LES ENFANTS VERTS, de TOKARCZUK Olga, 2016, 88 pages

27/03/2020 22:29 par livresentete

TOKARCZUK Olga

LES ENFANTS VERTS, 2016, 88 pages


Très beau conte ou récit dans une écriture sobre, touchante, académique. Nous
entrons dans un monde pour nous irréel car cela s'est passé au printemps de l'an
1656 en Pologne.Un conte fantastique d'un monde inconnu de la civilisation
européenne.
LES ENFANTS VERTS ou récit de singuliers événements survenus en Volhynie.
consignés par William Davisson, médecin de Sa Majesté le roi Jean 11 Casimir

CITATIONS:
"Toute guerre fit que la nature reprend ce que l'homme lui avait pris, et de
surcroît elle s'empare sans ménagement des êtres humains et tente de les ramener
à leur état naturel, organique. Face à ces eux enfants, on pouvait cependant se
demander si le paradis existait encore sur terre, plutôt l'enfer peut-être, tant
ils étaient sauvages et mal en point."
"Dans ce pays, les gens vivent sur les arbres et dorment dans leurs creux.
Durant la journée lunaire, ils grimpent aux sommets des branches où ils exposent
lurs corps dénudés à la lune, de sorte que leur peau verdit. ils n'ont pas
besoin de manger beaucoup.De des unions naissent des enfants qui ont toute la
communauté pour parents, car tout le monde là-bas s'occupe volontiers des
petits."
"L'éclat de notre monde les repousse et les indispose. Ils croient que nous
sommes irréels, tel un mauvais rêve."
Gilles LAGROIS, Auclair
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Résumé
Les enfants verts« C'étaient deux enfants petits et chétifs, très mal vêtus,
couverts plutôt d'une toile épaisse, déchirée et souillée de boue. Leurs cheveux
filasse et inextricables étaient rassemblés en nattes, et il va sans dire que
cet exemple parfait de la plica polonica attira d'emblée mon attention. »Au
XVIIe siècle, William Davisson, un botaniste écossais, devenu médecin
particulier du roi polonais Jean II Casimir, suit le monarque dans un long
voyage entre la Lituanie et l'Ukraine. Lors d'une halte, les soldats du roi
capturent deux enfants. Les deux petits ont un physique inhabituel : leur peau
et leurs cheveux sont légèrement verts...Olga Tokarczuk tisse avec humour une
réflexion subtile à propos de l'altérité. Les Enfants verts s'apparente à un
conte philosophique qui interroge la notion du centre et de la périphérie. Les
observations de W. Davisson, l'Européen échoué dans une lointaine Pologne
déchirée par les guerres, semblent toujours d'actualité.

Résumé :
Un petit conte philosophique et historique
Au XVIIe siècle, William Davisson, un botaniste écossais, devenu médecin
particulier du roi polonais Jean II Casimir, suit le monarque dans un long
voyage entre la Lituanie et l’Ukraine. Esprit scientifique et fin observateur,
il étudie les rudesses climatiques des confins polonais et les coutumes locales.
Un jour, lors d’une halte, les soldats du roi capturent deux enfants. Les deux
petits ont un physique inhabituel : outre leur aspect chétif, leur peau et leurs
cheveux sont légèrement verts…

Une réflexion subtile et non sans humour autour de la perception de l’autre et
du rejet de l’inconnu.
Olga Tokarczuk s’interroge sur l’Europe par la voix de son narrateur, un
étranger pris dans la tourmente de l’Histoire. Perçu comme un danger potentiel,
l’autre fait peur. Mais que savons-nous de nos voisins, ceux surtout qui vivent
en marge du monde qui nous est proche ? La notion du centre et de la périphérie,
est-elle la même pour tous ? Qu’en est-il aujourd’hui ? Les observations de
William Davisson, l’Européen échoué dans une lointaine Pologne déchirée par les
guerres, semblent toujours d’actualité.

UNE LECTRICE:

"Mi-XVIIe siècle... William Davisson, médecin originaire d'Ecosse mais amoureux
de la France où il a vécu de nombreuses années, a accepté d'accompagner le roi
Jean II Casimir dans un périple reliant la Lituanie à Lvov, dans le sud de la
Pologne, avec pour mission de soulager les crises de goutte et les accès de
mélancolie du monarque.
Le pays connaît alors des temps troublés, pris en étau entre les armées
suédoises à l'Ouest et les troupes russes à l'est. le but de cette expédition
est d'aller prier la Vierge Marie dans la ville où le culte qui lui est voué lui
confère une grande puissance, afin qu'elle intercède auprès de Dieu en faveur du
peuple polonais.
C'est par ailleurs l'occasion pour notre médecin d'étudier la "plique
polonaise", phénomène local qui le fascine, qui se traduit par des touffes de
cheveux formant d'inextricables noeuds, et auquel s'attachent de nombreuses
superstitions à connotations maléfiques comme bénéfiques.
La routine qui entoure la progression du roi et de sa suite est bientôt troublée
par la capture, à l'occasion d'une partie de chasse, d'un curieux gibier : deux
enfants au teint étrangement verdâtre, couverts de feuilles et de boue. Les
captifs, habitants de la forêt et des marécages, suscitent, par leur sauvagerie
et leur mutisme, à la fois crainte et curiosité.
Blessé lors d'une chute, le narrateur se voit contraint d'interrompre son
voyage, hébergé par le seigneur du domaine près duquel ont été trouvés les deux
petits êtres. Se familiarisant peu à peu avec ces derniers, il entrevoit à leur
contact les arcanes d'un monde fondé sur l'osmose avec le milieu naturel, une
société secrète dont les habitants cohabitent en toute liberté et égalité, un
havre de paix dissimulé aux yeux des hommes, préservé de leurs guerres et de
leur barbarie...
J'ai apprécié la tonalité de ce conte qui mêle fantastique et réalité
historique, l'auteure laissant planer le mystère quant à la véritable nature de
ses enfants verts."

REFLETS DANS UN OEIL D'HOMME, essai de HUSTON Nancy , 2012, 298 pages

27/03/2020 22:19 par livresentete

HUSTON Nancy

REFLETS DANS UN OEIL D'HOMME, essai, 2012, 298 pages

Belle comme une image.
Un essai qui nous renseigne, nous trouble, nous révèle que la beauté féminine
est une agression, une sorte de violence, de provocation . La femme est coupable
d'être belle.
Des faits troublants sont dévoilés sur les différences entre les enfants nés
fille ou garçon. La valeur de la vie d'un enfant non désiré est nulle,
dégradante, allant parfois jusqu'à la négligence et la mort.Jouir est actuel et
important, la beauté féminine omniprésente mais la valeur d'un enfant est
souvent sous-estimée.La beauté est rentable, la vie d'un enfant dérange la vie
des adultes dont les carrières passent souvent en premier.Où sont les familles
nombreuses ou même à trois enfants? Rares, inconnues, rarement une priorité.

L'homme jouit, la femme consent, les naissances remises à plus tard.
Fécondation ou beauté de la femme? Le choix est souvent mis aux oubliettes pour
assouvir les carrières des parents. Maternité refusée.Les naissances deviennent
un problème capitaliste d'un couple, d'une société,même en Chine et en Amérique
Ce livre nous renseigne, à nous de vouloir comprendre, à changer nos
comportements homme-femme, femme-homme.
Gilles LAGROIS, Auclair, Québec
www.livresente-vip-blog.com

Résumé :
"Nous incarnons bien moins que nous ne le pensons, dans notre arrogance
naturelle et candide, la femme libre ou libérée. Nous montrons du doigt les
femmes qui se couvrent les cheveux ; nous, on préfère se bander les yeux.

Un dogme ressassé à l'envi dans la France contemporaine : toutes les différences
entre les sexes sont socialement construites. Pourtant les humains sont
programmés pour se reproduire comme tous les autres mammifères, drague et
coquetterie étaient originelle-ment liées à la perpétuation de l'espèce.

