L'AVENTURE AMBIGUE, récit de Cheik Hamidou Kane, 1961, 190 pages, domaine étranger
23/09/2019 23:16 par livresentete
MURAKAMI Haruki
LA BALLADE DE L'IMPOSSIBLE,roman, 1994, 356 pages
Un roman qui est une sorte de dialogue franc entre l'auteur et le lecteur dans
une forme d'écriture émancipée. WATANABE, le narrateur, est un jeune étudiant
qui cherche à mieux se connaître,à la recherche d'amis et de l'amour.Nous
vivons une étude de la vie étudiante d'un Japonais moderne dans une écriture
profonde sensible empreinte d'un grand grand humanisme.Une analyse des valeurs
d'une époque postérieure à la deuxième grande guerre mondiale.
Un livre touchant, une écriture ouverte,sincère,un grand roman.Un chef-d'oeuvre
selon moi.Un livre magnifique, authentique.
Les Japonais de cette époque ont une vie semblable à la notre: ils
fument,boivent, ont une vie sociale et sexuelle éclatée, écoutent de la musique
américaine et européenne. Ils consomment comme nous en Amérique et comme à
Paris.La vie décrite dans ce roman me touche, me parle: c'est celle d'une époque
que j'ai connue.
Gilles LAGROIS, Auclair,Québec
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Résumé :
Dans un avion, une chanson ramène Watanabe à ses souvenirs. Son amour de lycée
pour Naoko, hantée comme lui par le suicide de leur ami, Kizuki. Puis sa
rencontre avec une jeune fille, Midori, qui combat ses démons en affrontant la
vie. Hommage aux amours enfuies, le premier roman culte d'Haruki Murakami fait
resurgir la violence et la poésie de l'adolescence.
Œuvre d'une ampleur exceptionnelle, placée sous le parrainage de Salinger et
Fitzgerald, La Ballade de l'impossible est le livre qui a révélé Haruki
Murakami. Un superbe roman d'apprentissage aux résonances autobiographiques,
dans lequel l'auteur fait preuve d'une tendresse, d'un charme poétique et d'une
intensité érotique saisissants. Au cours d'un voyage en avion, le narrateur
entend une chanson des Beatles : " Norwegian Wood ". Instantanément, il replonge
dans le souvenir d'un amour vieux de dix-huit ans. Quand il était lycéen, son
meilleur ami, Kizuki, s'est suicidé. Kizuki avait une amie, Naoko. Ils étaient
amoureux. Un an après ce suicide, le narrateur retrouve Naoko. Elle est
incertaine et angoissée, il l'aime ainsi. Une nuit, elle lui livre son secret,
puis disparaît...
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UNE LECTRICE:
Comme il est difficile de parler d'un livre qu'on a vraiment aimé...
L'histoire commence dans un avion en partance pour l'Allemagne, le personnage
principal, Watanabe, y entend une chanson des Beatles : Norwegian Woods, qui le
trouble terriblement, et qui l'entraîne des années en arrière, alors qu'il n'a
que 19 ans.
C'est l'époque où il a perdu son meilleur ami, Kizuki, et où il s'est rapproché
de la petite amie de celui-ci, Naoko, afin de surmonter ce choc, de s'épauler
face à l'inacceptable.
Dans le même temps, il rencontrera également Midori, une jeune femme originale,
un peu fofolle et pleine de vie.
Les frontières entre l'amitié et l'amour ne sont pas toujours bien nettes, même
si Watanabe essaie d'être fidèle à ce qu'il s'est promis, il entend les désirs
de l'une, attend que l'autre guérisse. C'est un homme de coeur, fidèle et doux.
Si vous ajoutez à tout ceci, la lente écriture de Murakami, son style poétique,
aussi délicat qu'une fleur de cerisier, vous comprendrez pourquoi j'ai autant
aimé ce livre.
Je voudrais tout de même ajouter qu'il y a quelques scènes sensuelles, voire un
peu plus, qui pourraient choquer les plus jeunes.
