires d'horreur, cela en est une autre de les voir incarnés dans des êtres vivants et supposément civilisés." p. 209
" Il est interdit de vous appeler autrement que par le numéro qui vous a été attribué. Compris ? Et je ne supporterai aucun écart aux règles." p. 91
Pour en savoir davantage: RÉSUMÉ
À quatorze ans, Virginie, Marie et Thomas sont arrachés à leurs familles sur ordre du gouvernement canadien. Avec les autres jeunes du village, ils sont envoyés, par avion, dans un pensionnat perdu sur une île à près de mille kilomètres de chez eux pour y être éduqués. On leur coupe les cheveux, on les lave et on leur donne un uniforme. Il leur est interdit de parler leur langue. Leur nom n'existe plus, ils sont désormais un numéro.
Soixante-dix ans plus tard, l'avocate Audrey Duval cherche à comprendre ce qui s'est passé à Fort George, l'île maudite balayée par l'impitoyable vent du large, et ce qu'il est advenu des trois jeunes disparus mystérieusement, sans laisser de trace.
Une histoire où l'amour et l'amitié offrent parfois les seuls remparts contre les agressions et la violence. www.editions-libreexpression.com
Dans son quatrième roman, l'écrivain et journaliste Innu MICHEL JEAN expose l'histoire méconnue de ces jeunes Amérindiens envoyés de force dans des pensionnats éloignés. Avec un style sobre et senti, l'auteur lève le voile sur une des pages sombres de notre histoire.
Un livre puissant et d'une indéniable actualité au moment où la Commission de vérité et réconciliation du Canada cherche à réparer les blessures du passé chez les anciens pensionnaires. L'Éditeur
DRAPEAU Sylvie
LE CIEL, 2017, 86 pages, tome 2, QUÉBEC
Souvenirs de la vie de famille d'une jeune fille vivant sur la CÔTE-NORD du fleuve Saint-Laurent. Elle relate des événements qu'elle a vécus durant sa jeunesse avant de partir pour la ville pour faire des études, la vie et la mort de sa mère qui meurt d'un cancer. Elle nous parle de sa mère et de ses convictions religieuses, de son premier amour qui est Marc, de sa vie de célibataire loin de son coin de pays. Un roman qui nous ramène dans une réalité que certains ont vécu à cause de leur âge. Une écriture touchante, sincère, altruiste. Un roman impeccable d'une époque de vie au Québec.
Gilles LAGROIS, Auclair, Québec
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« T'ai-je jamais vraiment parlé?T'ai-je jamais dit ce que je ressentais devant la vie, le départ de ton fils, notre frère? Les garçons. »
« Les diktats de la religion formaient alors un mur si épais entre nous. »
«SA MÈRE. Le péché dont me parlais, avec tes yeux exorbités. Le monde me semblait si dangereux. Un jardin de mines. »
« Même un baiser semblait mal.L'attirance semblait mal.Comment réussir à vivre?
« Je voudrais te faire disparaître, que tu arrêtes de me contrôler. »
« Là d'où tu venais,il était mal vu de s'apprécier soi-même. Tu prenais l'acte d'humilité au pied de la lettre :tu apprenais à te mépriser toi-même. »
« De sa mère. À quand la liberté, qu'on respire! »
« C'est fatiguant, errer à la recherche de soi-même. »
« Nous sommes des loups et des louves assoiffés de sensations, de rencontres. »
« Avec MARC. Nous étions ensemble et très seuls.Plus j'étais malheureuse, plus il se droguait »
« Sa mère a un cancer. Tu nous écoutes discuter ensemble de ta vie, de ta;mort imminente, on dirait que tu n'y crois pas. »
« Le monde de l'enfance ne m'a jamais vraiment quittée, tu vois,il est en moi pour toujours. »
Pour en savoir davantage :
Résumé
Je me berce doucement dans la cabine, tenant le récepteur comme je tiendrais l'une de tes si belles mains. Je pense : je vais pouvoir respirer, elle me parle. Maman me parle. L'enfant du Fleuve a aujourd'hui vingt ans. Elle habite désormais la grande ville, fréquente l'université, a un amoureux, voyage à Paris. Mais c'est dans la maison familiale, sur la Côte-Nord, qu'elle court se réfugier chaque fois qu'elle le peut. Avec son regard de jeune femme libre, du moins en apparence, elle y observe sa mère, qui s'est sacrifiée pour sa famille, faisant une croix sur ses rêves, elle qui aurait tant aimé être "savante", visiter la France, peut-être même devenir peintre ; cette femme si différente, avec qui elle partage pourtant une blessure fondamentale...LES ÉDITEURS
ENTREZ DANS LA DANSE, 2018, 153 pages
Cinquante-quatre ans plus tard, c'est la Saint-Barthélemy. Chronique alsacienne, 1519
Un roman à base historique, LES DANSEURS FOUS DE STRASBOURG.