Partant de ce constat simple mais devenu anathème, Nancy Huston explore les
tensions contradictoires introduites dans la sexualité en Occident par deux
phénomènes modernes : la photographie et le féminisme.

Dans ce livre sensible et vibrant d'actualité, puissant et brillamment
dérangeant, sur un ton personnel, drôle et pourtant informé, évoquant sans
détours sa propre expérience comme celle des hommes qui l'entourent, Nancy
Huston parvient à nous démontrer l'étrangeté de notre propre société, qui nie
tranquillement la différence des sexes tout en l'exacerbant à travers les
industries de la beauté et de la pornographie." LES ÉDITEURS

CITATION: créatures tenues pour responsables du désir qu'elles suscitent.
Virginie Despentes

UNE LECTRICE:
04 juillet 2012
"La femme occidentale d'aujourd'hui est-elle libre ? On entend ici et là qu'il y
a désormais guère de différences entre l'homme et la femme – tellement
d'évolutions, révolutions ces dernières décennies, contraception, avortement,
travail... – ne serait-ce pas qu'un leurre ? Ne se voile-t-on pas les choses ?
La réalité n'est-t-elle pas quelque peu déformée... des reflets dans un oeil
d'homme ?
Dans cet essai, l'auteure se fie à sa propre expérience, à celles d'ami(e)s, d'
écrivains (une jolie évocation d'Anaïs Nin), de peintres, de sculpteurs, de
photographes. Défilant sous nos yeux, les âges successifs de la femme : l'enfant
qui vient au monde, le premier regard du père sur sa fille lourd de conséquence
pour la suite de son existence, l'adolescente qui cherche à plaire, ses premiers
pas dans la vie d'adulte , et toujours les regards des hommes sur elle, l'ami,
l'amant, le mari... et puis les traits de cette femme qui se tire, l'angoisse de
vieillir, de ne plus plaire ?

Tel un miroir grossissant, Nancy Huston dissèque la femme contemporaine.
L'importance de l'enfance où tout semble se jouer, l'image qu'elle se doit de
renvoyer aujourd'hui à l'époque des photos, de la société de consommation, de la
publicité, des produits de beauté qui inondent le marché, de la chirurgie
esthétique et de la course à la jeunesse éternelle. Séduction et rivalité
n'emprisonnent-elle pas les femmes dans une image, effigie inaccessible ? Quête
de perfection...
Des figures mythiques parsèment leur beauté à travers les pages comme Marilyn
Monroe, addicte à la photographie et au regard que l'homme pose sur elle (pour
combler le manque de son père), Jean Seberg qui à contrario subira sa vie durant
la violence des hommes qui ne voit en elle qu'un objet de désir. L'une cherche à
capter l'attention de l'homme par besoin viscéral d'être aimée, l'autre tente en
vain de le convaincre à regarder au-delà de la beauté. Les deux femmes se
suicideront de désespoir.

Plus loin, l'auteure analyse avec justesse la prostitution (et le manque de
liberté des femmes encore, pas de symétrie homme-femme) à travers des
témoignages et les écrits de Nelly Arcan, philosophe et prostitué canadienne –
qui mettra fin à ses jours, elle aussi –.
Si on doit bien admettre que Nancy Huston soulève des points intéressants et
offre une argumentation sensible et fine, elle fait également bon nombre de
raccourcis et use de clichés. La femme est objet, l'homme sujet... Ce dernier
est un prédateur qui biologiquement a des pulsions incontrôlables. La femme
d'aujourd'hui s'éloigne de la maternité – refusée, écartée, interrompue,
empêchée, massacrée selon ses mots. Des généralités se .

Une lecture dont on sort décontenancé, traînant une espèce d'amertume et encore
plus d'interrogations qu'au commencement du livre... Toutes les batailles que
les femmes ont mené seraient donc vaines, ce ne serait que biologique, les
hommes seraient ainsi et voilà, il n'y aurait pas d'évolution possible ? Une
sorte de condamnation perpétuelle à subir le regard de l'homme, à être
prisonnière d'images factices ? Avec cette lancinante angoisse de voir sa peau
se flétrir, enlevant à la femme toute arme de séduction. Personnellement, je ne
crois pas que les choses soient si manichéennes, si figées."
www.babelio.com

CITATIONS:
"Des yeux masculins regardent un corps féminin: immense paradigme de notre
espèce. L'homme regarde, la femme est regardée.L'homme peint, sculpte et dessine
le corps fécond; la femme est ce corps."
"LA VIE HUMAINE, C'EST DU THÉÂTRE."
"L'égalité des sexes, que nous refusons de concevoir autrement comme l'identité
des sexes.2
"Les femmes se font belles. NELLY ARCAN.
"Elles se livrent concurrence dans ce domaine, s'acharnant sur leur corps, le
corrigeant.le charcutant sur leur corps pour être la plus jeune la plus mince et
la plus jolie.PUTAIN de Nelly Arcan
"Il existe aussi chez les femmes le désir d'être "matée"."
"Les femmes sont plus passives dans le discours féministe que dans la réalité."
"NOUS MONTRONS DU DOIGT LES FEMMES QUI SE COUVRENT LES CHEVEUX: NOUS, ON PRÉFÈRE
SE BANDER LES YEUX."
"La femme, Son "infériorité sociale" n'est pas une donnée biologiquement
fondée."
"Si les hommes ont dominé les femmes dans toutes les sociétés humaines au long
de l'Histoire, c'est parce qu'elles portent des enfants.Cela les rendaient
vulnérables: elles avaient besoin de la protection des hommes."
"Nous sommes descendus des arbres voici quatre millions d'années."
"La façon non symétrique, ceux-ci deviennent "regardeurs", et celles-là
"regardées."
"Vous devinez peu à peu que les femmes, pour exister, doivent séduire les
hommes."
"Depuis que l'écriture existe, les lectrices ont appris tout comme les lecteurs
à voir le monde à travers DES YEUX MASCULINS."
"Chez les hommes la sexualité conduit parfois à l'intimité, alors que, chez les
femmes, l'intimité conduit parfois à la sexualité."
"La beauté féminine est une agression, une sorte de violence, de provocation.
Coupable d'être belle."
"Les hommes se sentent menés par le bout, non pas du nez, mais du pénis et
soudain sans prévenir deviennent mauvais."
"C'est comme une jungle d'hommes au regard vicieux." ANAÏS NIN
"LA BEAUTÉ FÉMININE SUSCITE L'AGRESSION."
"Exilée ou expatriée, une femme est obligée de s'adapter à un nouveau regard sur
son corps."
"Les femmes n'ont clairement pas tendance à multiplier indéfiniment le nombre de
leurs partenaires sexuels."
"Les femmes, alors que nous n'avons d'orgasme que si nous sommes amoureuses."
"Chez les hommes, c'est une indifférence légère: "Je vends mon cul et alors?"

CECI EST MON CORPS, roman de BEAUCHEMIN Jean-François, 2008, 193 pages, Québec

27/03/2020 22:16 par livresentete

BEAUCHEMIN Jean-François

CECI EST MON CORPS, roman, 2008, 193 pages, Québec

JÉSUS A 84 ans dans ce roman. Il est marié à MARTHE.

Résumé :
Dans la nuit tiède de l'Orient, un vieil homme murmure à sa femme mourante,
plongée dans l'inconscience, des paroles sur le temps qui passe, le doute,
l'amitié, la douleur, les enfants, le hasard, l'amour. Un singulier dialogue à
une voix s'établit là, dans le halo d'une lampe, où se traduisent tout à la fois
un extraordinaire sentiment de vivre et l'infinie tristesse des destins qui
s'achèvent.