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CITATIONS:
"La mort n'est pas le bout de la vie,elle en fait partie .La vie est était de
ce côté-ci, la mort de l'autre côté."
"Le fait de devenir grave ne menait pas forcément à la vérité."
Naoko. "Ce n'était pas mon bras qu'elle cherchait, mais un bras.Ce n'était pas
ma chaleur qu'elle cherchait, mais une chaleur. J'étais gêné de n'être que moi."
"Naoko était toujours à la recherche de mots sortis du néant.".
"Midori. Mais s'ils, je veux dire mon père et ma mère, m'avaient aimé un peu
plus, j'aurais peut-être une réaction différente."
Le médecin. Naoko."Il m'a expliqué que si nous étions là, ce n'était pas pour
corriger cette torsion, mais pour nous y habituer. Nous avons chacun notre
manière de sentir,de réfléchir et de voir les choses, cela même si l'on veut se
corriger,cela ne se fait pas en un jour,"
Naoko. "Le problème de cet établissement, c'est qu'une fois qu'on y est entré on
n'a plus du tout envie d'en sortir parce qu'on a peur.Tant qu'on y vit,on est
paisible et tranquille.On peut affronter sa propre torsion avec naturel."
Watanabe."Il ne s'intéresse qu'à ce qu'il pense, ce qu'il ressent,ce qu'il
fait."
Nagasawa,"Ne t'apitoie pas sur ton sort. C'est ce que font les imbéciles."
Watanabe." Je ne suis plus un adolescent d'une dizaine d'années.Je me sens
responsable. Je viens d`avoir vingt ans et je dois payer le prix pour continuer
à vivre."
LENOIR Frédéric
LE MIRACLE SPINOZA, 2017, 220 pages
Baruch Spinoza, 1632-1677,philosophie
Résumé :
Banni de la communauté juive à 23 ans pour hérésie, Baruch Spinoza décide de
consacrer sa vie à la philosophie. Son objectif ? Découvrir un bien véritable
qui lui « procurerait pour l’éternité la jouissance d’une joie suprême et
incessante. » Au cours des vingt années qui lui restent à vivre, Spinoza édifie
une œuvre révolutionnaire. Comment cet homme a-t-il pu, en plein XVIIe siècle,
être le précurseur des Lumières et de nos démocraties modernes ? Le pionnier
d’une lecture historique et critique de la Bible ? Le fondateur de la
psychologie des profondeurs ? L’initiateur de la philologie, de la sociologie,
et de l’éthologie ? Et surtout, l’inventeur d’une philosophie fondée sur le
désir et la joie, qui bouleverse notre conception de Dieu, de la morale et du
bonheur ?
A bien des égards, Spinoza est non seulement très en avance sur son temps, mais
aussi sur le nôtre. C’est ce que j’appelle le « miracle » Spinoza.
LES ÉDITEURS
" SPINOZA a l'ambition de démontrer, de manière quasi objective, l'intelligence
et l'harmonie profondes qui unissent tout le réel. Partant de Dieu, défini comme
la substance unique de ce qui est, il entend montrer que tout à une cause--de
l'ordre cosmique au désordre de nos passions-- et que tout s'explique par les
LOIS NATURELLES de la NATURE. Tout chaos n'est qu'apparent; le hasard comme les
miracles, n'existe pas."
"En prenant la raison pour seul critère il se place d'emblée dans l'universel et
l'intemporel, car elle est la même pour tous les hommes de tous les temps."
"Il appréhende dans un même mouvement l'homme et la nature, l'esprit et le
corp;s, la métaphysique et l'éthique. Il libère l'esprit humain des traditions
et des conservatismes. Spinoza explique dans l'ÉTHIQUE que nos pensées et nos
sentiments sont intimement liés. Il est avant tout un sage qui cherche à changer
notre regard afin de nous rendre libre et heureux, comme il le fut lui-même."
