COMMENT DEVENIR UN MONSTRE, roman de JEAN BARBE, 2004, 331 pages, Qubec
05/03/2017 17:52 par livresentete
BARBE Jean :
COMMENT DEVENIR UN ANGE, ROMAN, LEMÉAC, ACTES SUD, 2005, 372 PAGES.
COMMENT DEVENIR UN MONSTRE,roman ****, 2004, Leméac, 331 pages, Québec
Un roman éloquent de la condition humaine, un roman émouvant, magistral, consistant mais dur. La condition humaine décrite dans tous ses plis, ses anfractuosités. Une écriture fraîche, rafraîchissante. De l'eau vive avec ses torrents. De la simple contemplation en lisant chaque tableau du roman. Une lecture prenante. Une imagerie primaire, fondamentale. Une écriture qui frappe, des mots émouvants.Un roman, un tocsin social. La violence, la guerre tue, nous détraque. Un état d'esprit, on sent l'oppression de la douleur, de la survie.
Sa monstruosité était sa condition humaine, son vécu, ses souffrances, son moyen de survie comme l'animal qu'il est et que nous sommes.
VIKTOR ROSH ne croyait pas à la justice des hommes. Il avait beau être un monstre, il n'en était pas moins un homme, et sa monstruosité était celle des hommes.
Une vison négative de soi, un monstre, un asocial, un solitaire, un survivant.
"La vie serait insoutenable, si nous n'avions pas la capacité d'oublier. Et la vie est insoutenable parce que nous oublions."
Un monstre de violence dort en chacun des animaux, dont l'homme.
Gilles Lagrois, AUCLAIR, Québec
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"Tout en haut de la montagne, il y avait de la neige.On avait grimpé de nuit en silence, en s'arrêtant pour tendre l'oreille. Le sifflement des balles, on l'entend même quand il n'est plus là, même quand il n'est pas encore là."
"Quelques minutes avant, il n'y avait rien dans la neige, pas même des traces de pas.Et maintenant ça, tous ces corps tombés dans des positions absurdes, qui lentement se couvraient de neige comme d'une poussière. Nos hommes restaient prudemment sous le couvert des arbres, ils attendaient.On ne sait jamais."
FRANÇOIS.Avocat."La présence de mes enfants m'agaçaient. Il est vrai que je les abandonnais, que je partais sans eux.Il était vrai également que j'étais heureux de partir en les laissant derrière.Qu'avais-je ? Mais je le savais très bien, Avocat, père, mari...Il me semblait être devenu une mécanique roulant à vide,sans âme.Une existence raisonnable jusqu'à la dissolution du moi. "
VIKTOR ROSH, dit CHEF.Cuisinier dans le civil. Engagé volontaire dès le début de la guerre.Milicien. Unité de commando. Crimes de guerre. VIKTOR était un homme de trente six ans, aux cheveux noirs décoiffés. "...un homme, je veux dire un être gorgé de testostérone, au corps sec et noueux, primitif."
"Son silence est un cri."
"Le menu de ce restaurant a été mon premier livre. Je n'avais pas appris à rêver, encore moins à rêver grand."
"Je n'avais pas de talent pour l'amour ni pour l'amitié...j'étais incapable de spontanéité."
"Quand tout nous indiffère, on se laisse porter."
"Entre le hasard et la prédestination, je n'ai jamais su où faire mon lit.Quelle importance d'ailleurs, puisque la bombe était tombée."
Son père."C'est la guerre. Mes mains ont tué.On leur a appris à tuer et depuis, elles veulent tuer."
VIKTOR. Il n'a jamais voulu l'aide de personne.
"Nos larmes nous appartiennent."
"S'il n'y avait pas eu de guerre, il n'aurait pas tué. Vous avez fabriqué un meurtrier. C'est la guerre qui a fait un monstre de mon fils et qu'il ne faut pas chercher plus loin."
"Je pensais. L'arbre s'est mis debout bien avant l'homme. C'était lui, jadis, le maître du monde."
Pour en savoir davantage:
Résumé :
"Un homme, surnommé le Monstre, refuse de parler et attend, en prison, la tenue de son procès. Venu de l'étranger pour l'assister, un avocat cherche à découvrir les raisons de son mutisme et les circonstances entourant ses crimes. Sur les traces de son client, dans un pays qui se relève à peine d'une guerre fratricide,l'avocat est plongé bien malgré lui au cœur d'une tragédie, où la folie des hommes ordinaires favorise la naissance des monstres.
Récit d'aventures, histoire d'amour, quête philosophique, Comment devenir un monstre se lit comme un roman policier où tout le monde serait à la fois coupable et innocent. D'un souffle vif et soutenu, ce texte porte un regard lucide sur la condition humaine, ses parts d'ombre mais aussi ses moments de rédemption." Les éditeurs.