Cet homme, on le déduira bientôt, s'appelle Jésus de Nazareth. Survivant à la
croix romaine, il a vécu pendant plus de cinquante années auprès de Marthe, la
soeur de son meilleur ami, Lazare de Béthanie. Jusqu'à cette nuit ultime, il
n'avait guère parlé de lui-même, des événements l'ayant conduit au supplice, de
la pensée foudroyante qui l'avait fait, à trente-trois ans, se détourner de
Dieu. Mais l'heure n'est plus au silence ou, plutôt, l'heure est venue d'opposer
au silence de la mort une parole serrant de près cette vie qui s'enfuit.ce
roman.
C'est cette longue confession, "l'aveu d'un homme que rien n'exauça mieux que
l'amour", que nous sommes conviés à écouter au fil de ces pages bruissantes des
murmures de la terre, et oùest célébré presque à chaque phrase la beauté
tragique du monde.
LES ÉDITEURS

Ce corps qui nous gouverne

Dans ce livre, Jean-François Beauchemin met en scène Jésus de Nazareth qui
aurait échappé à la mort suite à la crucifixion et qui serait rendu à l’âge
vénérable de quatre-vingt-quatre ans. Il est au chevet de son épouse Marthe qui
est à l’agonie et il se laisse aller à des rêveries sur sa vie, sur la beauté et
la complexité du monde dont il est issu. C’est un très beau livre empreint de
philosophie et d’une belle réflexion sur la supposée dualité qui existe entre le
corps et l’esprit. Dualité que Jean-François Beauchemin rejette car selon lui,
l’esprit n’est pas dissociable du corps et en fait partie intégrante au même
titre que tous les autres organes vitaux. Monsieur Beauchemin nous présente un
Jésus étonnant en ce qu’il ne croit pas en Dieu et se satisfait de la beauté du
monde tel qu’il peut la percevoir à travers le prisme de sa lucidité. À travers
ses réflexions, on découvre un homme grand voyageur qui est parti à la rencontre
du monde et de ses habitants et a été habité toute sa vie par une soif
insatiable de connaissances. Un homme qui a beaucoup appris des humains qu’il a
côtoyés mais aussi des bêtes qui lui ont laissé un enseignement supérieur à tous
ce que les autres hommes lui ont apportés. Jésus nous confie ses pensées les
plus profondes, ses relations avec les apôtres, ce qu’il a ressenti lors de la
mort de son père et de sa mère, ensuite de ses deux sœurs aînées. Il nous parle
de sa famille et de l’amour qu’ils ont partagés, de sa femme et de son amour
pour elle. C’est d’une beauté à couper le souffle !

Un livre lumineux, grave et profond qui amène une belle réflexion sur l’humanité
et son destin. Une belle tentative d’explication de la spiritualité qui habite
chacun de nous et qui nous porte à embellir la réalité plutôt que de l’accepter
telle qu’elle est. C’est aussi un hymne au corps humain qui nous gouverne et
dont nous sommes les esclaves impuissants. Vraiment très beau !

Je voulais écrire à Monsieur Beauchemin pour savoir d’où lui est venu l’idée
d’un tel livre mais il l’explique très bien dans la postface. Je dois avouer que
je rejoins l’auteur sur bien des idées qu’il avance dans ce livre.

« Qu’est-ce que le corps ? Un objet, un objet singulier, que nous commandons
mais dont les propriétés nous échappent cependant, et qui ne nous consulte pas.
Sa principale occupation est de chercher dans la nourriture le combustible
indispensable à son maintien ou à sa réparation. La deuxième est de se
reproduire, afin, dirait-on, d’assurer cette sorte de perpétuité que le matériau
dont il est fait a besoin, et peut-être pour se perfectionner avec l’aide du
temps. J’en aperçois une troisième dans le développement d’une conscience tout
autant essentielle que le combustible qui le restaure, et qui le guidera dans
son observation de lui-même et du monde. La dernière blesse cette conscience
tant nécessaire : il s’agit de mourir, entièrement, et de laisser la place à
d’autres, parfois meilleurs que nous, et qu’ainsi peut-être s’effectuent les
retouches nécessaires à l’espèce. Nous n’aurons rien décidé de tout cela. »
http://www.critiqueslibres.com

Un livre remarquable sur la fraternité: les autres sont plus importants que
nous-mêmes.Tout est lié. Tout peut s'écrouler. Seule la vie nous lie entre nous.
Un livre qui nous rend conscients et nous prédispose à nous améliorer. S'aimer,
aimer la vie tant humaine que végétale et animale.
Que de choses, de découvertes nous sont expliquées avec une facilité et une
compréhension élargie de la vie terrestre et planétaire.
"L'homme privé de compagnie, et donc de lois, est un barbare. Ce n'est pas
l'esprit seul, mais le corps qui, le mieux, nous parle et parle aux hommes."
Un livre brillant, émérite , unique qui nous parle en tant qu'homme, qui nous
fait comprendre que notre seul objectif est d'aimer.
Les hommes expliquaient le monde sur la base d'un mensonge.

Je partage depuis longtemps et maintes réflexions cette phrase concluante de
l'auteur:
"L'idée que le Créateur ait posé sur la terre le premier homme est une insulte à
l'effort que je mets à comprendre le monde.Je n'ai rien aperçu dans ce monde qui
justifie une telle facilité." "J'avais cru en Dieu, créateur du monde. J'ai
préféré à la fin croire en ce monde créateur de Dieu."
Gilles LAGROIS, Auclair, Québec
www.livresentete.vip-blog.com

CITATIONS:
"J'au accueilli dans mon corps l'homme vieux que je n'avais jamais observé,
jusque là, que de très loin."
"Nous ne savons rien de cette tâche bizarre à laquelle nous sommes tous
assignés, que personne ne maîtrise, et qui consiste à mourir."
"Aller peu à peu son chemin a ses pouvoirs. On se retrouve dans la cadence
nonchalante des pas.La joie innée du corps qui reconnaît dans son mouvement la
lente succession des matins et des soirs."
"Je n'ai rien du conquérant qui force les frontières et soumet les peuples à son
génie."
"Quelque chose de secret organise le long lignage des mâles, qui se transmettant
d'une génération à l'autre cette espèce d'incapacité à se montrer avec
franchise."
"CROIRE ...tout l'homme est dans ce bref moment de la conscience. Je ne dédaigné
pas d'entrer dans ces régions secrètes de l'intuition où s'achèvent les faits et
où commencent les clartés approximatives de l'espérance."
"THOMAS. JÉSUS. " Te voici réincarné et de bien meilleure façon que ce que tu
imaginais. Survivre à la croix! Et le royaume dont u parlais est ici, sur la
terre, auprès de cette femme qui t'a recueilli au pied du bois romain.Thomas
nous avait, en quelque sorte, mariés ce jour-là.
" Cinquante années de survie à la croix m'en ont convaincu; les paroles de
l'apôtre qui ignorait Dieu furent les plus touchantes qui aient été glissées à
mon oreille."
"MARTHE. JÉSUS.
"On s'interroge manifestement pas quant à l'invraisemblance absolue de ce retour
à la vie après une mort supposée. On ne poussa guère plus loin l'interrogation
des gardes chargés de surveiller la tombe, soudoyés par toi, participant à notre
fuite et exhortés au silence."
THOMAS. JÉSUS."C'est lui qui me fait voir avecc le plus d'évidence que
l'intelligence n'est jamais séparée de l'amour et que, si on les fait se
détourner l'un de l'autre, c'est de la part la plus clairvoyante de soi-même que
l'on se détourne."
"Le courage, la clémence, l'inspiration que l'amour souhaite pour sa durabilité,
mais que l'amitié exige pour son épanouissement, me furent donnés dans ces
heures-là."
JÉSUS. Je voulais une révolution individuelle,intérieure à l'homme."
"L'art de devenir ce que l'on sent se hisser en soi-même. Tout passe par le
corps, et le frappe, comme on frappe une monnaie. On ne peut obliger à aimer. On
doit s'y ouvrir."