Gilles LAGROIS, Auclair, Québec
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UN LECTEUR:
"La pensée de Spinoza a été pour Frédéric Lenoir une découverte qui a changé sa
vie. le philosophe tenait à retranscrire ses principales pensées en les
vulgarisant et en les rendant ainsi accessibles à tout le monde.
Pari réussi !
Merci à Frédéric Lenoir d'avoir éclairé de plus près la quête de ceux qui
cherchent à connaître Spinoza, dont les oeuvres sont peu accessibles de par la
complexité de leur construction. Car la pensée de Spinoza est la lumière qui
éclaire notre intelligence afin de nous ouvrir à son message de joie. La joie
est au centre de sa pensée.
La raison guide bien évidemment l'agencement géométrique de la pensée, mais
chacun peut trouver la puissance de la joie à l'intérieur de soi-même.
La pensée de Spinoza nous incite à changer notre regard pour être libres et
heureux. Il nous invite à ne pas juger et ne pas condamner mais à essayer de
comprendre et pour cela il nous faut chercher à dépasser nos émotions.
Précurseur avant tant d'autres de la pensée politique moderne, Spinoza,
tellement en avance sur son temps, était aussi philosophe, psychologue et
anthropologue, mû par la curiosité du monde qui l'entourait.
Frédéric Lenoir décortique « L'éthique » et ressort les principaux thèmes
traités. Les plus intéressants pour moi ce sont les critiques des religions que
Spinoza accuse d'être fondées dans la crainte et les superstitions qui musellent
les pensées de l'homme et les rendent esclaves de la doctrine. Les religions
asservissent l'esprit, le modèlent et seule la liberté de penser, pleine et
consciente libère l'homme
Le miracle Spinoza est une chaleureuse invitation au voyage intérieur et au
courage d'aller chercher le bonheur au fo
Cheik HAMIDOU KANE
L'AVENTURE AMBIGUË, récit, 1961, 190 pages, domaine étranger
L'auteur est Sénégalais.
Un récit d'auteur, un témoignage éclairant, rayonnant d'être soi, maître de son
destin.
Un récit qui nous entraîne sur deux paliers importants de la vie: la philosophie
et la croyance en Dieu.
L'aventure ambiguë est un récit d'une contemporanéité et d'une justesse
terrifiantes.
Ce livre retrace le difficile combat intérieur subi par Samba qui oppose son
éducation traditionnelle, musulmane, à l'école "étrangère", celle des colons,
qui n'est pas centrée sur la religion et la tradition.
Un livre à lire!
L'aventure ambiguë c'est l'entre-deux d'un homme africain élevé entre tradition
musulmane et modernité occidentale. Un livre déchirant aux alentours des
indépendances africaines.
Brillant ouvrage incontournable de la littérature africaine.
L'aventure ambiguë c'est l'entre-deux d'un homme africain élevé entre tradition
musulmane et modernité occidentale. Un livre déchirant aux alentours des
indépendances africaines.
Brillant ouvrage incontournable de la littérature africaine.
Gilles LAGROIS, Auclair, Québec
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Préface
"Qu'il y ait,dans le récit de Cheik Hamidou Kane une saveur autobiographique, il
le reconnaît volontiers, en ajoutant qu'il s'est juste inspiré d'expériences
différentes.
L'AVENTURE AMBIGUE, c'est le récit d'un déchirement, de la crise de conscience
qui accompagne pour l'Africain "européanisé" sa propre prise de conscience.
UN LECTEUR:
"Ce récit m'a envoûtée.
Itinéraire d'un enfant Peule Samba Diallo qu'on retire à son Maître qui lui
enseigne le Coran dans la douleur mais aussi dans la rigueur et l'extase
mystique, pour le confier à l'école de la colonisation d'où il sortira licencié
de philosophie.
Lecture mystique, d'une très grande exigence. Déchirement, crise de conscience,
écrit Vincent Monteil dans sa préface.