Un lecteur:
Dans Comment devenir un monstre, l'auteur décortique le parcours d'un citoyen ordinaire qui est amené, par diverses circonstances, à s'engager comme soldat mercenaire dans une guerre civile d'un État fictif qu'on devine situé quelque part en Europe de l'Est. Par une écriture vivante et imagée, Jean Barbe, dont c'est le premier roman que je lis, m'a rendu la lecture plaisante même si son propos est très lourd.
CUSSET Catherine
L'AUTRE QU'ON ADORAIT, roman, 2016, 290 pages
Roman dont à la lecture, on ne reste pas indifférent au personnage principal, THOMAS. Un homme de grande taille rempli de belles qualités qui ne passent pas inaperçues.
Il fait fureur comme homme autant en FRANCE qu'aux ÉTATS-UNIS. C'est un fonceur, un discoureur, un verbal d'une sensibilité d'artiste, d'une grande culture et d'un charme fou dont on ne peut ignorer l'intelligence et les performances tant sociales qu'amoureuses. Il est à l'aise partout peu importe la masse, la classe, le rang social.Il vise grand et juste. Il manipule tout son entourage et se surestime.
Tout individu finit par affronter ses limites et être confronter à une autre réalité que la figure qu'il projette.
Un personnage admirable, un roman remarquable,une auteure brillante, épatante.
Gilles Lagrois, AUCLAIR, Québec
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THOMAS."Ils sont supposés chasser les casseurs,ceux qui profitent du désordre social et des manifestations pacifiques pour foutre le bordel, mais c'est le prétexte officiel:il s'agit de massacrer du Black et du Basané. France raciste."
"Devaquet a démissionné et Chirac a retiré le projet de loi. Vous levez le poing en l'air, vous vous embrassez, vous criez de joie. Vous avez gagné."
"Il est mignon . Nicolas, avec ses fossettes, ses taches de rousseur, ses cheveux bouclés et ses yeux gris-vert."
"Il était clair dans ton esprit que le plaisir de la chair n'était pas lié à l'amour."
"Je ne suis pas une dépuceleuse, et que sexuellement j'ai besoin d'être dominée. Ma franchise t'électrise."
"Tu aimes ce côté tranchant que j'appelais buté."
"Notre relation physique est de plus en plus forte.Tu es un amant imaginatif aux doigrs et la la langue agiles."
"La civilisation japonaise est celle du feu au cul."
"La sodomie dès la première fois, tu te rends compte?
"L'intensité du bonheur que tu goûtes avec elle est la mesure de l'angoisse qui a tordu tes nuits."
"La baise est la seule façon d'échapper à l'ennui; le désir la seule aiguille indiquant la vie."
"C'est à la cime du particulier qu'éclôt l'universel." PROUST
"Tu comprends: oui, la faiblesse fait partie de la force, et le doute de la création. PROUST aussi avait la conviction de n'avoir aucun talent, de ne pas être un poète, d'être médiocre, de décevoir sa mère."
"La misère et le luxe dans la même rue, la vie grouillante, le mouvement incessant: NEW YORK."
"C'est cela que j'ai pensé à l'instant où mon frère m'a appris ta mort: qu'il y aurait moins de rire sur la terre."
Pour en savoir davantage:
Résumé :
"L’autre qu’on adorait fait revivre Thomas, un homme d’une vitalité exubérante qui fut l’amant, puis le proche ami de la narratrice, et qui s’est suicidé à trente-neuf ans aux États-Unis. Ce douzième roman de Catherine Cusset, où l’on retrouve l’intensité psychologique, le style serré et le rythme rapide qui ont fait le succès du Problème avec Jane, de La haine de la famille et d’Un brillant avenir, déroule avec une rare empathie la mécanique implacable d’une descente aux enfers."LES ÉDITEURS
Un lecteur:
"Bel hommage à un ami perdu, à travers de portrait sans complaisance mais beaucoup de tendresse.
C'est à la fin du lycée, dans les années 80 que la bande se constitue, des étudiants prometteurs, y compris Thomas, même si, déjà, les résultats dont il ne doutait pas ne sont pas à la hauteur de ses espérances. Sciences-Po, c'est un piètre succédané quand on vise Normale Sup. Ça ne marche pas en France, qu'à cela ne tienne, Les Etats-Unis sauront reconnaître sa valeur. et Thomas s'embarque dans des années de déménagements, de postulation, d'amours aussi définitives que transitoires, d'alcool, un peu, d'insomnie, beaucoup, d'exubérance et de déconvenues qui peu à peu sapent les bases fragiles d'une personnalité pas ordinaire.