LE POSTIER PASSILA, roman de Alain Beaulieu, 2010, 185 pages, Québec

27/03/2020 22:11 par livresentete

BEAULIEU Alain

LE POSTIER PASSILA, roman, 2010, 185 pages, Québec

 Un roman du genre grand frissons par un auteur Québécois à l'écriture raffinée,
mordante. J'ai beaucoup aimé l'histoire fascinante que se déroule en Amérique
du sud dans un village imaginaire. J'ai apprécié le talent littéraire de
l'auteur qui est professeur de littérature  à l'Université Laval de Québec et
dont j'ai lu d'autres de ses oeuvres. Un auteur à découvrir.  

Gilles LAGROIS, Auclair, Québec

www.livresentete.vip-blog.com

Résumé:
Parce qu'il s'ennuie dans la « grande ville » et souffre de sa relation avec
l'infidèle Eliana, le postier Passila a accepté un poste vacant à Ludovia, en
province. Dès l'instant où il arrive dans ce qu'il croit être une bourgade
paisible adossée au volcan Tipec, il pressent qu'un monde étrange vient de le
happer. A l'accueil inhospitalier des habitants, Passila oppose une ironie
tenace, mais sitôt croisée la belle Estrella, un piège diffus se referme sur
lui. C'est que la présence de Passila, « l'étranger », agit comme un révélateur
: elle attise antagonismes ou alliances entre l'hôtelière revêche, l'irascible
boulanger, l'indiscret chauffeur de taxi, le mystérieux docteur Noriega et
l'impitoyable policier Cortez.En contrechamp de ces scènes de vie villageoise,
Alain Beaulieu exécute à merveille sa partition sur le mensonge et la tromperie,
diffusant le trouble comme on augmente le débit d'un goutte-à-goutte éprouvant.
Dans ce village faussement somnolent, où la peur et l'autarcie forcent les
habitants aux compromissions les plus diverses, sous le masque des supposées
victimes vont apparaître d'insoupçonnables bourreaux...
Les éditeurs

Une lectrice:
J'ai a-do-ré !
Un récit intense, au suspens grandissant au fur et à mesure que tournent les
pages; je les ai vite tournées ces pages d'ailleurs, prise dans ma lecture, j'ai
dévoré ce livre d'une traite.
A Ludovia, village sorti de l'imagination de l'auteur, débarque Passila, le
nouveau postier, un poète solitaire, un doux rêveur. Passila va se retrouver
confronté à une population refermée sur elle-même qui lui réserve un accueil
pour le moins particulier.
Il souhaitait s'y ressourcer, apaiser ses pensées, fuir une histoire d'amour
désastreuse ... C'est une atmosphère des plus inquiétantes qui l'attend; elle
devient très rapidement oppressante pour le lecteur. Passila passera outre cette
obscure ambiance, il est convaincu qu'il a atterri dans ce village pour
accomplir une mission Alors qu'on m'annonçait la venue imminente d'une
catastrophe, j'avais l'intime conviction que ma place était ici, dans ce village
où ma destinée m'avait conduit.
Mais le doute va finir par s'installer et manipulé par les habitants du village,
il devra faire un choix : quel camp choisir ? Celui des martyrs ou celui des
bourreaux ?
L'intrigue est forte, elle est drôle aussi, la plume est très belle.
Caustique, captivant ! FASCINANT !

Une lectrice:
"Excellent ! Parce que, dès le début, on se met dans la peau du personnage.
Imaginez, après rupture alors que vous demeurez en ville, vous demandez une
mutation dans un village. Un accueil hostile, l'ancien postier a disparu, une
belle serveuse, deux clans. Lequel choisirez-vous ? Pas le bon, je pense. La
tension monte doucement et sûrement jusqu'au point de non-retour. de belles
tournures de phrase, quelquefois cruelle, parfois sensuelle, non sans humour."
www.babelio.com

Citations:
"Car ici tout le monde couche avec ses principes, qui n'ont souvent rien à voir
avec la justice et la solidarité."
"Ce n'est pas parce que le policier Cortez n'arrête jamais personne qu'il n'y a
pas de voleurs. C'est parce qu'ils travaillent pour lui."
"Ici tout le monde doit être gentil avec les amis du policier Cortez."
Le boulanger. On vous a mal accueilli, on s'en excuse. On voit bien que vous
êtes gentil. Y a pas d'histoire, c'est sans façon."
"Je suis donc revenu au bureau de poste avec dans mon sac une pleine cargaison
de perplexité. Un pion qu'on déplace sur un échiquier grandeur nature, un fou
perdu."
Le père Hernandez. "Mais la méchanceté, ça on peut rien contre ça. Le curé
Lopez. Un ami du diable. Lucifer a ici deux serviteurs qui sont venus foutre le
bordel dans le village."
"Le policier Cortez n'avait aucun principe ni aucun coupable."
"C'est toujours comme ca, partout, dans tous les pays. Les naïfs s'enrôlent dans
l'armée pour servir ceux, plus allumés, qui sont assoiffés de pouvoir."

D'AILLEURS LES POISSONS N'ONT PAS DE PIEDS, chronique familiale, de STEFÀNSSON, Jòn Kalman, 2013, 466 pages, Islande

27/03/2020 22:01 par livresentete

STEFÀNSSON, Jòn Kalman

D'AILLEURS LES POISSONS N'ONT PAS DE PIEDS, chronique familiale, 2013, 466
pages, Islande

Un livre qui nous dévoile le mode de vie de la population de KEFLAVIK en
ISLLANDE qui souvent se résume à travailler le poisson, accoster au port,
s'enrichir sur le dos de l'armée américaine, participer à un match de basket ou
se bagarrer dans les bars.
Nous sommes les témoins des confidences du narrateur Islandais qui nous trace le
portrait d'une Islande sauvage, ignorée, mélancolique à travers trois
générations. et
L'écriture franche, avenante de l'auteur nous dévoile une vie insulaire farouche
dans un style poétique enrichi de réflexions philosophiques profondes.
Un livre remarquable, touchant qui nous remémore: que vaut un être humain si son
coeur est détruit?
Gilles LAGROIS, Auclair, Québec
www.livresentete.vip-blog.com

Résumé :
"Elle est plus belle que tout ce qu’il a pu voir et rêver jusque-là, à cet
instant, il ne se souvient de rien qui puisse soutenir la comparaison, sans
doute devrait-il couper court à tout ça, faire preuve d’un peu de courage et de
virilité, pourtant il ne fait rien, comme s’il se débattait avec un ennemi plus
grand que lui, plus fort aussi, c’est insupportable, il serre à nouveau les
poings, récitant inconsciemment son poème d’amour. Elle s’en rend compte et lui
dit, si je dénoue mes cheveux, alors tu sauras que je suis nue sous ma robe,
alors tu sauras que je t'aime."
Ari regarde le diplôme d’honneur décerné à son grand-père, le célèbre capitaine
et armateur Oddur, alors que son avion entame sa descente vers l’aéroport de
Keflavík. Son père lui a fait parvenir un colis plein de souvenirs qui le
poussent à quitter sa maison d'édition danoise pour rentrer en Islande. Mais
s’il ne le sait pas encore, c’est vers sa mémoire qu’Ari se dirige, la mémoire
de ses grands-parents et de leur vie de pêcheurs du Norðfjörður, de son enfance
à Keflavík, dans cette ville «qui n’existe pas», et vers le souvenir de sa mère
décédée.
Jón Kalman Stefánsson entremêle trois époques et trois générations qui
condensent un siècle d’histoire islandaise. Lorsque Ari atterrit, il foule la
terre de ses ancêtres mais aussi de ses propres enfants, une terre que
Stefánsson peuple de personnages merveilleux, de figures marquées par le sel
marin autant que par la lyre. Ari l’ancien poète bien sûr, mais aussi sa
grand-mère Margrét, que certains déclareront démente au moment où d’autres
céderont devant ses cheveux dénoués. Et c’est précisément à ce croisement de la
folie et de l’érotisme que la plume de Jón Kalman Stefánsson nous saisit, avec
simplicité, de toute sa beauté.