Réflexion politique. C'est La Grande Royale qui prend la décision que personne
n'ose prendre : envoyer l'enfant à l'école, lui apprendre pourquoi les Européens
ont défait les princes peules avec tant de facilité. Apprendre chez eux le
savoir qui donne le Pouvoir. Ni le chef, ni le Maître n'osent prendre parti.
Entre le savoir que l'école dispensera et la tradition qui se perdra. Où sera la
plus grande richesse, dans ce qui s'apprendra ou dans ce qui s'oubliera?"
"A la croisée du récit autobiographique, du roman et de l'essai philosophique,
L'aventure ambiguë est un texte complexe qui interroge tant l'histoire coloniale
de la France que notre rapport au monde par le prisme de la notre environnement
spirituel. Samba Diallo appartient à la famille princière du pays des Diallobé.
Très jeune, il est envoyé auprès du maître des Diallobé, qui lui enseigne la
récitation du Coran et les préceptes de l'Islam. L'enseignement, très dur, vise
à la répétition exacte de la Parole, porte d'entrée véritable de la foi.
Cependant, le pays des Diallobé est soumis, comme le reste du continent
africain, à la colonisation des puissances européennes. La conquête s'est faite
par les armes ; elle est garantie par l'école, qui représente une colonisation
des esprits. Sous l'impulsion du chef des Diallobé et de la soeur de celui-ci,
dite la Grande Royale, Samba est envoyé à l'école des Occidentaux et, de là, il
continue ses études de philosophie à Paris. Ville pleine de monde et de bruit,
ville vide de sens pour Samba. La philosophie l'attire irrémédiablement mais
Samba sent la présence de Dieu s'éloigner de lui. Tiraillé entre deux mondes,
Samba se perd lui-même et décide de revenir au pays des Diallobé.
Le français remarquable, ciselé et pourtant sobre, qu'utilise Cheick Hamidou
Kane révèle bien l'acculturation dont il fut aussi bien la victime que l'acteur.
Sa langue est celle des grands auteurs français. Ses problématiques, en
revanche, sont celles d'un Africain, certes, mais, plus encore, celles d'un
homme confronté à un monde qui le dépasse. Pour de multiples raisons, le livre
de Cheick Hamidou Kane témoigne tout à la fois de son époque - Paris, capitale
de l'empire colonial français, accueille chez elle tous ses ressortissants - et
de la nôtre. Si la culture occidentale exerce un authentique attrait sur Samba
Diallo, celui-ci comprend que c'est sa propre culture, imprégnée dans sa propre
chair par le maître des Diallobé, qui est irrémédiablement menacée. L'enfant
élevé dans la culture musulmane se dilue inexorablement dans l'homme occidental
qui se veut l'égal de Dieu.
En même temps que le roman évoque l'inaccessibilité de Dieu - car croire que
l'Homme est fait à Son image, c'est s'autoriser de reprocher les misères
humaines à Dieu -, il définit les deux sociétés - occidentale et africaine - en
rapport avec la présence de Dieu. Dieu, affirme le maître des Diallobé, est
cette puissance transcendantale qui permet le bonheur de l'homme. En cela réside
une critique radicale du modèle de société promu par l'Occident. Celui-ci,
reniant Dieu et glorifiant le travail, a fait du profit matériel la source du
développement. Au contraire de la société traditionnelle du pays des Diallobé
qui place en sa soumission en Dieu et en la croyance en un travail nécessaire à
la survie même de l'homme ainsi que dans le désir et la crainte de la mort -
mécanisée dans les sociétés occidentales - l'équilibre d'une vie humaine,
heureuse par là même. Par cela, L'aventure ambiguë est un récit d'une
contemporanéité et d'une justesse terrifiantes."
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CITATIONS:
"Le maître lâche l'oreille sanglante. Pas une larme n'avait coulé sur le visage
fin de l'enfant. Sa voix était calme et son débit mesuré. La parole de Dieu
coulait, pure eet limpide se ses lèvres ardentes."