Je me demande encore si ce fait historique est authentique tant il est frivole, audacieux et coquin.
C'est une maladie qui touche spécialement le peuple, les artisans, les pauvres, les démunis pendant une période de sécheresse. C'est la déchéance et les abus de folie collective. Les bourgeois, les riches et l'épiscopat catholique ont des réserves alimentaires et des fortunes qui leur permettent d'être à l'abri de cette épidémie historique.
Un sujet qui permet à l'auteur de s'éclater et de nous faire sourire car son écriture est contemporaine avec ses expressions modernes.
Gilles LAGROIS, Auclair, Québec
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« Rue du Jeu-des-Enfants, une femme sort d'une maison avec le sien dans les bras. Elle est blonde. Au milieu de cette passerelle, elle s'arrête et jette l'enfant dans la rivière. Sa génitrice se retourne. Tout est dit pour elle. »
« Chez-nous, on en est à mâcher nos feuilles de papier destinées au gravures que, de toute façon nous ne vendrons pas. On ronge la réserve comme des rats. »
« Le maire de Strasbourg en nage. À l'intérieur des fortifications la peste va son train. Depuis janvier, côté épidémies nous sommes servis. Mais quelle année 1518, pile celle de mon mandat! »
« Ils s'étonnent de la capacité d'endurance même chez les plus chétifs qui dansent à n'en plus pouvoir. »
« ENNELINE! Elle mène une sarabande à damner à tous saints, cette sorcière! »
« ... là où ça sautille, gambade et lance sa cavalière si haut qu'on voit ses jambes sans parler d'autre chose, le bas-ventre des danseurs enfle. »
« L'argent rend arrogant. »
« De l'éducation, ils en ont moins que des veaux mais se révèlent sensibles à la contagion. »
« Nous n'avons pas affaire à une crise d'épidémie collective. Ces gens souffrent. Mais alors que pourrait être la raison de cette épidémie?
« La pléthore du clergé m'écoeure! Je suis écoeuré, dégoûté de le voir se repaître des brebis qu'il est censé protéger. »
« À observer chez nous la foi catholique se vautrer dans la honte. »
« Ils ont perdu toute pudeur. Détresse émotionnelle sévère livrée aux vagues déchaînées de leur corps, ils souffrent ensemble le pire qu'on puisse souffrir.. »
« Le paradis s'achète quand on y met le prix. »
Pour en savoir davantage :
Résumé :
Une étrange épidémie a eu lieu dernièrement
Et s'est répandue dans Strasbourg
De telle sorte que, dans leur folie,
Beaucoup se mirent à danser
Et ne cessèrent jour et nuit, pendant deux mois
Sans interruption,
Jusqu'à tomber inconscients.
Beaucoup sont morts.
UN LECTEUR :
« Il faut qu'un livre fasse rire, peur, bander »*
Jean Teulé refait encore une fois l'histoire, à sa manière décalée, délirante, débridée.
Il n'y a que lui pour imaginer une danse macabre dans des temps d'épidémies et de famine qui induisent infanticides et cannibalisme. Folie et sorcellerie virevoltent en sarabande contagieuse, mettant les édiles de la ville sous pression, et l'évêque en état d'Inquisition, agrippé à ses richesses.
Le décor du Strasbourg de 1518 est planté, guère éloigné de la réalité du temps (difficultés climatiques, disettes, émergence de la doctrine de Luther, peur de l'invasion turque) et cette fameuse farandole a bien été documentée par l'Histoire.
On plonge en plein Teulé: ça pue, ça grivoise, ça perd fluides et humeurs corporelles. C'est scatologiquement repoussant! L'auteur s'est lâché comme jamais dans le sordide tout en produisant une charge satirique décomplexée envers l'Eglise et le pouvoir civil. Mieux vaut se boucher le nez et prendre cette gaudriole comme elle vient.
On retrouve la plume inimitable de l'auteur, alliant vieux langage populaire et humour/sarcasme d'argot contemporain, un anachronisme amusant et vivifiant qu'il maîtrise parfaitement. Se nichent même parfois au sein de la prose des pieds d'alexandrins.
Si on sait à quoi s'attendre avec la bibliographie du plus irrévérencieux des auteurs, cette dernière fantaisie jubilatoire de « l'historien » Teulé est donc de bonne facture, déjantée et lyrique. Un plaisant moment littéraire qu'il ne faut pas prendre au sérieux mais que j'hésite pourtant à recommander car « ça passe ou ça casse »...
* Propos de Jean Teulé / Journal le Soir du 19 février 2018. » www.babelio.com