Jón Kalman Stefansson, né à Reykjavik en 1963, est poète, romancier et
traducteur. Son œuvre a reçu les plus hautes distinctions littéraires de son
pays. Sa merveilleuse trilogie Entre ciel et terre (2010), La tristesse des
anges (2011) et Le cœur de l'homme (2013), parue aux Éditions Gallimard, l'a
révélé au public français et a consacré l'auteur sur le plan international.
www.babelio.com

UNE LECTRICE;
"Ce roman réunit les ingrédients qui permettent, selon moi, la découverte d'une
nouvelle littérature étrangère, d'un nouvel écrivain, ce qui fut mon cas ici :
Un territoire méconnu omniprésent, l'Islande, magnifiquement décrit dans sa
singulière rudesse et sa beauté sauvage ;
Des personnages ancrés dans leur pays natal, aux caractères affirmés, réunis par
le récit de leur chronique familiale sur trois générations ;
Et enfin et surtout, un ton personnel d'une grande humanité à forte connotation
poétique que la traduction ne semble pas avoir écrasé, pour mon plaisir de
lectrice avide de belles associations de mots et d'idées. Un régal !
Evidemment, cette lecture est un peu exigeante, mais qu'importe. le lecteur est
promené en permanence entre les époques et leurs problématiques respectives, au
fil des mutations que subit l'Islande et plus particulièrement Keflavik, le port
de pêche perdu où « s'oppose la raison, le vent et la lave. » Ce village que le
personnage principal, Ari a fui il y a deux ans, abandonnant subitement femme et
enfants à l'aube de la cinquantaine pour se réfugier au Danemark, plus près de
la civilisation, et qui sait peut-être de lui-même. Car il est indéniable que le
roman s'articule autour d'une période de crise existentielle, fil rouge du
roman. C'est particulièrement bien rendu par le rythme du récit, enchevêtrant
les bribes de vie des personnages de la génération d'Ari et celles de ses
ancêtres. Très franchement, une fois immergée dans le récit, je n'ai pas vu le
temps passer et j'attends le deuxième tome qui vient tout juste de paraître en
Islande.
« La vie naît par les mots et la mort habite le silence. C'est pourquoi il nous
faut continuer d'écrire, de conter, de marmonner des vers de poésie et des
jurons, ainsi nous maintiendrons la faucheuse à distance, quelques instants. »"
www.babelio.com

CITATIONS:

"Keflavik. Nulle part ailleurs en Islande, les gens ne vivent aussi près de la
mort."
" Et ARI a raison, notre société souffre d'un manque d'oxygène alors que même
les montagnes devraient nous apprendre à penser."
"ARI. Que vaut un être humain si son coeur st détruit? Je m'en vais pour sauver
ma peau.la douleur.
"Un village où la pêche est pour ainsi dire interdite, la justice et l'égalité
ayant de longue date désertée les lieux, ces lieux les plus noirs de l'Islande.
au spectacle de cette mer privatisée, sachant qu'on a aussi l'interdiction de
pêcher."
" LA VIE NAÎT PAR LES MOTS ET LA MORT HABITE LE SILENCE."
"Parce qu'ils avaient à peine fermé l'oeil de la nuit, parce que leurs corps
étaient soudés l'un à l'autre par la sueur, le désir,le bonheur, parce qu'ils
avaient pleuré.
Ils étaient si beaux, si intemporels, si éternels, il la serait dans ses bras.
ODDUR, mon amour, il me tarde tant de vivre."
"Étreinte est sans doute le mot le plus beau de toute notre langue. Ouvrir ses
bras pour toucher une autre personne, s'unir à elle l'espace d'un instant afin
de constituer un seul être."
"Vaut-il mieux tuer des perdrix ou les regarder s'envoler aussi immaculées que
la beauté?
"L'art est ce qui nous permet de vivre sans sombrer dans la folie, sans
exploser, sans nous transformer en blessure, en malheur, en fusil."
"Il faut être un enfant ou un simple d'esprit pour croire en l'existence de
Dieu."
"Ce sont les regrets qui pèsent le plus lourd."
"Regarder la réalité en face, la preuve que nous n'osons pas affronter le
monde,pas plus que nous n'osons nous affronter nous-mêmes."

CETTE ANNÉE S'ENVOLE MA JEUNESSE, récit , 122 pages, 2009, de Jean-François BEAUCHEMIN, Québec

27/03/2020 21:57 par livresentete

BEAUCHEMIN Jean-François

CETTE ANNÉE S'ENVOLE MA JEUNESSE, 2009,122 pages, QUÉBEC

Un récit poétique et philosophique, une analyse en profondeur de la vie de
l'auteur suite à un événement important dans sa vie de famille, le décès de sa
mère.Une introspection sur sa vie et ses valeurs, ses priorités. Une vie en
sursis. On ne revient pas sur ses pas. On se fie à son instinct de survie sans
se trahir.

Fin d'une étape de vie. Les choses ne durent pas, un renouveau d'une vie à
anticiper ou du moins  une anticipation d'étapes de sa vie à venir une fois
épurée. Des forces parfois contraires qui s'agitent en nous comme humain.  Le
bonheur est d'abord en soi. Se découvrir sans duperie un homme heureux.

La mort de sa mère qui a eu une place importante dans sa vie d'adulte comme
modèle de vie, de détermination. 

Une écriture poétique qui analyse à fond son cheminement passé et à venir. Un
livre pénétrant et intime.  

Gilles LAGROIS, Auclair, Québec
www.livresentete.vip-blog.com

Résumé

Dernier volet d’une trilogie commencée avec La Fabrication de l’aube et
poursuivie avec Ceci est mon corps, ce livre est moins l’histoire d’un deuil que
celle d’une transformation. Dans ses pages se mêlent avec lucidité le souvenir,
le temps présent et une perspective apaisée de l’avenir. Il tient à la fois de
l’essai, du journal et de l’autobiographie. Mais il constitue surtout le
témoignage spontané, libre et touchant d’un homme parvenu à cette étape cruciale
où toute existence, parce qu’elle se découvre si éphémère, se modifie en
profondeur.
Extrait

"J’ai souvent pensé qu’elle m’avait légué ce qu’elle possédait au fond, mais
qu’elle n’utilisait pas, cette compréhension des choses cachées, cette faculté
de percevoir une autre vérité, ni meilleure ni pire, mais plus furtive que celle
révélée par les apparences. De tendres chaînes nous lièrent sans doute. Cela
expliquerait peut-être aussi pourquoi sa mort tua quelque chose en moi-même. Si
ma vie fut si voisine de la sienne, il se peut que ma mort le soit aussi, et que
celle-ci ait commencé son œuvre la nuit où j’ai refermé pour la dernière fois la
porte de la petite chambre dans laquelle ma mère avait expiré deux heures plus
tôt."
https://www.quebec-amerique.com/livres/litterature/litterature-amerique/cette-annee-senvole-ma-jeunesse-1107

UNE LECTRICE;

"Dans Cette année s'envole ma jeunesse, Jean-François Beauchemin retrace avec
beaucoup de sensibilité le deuil qu'il a dû faire de sa mère, au fil de quatre
saisons qui le voit se transformer presque imperceptiblement sous nos yeux. Il
évoque sa mère en gestes légers, en mouvements infimes, pour extraire la
profondeur du lien qui les unit. Cela donne aussi place à de très belles pages
sur l'écriture elle-même, traduites dans la langue si poétique qui reste la
sienne."

L'auteur nous raconte l'impact qu'a eu, sur lui, le décès de sa mère et ce, au
fil des saisons. Ce récit est écrit en demi-teintes , en finesse, en
effleurements. Beaucoup de références à des auteurs qui l'ont marqué. Tout est
poétique.