"Nous refusons l'école pour demeurer nous-mêmes et pour conserver à Dieu sa
place dans nos coeurs."
"Qui veut vivre, qui veut demeurer soi-même, doit se compromettre."
"Lorsque la main est faible, l'esprit court de grands risques, car c'est elle
qui le défend."
"J'ai compris qu'au pays des blancs, la révolte contre la misère ne se distingue
pas de la révolte contre Dieu. Le nom de Dieu suscite le ressentiment ses
affamés."
"Le tiers du continent se choisissait pour guides sur la voie de Dieu en même
temps que dans les affaires humaines."
"Or au fond de toutes noblesse, il est un fond de paganisme. La noblesse est
l'exaltation de l'homme, la foi est avant tout humilité, sinon humiliation."
"L'homme, toujours, voudra des prophètes pour l'absoudre de ses insuffisances."
"Il n'est point de dérobade qui puisse vous libérer."
"Le mal est de la vie, le mal est-il de Dieu?"
"Peut-être est-ce le travail qui fait l'Occident de plus en plus athée."
CLAUDEL Philippe
L'ARBRE DU PAYS TORAJA, roman, 2016, 209 pages
Dans ce roman nous vivons dans plusieurs réalités: la nôtre, celle de notre quotidien, celle des nos amis, celle de nos déplacements, celle de nos pensées et sentiments. Cette réalité de la vie parfois nous échappe. Les pensées ont leur propre vie.
L'auteur nous amène vers des pensées que nous approfondissons ensemble sur la vie, l'amour, l'amitié, la culture, les pays étrangers, l'écologie, la vie sociale, nos contacts avec les autres.Ses expériences de vie et sa vie intense d'auteur et de scénariste.
L'auteur se raconte, raconte ses amitiés, ses amours, ses souvenirs de vie significatifs.
Une écriture toute en douceur, en confidence.
Gilles LAGROIS, Auclair, Québec
www.
Résumé :"Qu’est-ce que c’est les vivants? À première vue, tout n’est qu’évidence. Être avec les vivants. Être dans la vie. Mais qu’est-ce que cela signifie, profondément, être vivant? Quand je respire et marche, quand je mange, quand je rêve, suis- je pleinement vivant? Quand je sens la chaleur douce d’Elena, suis-je davantage vivant? Quel est le plus haut degré du vivant? "
Un cinéaste au mitan de sa vie perd son meilleur ami et réfléchit sur la part que la mort occupe dans notre existence. Entre deux femmes magnifiques, entre le présent et le passé, dans la mémoire des visages aimés et la lumière des rencontres inattendues, L’Arbre du pays Toraja célèbre les promesses de la vie.
Les éditeurs
UN LECTEUR:
Il y a plus d'une semaine que j'ai fini mon premier roman dePhilippe Claudel"L'arbre du pays Toraja", et je n'arrivais pas à trouver mes mots, mes idées.
Pas facile de faire un billet sur un sujet comme le temps qui passe, la vieillesse et la mort.
Des Philosophes en ont parlé, des écrivains l'ont écrit bien mieux que moi.
" m'ont toujours hanté les mots deMontaignesur le fait que philosopher c'est apprendre à mourir".
Il existe en Indonésie, au pays Toraja un peuple qui inhume les enfants en bas-âges d'une façon étrange pour nous occidentaux. ils creusent une niche dans le tronc d'un arbre, et avec le temps l'écorce se referme sur la dépouille.
De retour à Paris le narrateur découvre sur son répondeur un message de son ami Eugene lui annonçant son cancer.
De page en page on suit le cheminement du narrateur face à la maladie de son ami.
" Nous autres vivants sommes emplis par les rumeurs de nos fantômes".
"L'arbre du pays Toraja" est comme un album de souvenir, on tourne les pages, des images ressurgissent. Pendant ce temps la vie continue, notre corps suit le mouvement. le narrateur va se jeter dans les bras d'Elena pensant que la jeunesse de son amoureuse pouvait arrêter le temps.
La mort fait peur et pourtant.
" La mort, qu'est-elle ? un épouvantail. Retourne-le et tu verras; regarde, il ne mord pas".
Epictète
J'ai découvert un écrivain qui a su me parler avec sa belle écriture, merci monsieur Claudel.
CITATIONS:
"Nous avons fait de la terre un vieux fatras toxique et nos sociétés aux vitrines si propres sont de grands dépotoirs masqués, gorgés de poisons innombrables et de charges explosives."
"Le mot cancer dans nos sociétés résonne comme une antichambre de la mort. On ne guérit jamais d'un cancer."
"La mort fait de nous tous des enfants."
"Disons que de nos jours on cherche à tout prix à mourir beaux."
"J'ai lu quelque part que la cinquantaine est la vieillesse de la jeunesse, et que la soixantaine est la jeunesse de la vieillesse. On s'arrange comme on peut avec les mots."
"Depuis que l'humanité existe, on estime à 105 milliards le nombre de femmes et d'hommes qui se sont succédé sur la terre."
"Je me suis défait de ma peau de personnage que je revêts chaque fois que je passe la cour et sa porte. J'ai enfilé de nouveau mes vêtements réels."
"Que serait le monde si nous tous disons la vérité?"
"Nous vivons toujours avec une image partielle e nous-mêmes. Nous ne nous saisissons jamais comme les autres nous voient."
"Mon corps a plus de mémoire que moi."
DÉSY Jean
LE COUREUR DE FROID, 2001, 100 pages, Québec
Un roman sous forme de conte. L'histoire d'un médecin nordique doublé d'un
coureur des bois qui se devait de se retrouver en lui-même. Seule la solitude
lui ferait retrouver son authenticité. Le Grand Nord l'hiver est une source de
mise en danger pour un solitaire. Survivre devient l'unique objectif. Il fait la
rencontre d'un renardeau solitaire , Cyrano, qui devient un compagnon de vie, de
survie. Menacé de mourir il fait la rencontre d'un ermite authentique qui a
tressé un lien avec les poissons et les caribous.La vie d'un homme détaché.
Un roman poétique et philosophique.
Un roman d'une écriture intérieure, philosophique, poétique.
Gilles LAGROIS, Auclair, Québec
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RÉSUMÉ
Médecin venu du Sud, Julien soigne les gens du Nord avec compassion, « à
l’ancienne », en ayant autant à cœur la personne que le traitement de la maladie
qui l’affecte. Mais il lui manque quelque chose, dans ce Nord : sa fille, restée
au Sud. Sur un coup de tête, il entreprend d’aller la retrouver en motoneige, de
traverser l’implacable désert blanc, qui, soudain, brise l’élan de son rêve fou.
Incapable de poursuivre son voyage à cause d’un bris mécanique, il apprend à
survivre seul dans ce froid immense, mais à quel prix ? Se nourrir, se
réchauffer, croire en soi afin que l’impossible printemps arrive et permette de
terminer son périple.
Peut-être aussi que, pour survivre à un tel froid, il faut la chaleur d’une
certaine foi. Et la présence d’un certain renard, qui ressemble à s’y méprendre
à celui d’un certain Petit Prince.
UN LECTEUR:
"C'est l'histoire d'un honnête homme qui a déjà trouvé des réponses à une part
de son « mal être » (il quitte régulièrement le Sud du pays pour aller pratiquer
la médecine dans le Nord, de manière plus humaine, en communion aussi avec la
nature) mais qui n'a pas encore trouvé l'équilibre qui comblera ses béances.
Ecartelé entre ce Nord où une compagne aimante lui demande un enfant et ce Sud
où vit sa petite fille Marie, qu'il veut rejoindre sur un coup de t^te, il se
retrouve suite à un accident plongé dans l'entre-deux, perdu dans une étendue
glacée immense.