CITATIONS:
"Peu d,hommes parviennent aisément à croire en la disparition de ceux qu'ils
aiment. La plupart s'y habituent, mais l'esprit est peu fait pour cette absence
que nous lui interdisons de prévoir."
"Je n'aurais au fond voué de culte qu'à une seule divinité: celle qui, emmurée
en moi, portait le beau nom d'imagination. Mais je n'aurai été un meilleur homme
que par ma capacité à créer des mondes par la seule force de mon imagination."
"Je mesurais plus que jamais l'importance de la paix de l'esprit.La nature
répondait mieux à ce besoin d'harmonie, à cette coïncidence nécessaire de l'âme
avec le monde qu'elle étudie, qu'elle juge."
"Je m'indignais qu'on puisse nier le fait que rien de ma mère ne me subsistait
et que cette âme, comme ce regard, ce sourire et cette chaleur, s'était à jamais
éteinte."
"Presque tout ce que les hommes ont accompli de beau de de durable l'a été grâce
à leur raison. L'art lui-même n'est qu'une autre manifestation de cette raison."
"Je me découvrais, auprès de mes amis, plus fragile qu'autrefois."
"Ce livre-là est celui d'un homme plus que jamais face à lui-même, un peu plus
séparé d'une société qui le fascine et qu'il aime, mais qu'il observe néanmoins
d'une certaine distance."
"Je ne me suis jamais méfié de ma pensée: elle ne m'a pas assez souvent trompé.
Mais mon corps était plus sûr."
"La santé exige parfois d'un homme qu'il s'observe de plus loin."
"J'accepte volontiers de n'être que de passage."
"Mourir et un port, et le dernier de tous ceux où on l'aborde."
"Le paysage de l'âme se modifie sans cesse, ce grand continent intérieur."
"L'intuition, étonnante faculté toujours si proche de la lucidité."
"Rien dans la soi-disant connaissance de Dieu n'est vérifiable. Une tradition et
des textes à ce point anciens qu'ils n'ont rien d'applicable à notre monde."
"C'est le corps qui rêve. L'esprit ne fait que commenter."
"Brûlant notre passé, nous perdons une part de nous-mêmes."
"Le plus important: aimer, construire, mourir."

PILGRIM,roman de Timothy FINDLEY,1999, 497pages,Canada

27/03/2020 21:54 par livresentete

FINDLEY Timothy

PILGRIM, roman, 1999,497 pages,Canada

Époque:17 avril 1912

Un homme du nom de PILGRIM,se pend dans le jardin de sa maison londonienne.Cinq
heures plus tard, son coeur recommence à battre. La mort a refusé PILGRIM.
Celui-ci se réfugie dans le mutisme.
Un roman dont j'ai été captivé autant par l'histoire fantastique que par
l'écriture éclatante, brillante de l'auteur.Si vous aimez le roman fantastique
bien documenté avec des personnages renommés et historiques,vous allez être
royalement servis.L'époque du début du 19ième siècle en Europe est encore
colorée par la bourgeoisie,le ton sec,hautain,snob.
Le personnage de Carl Gustav JUNG m'apparaît sympathique et équitable, il ne
s'impose pas,il pense au bien-être du patient à analyser et à traiter
J'aime le mystère qui entoure PILGRIM. Il s'exprime rarement sinon la nui et
peu. Nous vivons des moments de privilège.Un livre qu'on déguste de
l'intérieur,sans parole.Seule la pensée s'active. Les émotions sont encadrées,
sous controle de la psyché.
La folie est omniprésente et également ses dérivées imaginaires.Rencontre de
beaux personnages attachants et troublants.
Mais le génie lui-meme a d'un tyran.
Gilles LAGROIS, Auclair,Québec
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Résumé::
Il serait peut-être exagéré d'affirmer que Timothy Findley nous tient en haleine
durant la totalité de ce gros roman. Mais il n'en soutient pas moins l'intérêt,
et ce résultat frise déjà la performance. Car autant prévenir : ces 500 pages
ont pour cadre presque exclusif une clinique d'aliénés suisse, où notre héros se
trouve enfermé – et confronté à l'autre protagoniste majeur de cette
abracadabrante histoire : le célèbre Dr. Karl Jung, disciple, rival et antithèse
vivante de Sigmund Freud. Abracadabrante, pour des esprits cartésiens, cette
évocation de la métempsycose – on croit comprendre que notre héros a jadis
incarné Monna Lisa, sainte Thérèse d'Avila, et autres icônes éternelles. Mais
comme devant certains succès hollywoodiens récents, on peut aussi se montrer bon
public, trouver ce mélange des genres – histoire de l'art, psychiatrie et
"spiritisme" – fort habilement mené, apprécier la composition virtuose du récit,
l'extrême soin apporté aux dialogues, et surtout, une approche originale de la
folie, prudente, documentée et non dénuée de poésie parfois. Findley ratisse
large, mais s'il atteint son but, c'est sans vulgarité aucune, et en tout bien
tout honneur.
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UN LECTEUR:

Une fois de plus, un nord-américain contemporain a écrit un petit chef
d'oeuvre, tant par sa construction, son érudition que par cette faculté,
répandue outre Atlantique, à tenir le lecteur en haleine. À ce titre, Timothy
Findley rejoint Donna Tartt, Rodney William Whitaker, Franck Conroy, Jonathan
Franzen, Margaret Atwood et plus récemment, dans un autre genre, Viet Thanh
Nguyen ou Gabriel Tallent. de quoi s'interroger sur notre littérature française
et sa difficulté à répondre à deux attentes concomitantes du lecteur : être
intéressé et captivé par la narration. Qui est Pilgrim? Pourquoi cet homme
s'est-il emprisonné dans le mutisme ? Quel secret cache-t-il ? Pourquoi la
figure de Leonardo Da Vinci est-elle devenue obsessionnelle ? C'est au
psychiatre Carl Jung de répondre à ses questions. En le suivant dans son
investigation, on assiste à la naissance et aux atermoiements de la psychiatrie
moderne, entre Parsons, Janet, Bleuler et bien-sûr, l'inévitable Freud que
l'auteur éclipse au profit de Jung, fondateur de la psychologie analytique et à
qui ont les concepts d'inconscient collectif ou d'archétypes. Au centre de ce
roman, il y a non seulement Pilgrim mais ces questions qui obsèdent les
protagonistes : à partir de quel moment devient-on fou ? Ne sommes-nous tous pas
fous, à des degrés divers, sauvés du grand écart par l'équilibre précaire de
notre inconscient ? N'est-ce pas la « normalité » qui devient suspecte ?
Qu'est-ce que l'immortalité ? le salut vient-il dans l'expérience de plusieurs
vies, quitte à risquer la schizophrénie ? La connaissance franchit-elle les
générations, comme un ADN ? Et puis cette question fondamentale qui revient à
propos de Leonardo Da Vinci et qui ne cesse d'occuper le devant de la scène
médiatique (Picasso, Céline) : la talent de l'artiste justifie-t-il sa
monstruosité ? Suivez les traces du tourmenté Pilgrim, soyez le disciple de
Jung, vous ne le regretterez pas !
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CITATIONS:

"Un candidat au suicide déterminé qui, selon toute apparence était incapable de
mourir."
"Comment ranimer sa volonté à vivre."
"Pilgrim,muet.Il était semblable a`une forteresse assiégée,aux portes scellées."
"Pilgrim, muet.En pensée. Pas mort,non.Je ne peux pas mourir."
"Chacun de nous est un menteur d'une certaine manière et dans une certaine
mesure. Nous sommes incapables de dire la vérité sur nous-mêmes."
"JUNG.Mais la folie est une bête pleine de ruse que l'on ne peut attraper avec
des théories.Ce qui compte,ce sont les faits."
"Lady Quatermaine .Mr.Pilgrim ne peut pas guérir. Il nous est impossible de
guérir de la vie. Aidez-le à surmonter la maladie de l'existence. Il faut
trouver un moyen de l'aider à survivre. Un simple rayon d'espoir. Une raison de
vivre."
"Il ya ceux dont l'expérience de la vie est tellement éloignée de la nôtre que
nous les qualifions de fous."