Confronté à ses limites, il réussit à tenir pendant deux mois en chassant, en
trouvant une cabane pour s'abriter, et aussi avec l'aide mystérieuse d'un renard
presque apprivoisé qu'il surnommera Alex. A ce moment-là, sa communion forcée
mais toujours poétique avec la nature tient d'une spiritualité bien nécessaire
pour survivre.
Quand il décide de repartir, avec un traîneau qu'il a bricolé lui-même, le
renard semble le conduire vers une autre cabane (plus proche de la «
civilisation »ðŸ˜‰où vit un homme seul. Et c'est cette rencontre qui donnera à
Julien la clé de cet équilibre dont il a soif depuis si longtemps.
Bon, il me faut avouer que j'ai trouvé le personnage un peu exalté et certaines
coïncidences un peu téléphonées mais ce lien à la fois poétique et sauvage à la
nature (Jean Désy est médecin et écrivain, poète aussi), cette quête de sens qui
trouve sa réponse à la fin sont particulièrement touchants, interpellants. C'est
la juste place de la mort dans la vie qui ouvre le sens à Julien. Je relirai la
poésie de Jean Désy pour y puiser là aussi de la nourriture spirituelle.
CITATIONS:
"Les Inuits tuent des animaux pour partager leur vie. Malgré la surréelle beauté
d'un caribou tuktu dans la toundra, j'ai voulu tuer pour me nourrir et nourrir
les autres."
"Premier amour nordique, ma frénésie du Grand Nord,mon embellie, ÉVA de cent
brasses de bras et de nageoires plongées droite dans le coeur."
"Ô délicatesse des bruits de songes sur la neige. Ô sagesse de l'océan qui
dormait sous la glace."
"En tant que nomades, les Inuits se préoccupent bien peu des frontières et
autres limitations créées de toutes pièces par les politiciens."
"Resté seul dans la toundra, j'ai chanté pour les anges."
"Pourquoi cette prières à la Nature qui s'arrange pour me laisser croire que
demain, chasseur et nomade, je serai encore en vie?"
"Ce pays recèle un trésor qui n,existe pas dans le Sud: la liberté. Et cette
liberté, c'est celle de pouvoir plonger en soi-même."
"En hiver, mon âme s'apaise. Le blanc donne de la force à l'âme."
"Nous, nous parvenons à nous libérer de la souffrance quand nous avons être
nous-mêmes nuages."
"Couché sous l'appentis, je ne me levais plus. le feu allait mourir.Le temps
avait viré au morne.. Le gel me mordillait les pieds. Brave pays de glace qui
rend éternels en les ensevelissant les nomades déboussolés. J'avais attendu le
froid. Je me transformais en cristal blanchi."
JÒNASSON Ragnar
SNJOR, huis clos à l'islandaise, polar, 2010, 347 pages
Un roman policier au rythme lent, patient d'un jeune policier dont c'est le
premier poste. Une écriture attentive, détaillée qui nous révèle les éléments du
drame au compte-goutte, avec parcimonie. J'ai apprécié cette lenteur dans le
cadre d'une enquête qui nous entraîne dans une turbulence d'événements
antérieurs non classés. Un bon polar dans une région du monde reconnue pour sa
pêche aux harengs.
Gilles LAGROIS, Auclair, Québec
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Résumé :
Siglufjördur, ville perdue au nord de l'Islande, où il neige sans discontinuer
et où il ne se passe jamais rien. Ari Thór, qui vient de terminer l'école de
police à Reykjavik, y est envoyé pour sa première affectation.
Mais voilà qu'un vieil écrivain fait une chute mortelle dans un théâtre et que
le corps d'une femme est retrouvé, à moitié nu, dans la neige.
Pour résoudre l'enquête, Ari Thór devra démêler les mensonges et les secrets de
cette petite communauté à l'apparence si tranquille...
LES ÉDITEURS
UN LECTEUR:
Une excellente découverte avec ce premier roman d'une série, qui je l'espère
continuera à être traduite en France. Je lis assez peu, finalement, de romans
policiers ou de thrillers, mais j'y prends à chaque fois goût et je me dis que
je devrais poursuivre dans mes « explorations » (les conseils sont les
bienvenus). Ici, avec Snjor, Ragnar Jonasson nous fait découvrir sont pays natal
mais encore plus une communauté à l'apparence sans histoire. Entre
claustrophobie et paranoïa, l'auteur nous emmène dans un huit clos où l'on se
rend compte que les petites villes où tout le monde se connait sont peut-être
les pires.
Nous suivons l'histoire, en grande partie, à travers les yeux de Ari Thor, un
tout jeune policier qui se voit offrir un poste dans une ville du Nord de
l'Islande, un lieu reculé où la neige est reine et où tout le monde se connaît.
L'ambiance est déjà posée dès le départ. Que ce soit la ville en elle-même,
isolée, coupée du reste du monde une grande partie de l'hiver, la neige
étouffante, ou bien la communauté où les étrangers (entendez par-là ceux qui ne
sont pas nés à Siglufjördur) ne sont absolument pas considérés comme des
habitants mais des choses curieuses, l'hostilité est de rigueur. Mais Tomas, le
chef de la police local ne cesse de nous dire que Siglufjördur est une petite
ville tranquille où jamais rien de ne se passe. Bien entendu, vous le voyez
venir gros comme une maison : quelque chose se passe.
Un accident survient est la petite ville de Siglufjördur est bouleversée dans
tous les sens du terme. Et ce qu'il y a de bien avec les petites villes, surtout
dans les romans policiers, c'est qu'il y a tout de suite une ambiance bien
particulière. Personne ne semble pouvoir être le suspect, et en même temps, tout
le monde a un secret. Mais impossible d'enquêter réellement sur son voisin,
c'est assez mal vu. Cela pourrait avoir des airs comiques, mais il n'en est
rien. On se rend rapidement compte que les choses ne vont pas être évidentes,
que les pistes ne seront en rien aisées, si elles veulent bien se révéler. Cette
communauté étriquée, isolée du reste de la population devient alors un dôme
imperméable qui gangrène, un condensé de sentiments et ressentiments qui ne
pourra qu'un jour où l'autre explosé. L'ambiance est assez lourde à de nombreux
moments, la sensation de mal être de Ari Thor accentuant encore plus cette
impression.
L'enquête avance doucement nous permettant par la même occasion de découvrir
Siglufjördur et ses habitants. Aucune piste ne ressort vraiment, tour à tour
chacun est suspect, et notre héros finit même par déterrer des choses peu
reluisantes. Il n'y a, au final, pas tellement d'action, mais le roman est
prenant nous dévoilant petit à petit des personnages à multiples facettes qui
n'ont au final qu'un réel soucis : bien paraître aux yeux de tous. le tout est
rythmé de façon très intelligente. D'abord parce que nous avons droit de temps à
autre au point de vue des divers personnages que nous rencontrons. Je trouve
toujours cela très intéressant, surtout que l'auteur ne dévoile rien jusqu'aux
toutes dernières pages. On en apprend plus, on découvre les « vraies »
personnalités des personnages, les pistes se brouillent. Nous avons aussi le
tout premier chapitre. Il nous présente une agression qui au final ne revient
qu'au milieu du roman mais qui ouvre tout de suite « l'appétit ».
Un très bon moment donc, et je serais ravie de découvrir la suite ainsi que les
autres oeuvres de Ragnar Jonasson.
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Citations:
"Elle était étendue au milieu du jardin, tel un ange de neige. Ses lèvres
avaient bleui. Son souffle court s'accéléra. puis ses yeux se fermèrent d,un
coup.
ARI THOR, Il aimait le sens de la responsabilité et la pulsion de l'adrénaline."
"Ses études en théologie ne l'avaient pas rapproché du Tout-Puissant. Les
disputes théologiques, l'histoire sanglante de l'Église et des religions en
général renforcèrent sa conviction que personne là-haut, ne le surveillait ni le
protégeait."