LE PROJET ÉTERNITÉ,roman de Jean-François BEAUCHEMIN,,2016,258 pages, Québec

27/03/2020 21:50 par livresentete

BEAUCHEMIN Jean-François
 
LE PROJET ÉTERNITÉ,roman, 2016, 258 pages,Québec
 
Un roman,une réflexion, une fiction sur l'être pensant qu'est l'homme: son désir
d'éternité,d'être en santé, d'être protégé de la maladie.Nous en apprenons
davantage sur les capacités des hommes,leurs véritables besoins, les
comportements et les exigences envers soi-même et les autres en profondeur.
Désormais les hommes ne meurent plus.Tous les services sont offerts aux hommes
pour vivre en santé  et vivre pendant des siècles.Un roman futuriste qui nous
fait réfléchir aux conséquences de vivre en pleine santé éternellement.
 
Gilles LAGROIS, Auclair, Québec
 
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LE PROJET ÉTERNITÉ
Jean-François Beauchemin
Roman québécois, Leméac
 
Quelques siècles devant nous… Désormais, les humains ne meurent plus. Mis au
service d’un monde enfin pacifié, juste et heureux, les progrès de la science
assurent non seulement une quasi-immortalité, mais aussi une existence à l’abri
de la vieillesse même, de la maladie et de presque tout inconfort moral.
 
            Des circonstances inédites empêchent toutefois le jeune Sinclair
Haverstock de tirer profit des manipulations génétiques, neuronales et
tissulaires dont découle cette humanité nouvelle. Avec une camarade d’études et
une psychologue multicentenaire, il sera parmi les premiers témoins de
l’effondrement du vieux rêve de jeunesse et d’éternité un moment concrétisé.
 
            Méditation sur le passage du temps et sur la mort – plus
particulièrement notre refus d’y faire face –, ce roman pose des questions
difficiles. Quelle place occupe l’ingéniosité humaine dans l’évolution du réel ?
Sommes-nous étrangers à l’avenir du monde ou, au contraire, parties prenantes de
sa prodigieuse aventure ?
 
            Une idée, surtout, fait son nid dans les intelligences du futur, à
laquelle nous devront se résoudre : la vie sans la mort est un non-sens…
 
UN LECTEUR:
 
"Science-fiction philosophique, avec neurobiologie, reconfiguration génétique et
supplément d'âme.
 
Après la Grande Guerre des Dogmes, les peuples de la Terre ont confié leur sort
entre les mains de scientifiques. Grâce aux miracles de la technologie, les
aires du cerveau ont pu être reconfigurées pour éliminer l'angoisse et
l'agressivité et rendre tous les humains pacifiques et empathiques. La recherche
en génétique a permis d'éviter la plupart des maladies, augmentant la longévité,
on y vit même multicentenaires. Mais des changements se profilent
 
Un propos de science-fiction intéressant, avec même extrait d'un cours
expliquant le fonctionnement du cerveau humain. Une écriture intelligente et
bien documentée.
 
Par contre, ce n'est pas du tout un roman pour les amateurs d'action. Ici, tout
se passe en paroles, en longs discours qui expliquent, en protagonistes qui
racontent leurs pensées, citent leurs lectures ou échafaudent leurs théories.
 
Mais pour ceux qui veulent alimenter leurs réflexions profondes, en plus des
théories scientifiques, on abordera l'essence de l'humain et de la nature, le
sens du temps, l'amour et l'amitié, la douleur et la mort, et on ira même
jusqu'à méditer sur Dieu."www.babelio.com
 
CITATIONS:
"Il a en effet été bien démontré ailleurs que les pratiques religieuses ont par
le passé beaucoup contribué non seulement aux reculs les plus dommageables de
l'évolution des sociétés , mais également au sous-développement des esprits ,
c'est-à-dire des individus eux-mêmes. Voilà ce qui explique l'extrême lenteur du
progrès scientifique dans les sociétés pré modernes."
"Un siècle de recherche , d'innovation et de reconstruction aura suffi à bâtir
cette civilisation du bonheur qui est la nôtre désormais,et que nous cherchons
par tous les moyens --pacifiques, cohérents et altruistes-- à faire perdurer."
"Vieillir,est au moins en partie le résultat d'un abaissement du taux
d'hormones;d'une usure générale des organes, surtout le coeur et le cerveau;
d'un affaiblissement graduel du système immunitaire.La détérioration du corps se
poursuit inéluctablement, n'épargnant pas le cerveau et la pensée."
"Nous n'avons d'yeux que pour l'avenir,comme s'il;n'y avait rien eu de bon ou de
beau dans les siècles qui nous ont précédés."
 "Nous avions conçu, puis mis au point une civilisation sans vieillissement et
sans maladie."
 

SALE TEMPS POUR LES ÉMOTIFS, contes,humour, de Jean-François BEAUCHEMIN, 2019, Québec

27/03/2020 21:44 par livresentete

BEAUCHEMIN Jean-François

SALE TEMPS POUR LES ÉMOTIFS,contes,humour,362 pages,2019, Québec

À l'aide de contes, de références,avec poésie et humour  l'auteur fait des liens
avec des événements passés  et des personnages célèbres .Le tout est agréable,
porte à réflexion et même accroît  nos connaissances. Que de belles
découvertes,de belles surprises littéraires et linguistiques nous dégustons.On
apprend,on s'émerveille du talent littéraire de l'auteur.Nous pénétrons dans un
monde imaginaire de haut calibre par la qualité d'écriture de l'auteur.

GillesLAGROIS,Auclair,Québec

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Résumé

Qu’ont en commun Barack Obama, Céline Dion, Albert Einstein et Antoine de
Saint-Exupéry? Ils ont tous inspiré à Jean-François Beauchemin une courte
histoire parmi la centaine qui compose ce recueil à la fois fantaisiste et
introspectif. Neuf dessins de l’auteur parsèment le livre.
« Beaucoup de gens personnifiés dans ce livre sont le pur produit de
l’imagination. Un certain nombre en revanche sont réels ou l’ont été, et se sont
inscrits par leurs faits et gestes dans le grand livre de la Postérité. Le cas
échéant, je me suis accordé la liberté de leur imaginer des pensées, des
intentions et même des actions, de contrarier un tant soit peu leur progression
vers la notoriété, de leur inventer en somme un destin. On comprendra bien sûr
que ce réaménagement des êtres et des événements n’a aucunement pour objectif
d’amoindrir des réputations et des existences souvent fabuleuses. Son unique
raison d’être est d’alimenter l’esprit ludique où nous entraîne toujours un peu
le vaste mensonge formidable de la littérature. »
Québec Amérique

Un lecteur:
Relation, faits, pensées, mort, cohabitation du corps et de l'âme, religion,
fiction, rêve, personnification : ces mots tissent la trame des anecdotes,
courts récits de fiction; l'auteur partage le produit de son imagination, «
entraine [le lecteur dans] un vaste mensonge formidable de la littérature. » (5)
Les textes sont regroupés par thèmes : passages, grands esprits, attachements,
étonnements, phénomènes surnaturels, bon Dieu, Extra-terrestres et animaux.
De façon générale, la rédaction des textes suscitent l'intérêt; l'imagination de
l'auteur laisse libre cours à la fantaisie, voire la fiction. Les histoires de
personnages historiques sont interessantes, la vraisemblance est surprenante. La
section « animaux » est faible; c'est le dernier segment du livre; l'auteur
frôle la fable sans en tenir compte. On pourrait croire que les animaux « animés
» personnalisent des individus abordés dans les textes précédents, dont des
personnages historiques.
De façon générale, l'oeuvre est intéressante, c'est le fruit d'une belle audace.
L'auteur reste fidèle aux forces des oeuvres scripturaires antérieures, la
relation et la fiction demeurent un creuset efficace pour sculpter les
personnages et les situations. En postface, l'auteur affirme que, dans ce livre,
« toute tentation de pesanteur est détournée soit par l'humour, soit par une
poésie libérée de l'étroit pragmatisme des faits, des actions et des caractères,
ancrée dans une représentation fonctionnelle du rêve. »
www.babelio.com

LE DEVOIR.
«Sale temps pour les émotifs»: la grande anecdote de l’histoire humaine
Récit imprégné de la plume à la fois introspective et burlesque de l’écrivain,
Sale temps pour les émotifs sert de prétexte à Beauchemin pour méditer, encore
une fois, sur les mystères de la foi, l’inéluctabilité de la mort, l’étrange
cohabitation du corps et de l’âme et la résilience de la nature.

Composé de près d’une centaine de courts récits relevant plus de l’anecdote que
de la nouvelle, le recueil constitue en soi une traversée de l’histoire, tout
habité qu’il est par les grandes inventions, les conflits les plus meurtriers,
les philosophies et les œuvres ayant résisté au passage du temps, ainsi que par
les pensées, intentions et actions imaginaires de personnalités à jamais
inscrites dans la postérité.

On y croise tour à tour le fantôme d’un Vincent Van Gogh pressé de rétablir la
vérité sur sa prétendue folie, un Jules Verne aux confins de l’enfance, ébahi
par les voyages et les lois de la physique, un Charles Darwin dont la théorie de
l’évolution est renforcée par la découverte des fossiles d’une baleine volante,
un Dieu fatigué des dédales bureaucratiques qu’exige son poste, ainsi qu’Albert
Einstein, Socrate et Céline Dion.

C’est en somme une grande réflexion sur la littérature et ses fabulations que
nous propose Jean-François Beauchemin en réduisant des existences a priori
fabuleuses à la simplicité de leur quotidien, à un moment clé, mais toujours
anodin, qui aurait modifié la trajectoire de leur destinée et, par conséquent,
de celle de l’humanité.

Il fait de la quête de sens inhérente au travail d’écriture le moteur de sa
création et de sa composition, élaborant toujours plus ses obsessions,
interrogeant le présent à l’aide de la nostalgie, de l’inconnu, de
l’incompréhension, de la matière de ce qu’il reste encore à découvrir.

Ses textes, fluides et d’une grande simplicité narrative, reflètent l’éternel
paradoxe de son auteur. Ils amusent, titillent la curiosité et suscitent
l’empressement ou la divagation de l’esprit ; une distraction qui empiète sur la
profondeur d’une vision du monde teintée par un sens de l’observation, une
capacité d’émerveillement et une faculté de s’arrêter, de prendre le temps
d’assimiler le surcroît d’informations et d’images véhiculées en continu.

En embrassant du regard et de l’esprit l’ampleur d’un monde et d’une humanité
pétris de contradictions, Jean-François Beauchemin marche en équilibre sur le
mince fil qui sépare le banal du grandiose. Il ouvre ainsi son recueil à une
multitude de lectures et de réalités, semant au passage quelques miettes d’or à
ceux qui ouvriront les yeux… ou le cœur.

EXTRAIT DE «SALE TEMPS POUR LES ÉMOTIFS»
[…] une nuit, l’un de ces astres de faible volume tomba du ciel puis s’abîma
dans un puits. L’intense bouillonnement causé par le contact de l’étoile avec la
nappe phréatique fut comparable à celui d’un esprit tout à coup saisi par une
image. Ce qui surprendra peut-être davantage, c’est qu’à l’instant précis de
cette extinction de feu, et dans le même pays (le 10 octobre 1963 à treize
heures dix, en France), la vie d’Édith Piaf se terminait elle aussi dans la même
espèce d’effervescence. «Je n’ai jamais connu d’être moins économe de son âme,
écrivit son ami Jean Cocteau en guise d’adieu. Elle ne la dépensait pas, elle la
prodiguait, elle en jetait l’or par les fenêtres. Elle aura été l’étoile qui
vient s’éteindre sur la terre après une course folle au firmament des passions.»

HOMO DEUS, une brève histoire du futur, de YUVAL NOAH HARARI,2017

27/03/2020 21:41 par livresentete

HARARI Yuval Noah

HOMO DEUS, une brève histoire du futur

Yuval Noah Harari
ISBN : 2226393870
Éditeur : ALBIN MICHEL (30/08/2017)
Existe en édition audio

Un livre remarquable qui suit l'histoire de l'évolution de l'homme depuis 4
milliards d'années.
Gilles Lagrois, Auclair, Québec

Résumé :
Sapiens retraçait l’histoire de l’humanité. Homo Deus interroge son avenir. Que
deviendront nos démocraties quand Google et Facebook connaîtront nos goûts et
nos préférences politiques mieux que nous-mêmes ? Qu’adviendra-t-il de l’État
providence lorsque nous, les humains, serons évincés du marché de l’emploi par
des ordinateurs plus performants ? Quelle utilisation certaines religions
feront-elles de la manipulation génétique ? Homo Deus nous dévoile ce que sera
le monde d’aujourd’hui lorsque, à nos mythes collectifs tels que les dieux,
l’argent, l’égalité et la liberté, s’allieront de nouvelles technologies
démiurgiques. Et que les algorithmes, de plus en plus intelligents, pourront se
passer de notre pouvoir de décision. Car, tandis que l’Homo Sapiens devient un
Homo Deus, nous nous forgeons un nouveau destin.
Best-seller international – plus de 200 000 exemplaires vendus en France,
traduit dans près de 40 langues – Sapiens interrogeait l’histoire de l’humanité,
de l’âge de la pierre à l’ère de la Silicon Valley. Le nouveau livre de Yuval
Noah Harari offre un aperçu vertigineux des rêves et des cauchemars qui
façonneront le XXIe siècle. Yuval Noah Harari est docteur en Histoire, diplômé
de l’Université d’Oxford. Aujourd’hui, il enseigne dans le département
d’Histoire de l’université hébraïque de Jérusalem et a remporté le « prix
Polonsky pour la Créativité et l’Originalité » en 2009 et en 2012. Acclamé par
Barack Obama et Mark Zuckerberg, son ouvrage Sapiens est devenu un phénomène
international : traduit dans près de 40 langues et présent dans toutes les
listes de bestsellers à travers le monde.

UN LECTEUR:

L'Homo Sapiens est un drôle d'animal, cela ne fait guère de doute à la lecture
des ouvrages de Yuval Noah Harari.
Le plus intelligent, ça c'est Homo Sapiens qui le dit.
Le plus envahissant, ça c'est Dame Nature qui le hurle.
Le plus mytho aussi, ça c'est Harari qui l'explique.
Des idées reçues sont démontées dans cet essai.
Que l'on vive dans un monde de moins en moins violent n'est pas ce que l'on
entend le plus souvent, à titre d'exemple. Et pourtant, il y a de moins en moins
de famines, de guerres, d'épidémies.
Que la religion soit en perte de vitesse fait aussi partie des idées
généralement admises. Enfin en prenant religion au sens général de croire, parce
que si l'homme se détache effectivement de plus en plus de croyances en une
force cosmique surpuissante qui régimente la vie, il n'en reste pas moins soumis
à la religion moderne dominante : l'humanisme. Où l'homme y est régi par ses
émotions, sa sensibilité, ses sentiments. Suis ton coeur et tes ressentis est le
crédo actuel, si ça et fait du bien, c'est que c'est bon pour toi. Ce qui
laisserait entendre que l'homme est un individu, au sens d'in-divisible, libre
de ses choix. Et pourtant, là aussi...

Des analyses riches et croisées de points de vue variés, même si essentiellement
historique et scientifique. Mais il y est aussi question de philosophie, de
spiritualité, de religion (ce n'est pas la même chose),.... L'on apprend plein
de choses, dans des déploiements de réflexions limpides, le plus souvent
passionnantes.
Un petit bémol cependant à mon goût, l'impression de redite par rapport à
l'autre ouvrage (Sapiens, une brève histoire de l'humanité ) , du moins sur
certains points : le rapport aux autres animaux, l'habitude chez l'homme de se
raconter de grandes histoires pour coopérer. Mais le retour sur le passé dans
les deux premières parties pour mieux décrypter l'avenir dans la dernière
semblait nécessaire.
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