On est immergé avec Thomas dans le milieu universitaire américain, avec sa hiérarchie des établissements, ses codes internes, sa liberté pédagogique et ses limites infranchissables (le principal piège que Thomas n'évite pas, c'est l'interdiction absolue d'avoir une relation avec une étudiante). Les repères historiques sont également adroitement insérés. c'est une belle évocation, à la fois littéraire et pédagogique, des Etats-Unis de la fin du vingtième siècle, sans oublier les références nombreuses à la musique, et à la littérature, puisque Thomas est un
"vingtièmiste" spécialiste de Proust.
Parlons des amours de Thomas, et de son talent de séduction. Elles sont toutes vite attirées par le charme et le bagout du frenchy, prêtes à passer sur ses excès. Ana, Elisa, Olga (une folle grave celle-là), Nora, elles ont toutes été sincèrement aimées. Aucune n'est restée.
Peu à peu, le portrait révèle les failles qui expliquent le prologue dramatique, avec la découverte du corps de Thomas. Les indices sont subtilement amenés, l'insomnie, les excès, les échecs aussi, dont on ne connaît pas clairement la cause, mais qui pourraient bien être liés à des agissements inopportuns du jeune homme. Pour aboutir à une claire explication qui donne la cohérence et la raison d'être du récit.
Tout cela est très bien fait mais…
Le choix de l'auteur de s'adresser au personnage principal par un tutoiement est une épreuve pour le lecteur. On comprend l'intention, qui correspond à une sorte d'éloge funèbre où l'on s'adresse au défunt, en retardant le moment où l'on ne pourra plus s'adresser à lui. Mais il faut, en tant que lecteur, presque visualiser ce dialogue mortuaire pour suivre l'intrigue. D'autant que c'est Catherine, l'auteur, qui parle. Certes, au fil de la lecture, la gymnastique s'acquiert, mais il faut tout de même un certain temps pour naviguer aisément dans le texte.
Belle écriture." www.babelio.com
JACQ Christian
SPHINX, X0 ÉDITIONS, 2016, 386 pages, ****
Un genre de roman multiple qui me plaît spécialement: enquête, science, religion, l'histoire de l'humanité, un monde caché, secret, où l'intelligent prône sur l'ordre établi.Certains cherchent à s'enrichir, d'autres à découvrir des secrets grâce aux connaissances archéologiques, historiques, mythologiques des civilisations antérieures. Un roman de haut niveau.Un tourneur de pages, une obsession enrichissante, une curiosité à satisfaire sans faute.
Un livre remarquable, un auteur à l'écriture raffinée, édifiante,ahurissante.
UN MUST 2016.
Gilles LAGROIS, Auclair, Québec
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"Le monde allait mal, et BRUCE aussi.Ce matin-là, impossible d'enfiler ses rangers. Le monde n'est pas seulement petit, il est aussi mauvais...Un mot de travers, une pensée incorrecte, et on finissait empalé. Règle de base! Ça, il ne faut ni le dire ni en parler... qui dirigeait vraiment notre monde, au risque d'y laisser sa peau?"
"Où est l'or? Le couteau du barbu entailla le cou de KHALED, le sang coula." Archéologue.
"Sans lui, il en était certain, l'État Islamique détruirait sa chère PALMYRE qu'il ressuscitait depuis quarante ans."
"Jusqu'alors, les SUPÉRIEURS INCONNUS,traversant les époques, avaient échappé à leurs adversaires. Certains avaient été arrêtés, torturés et exécutés, mais les NEUF avaient préservé leur unité en transmettant le flambeau. Tout ce qui était antérieur à l'Islam devait disparaître. L'heure était venue d'activer le plan SPHINX. Toute trahison entraînait une exécution immédiate."
"Plus que jamais, les États-Unis dictaient leur loi; l'Islam progressait partout, l'informatique triomphait et la bêtise fleurissait."
"La Chine moderne n'était pas encore un vrai État de droit; entre diplomates, là on parlait "d'État de lois". Et la loi chinoise avait le privilège de la simplicité: "Enrichis-toi."
"L'erreur est humaine; persévérer dans l'erreur est diabolique."
"Transmuter la matière en esprit, les ténèbres en lumière, ce n'était pas un rêve.."
"Vu de Chine. Trois types de gouvernants: les imbéciles, les menteurs et les manipulateurs."
"HIROKI KAZUP, le Supérieur inconnu, en présence de ses huit frères en esprit, il avait reçu le secret de la matière première, cette énergie liée à la lumière qui permettait d'ouvrir l'esprit aux dimensions du cosmos et de maintenir l'âme et le corps en bonne santé."
Pour en savoir davantage:
Résumé :
Ils sont neuf.
Neuf représentants d'une confrérie mystérieuse dénommée Sphinx.
Neuf détenteurs des secrets de la vie, disséminés à travers le monde.
Neuf condamnés à mort par les nouveaux maîtres de la technologie, adeptes de l'argent-roi, dont l'objectif fait froid dans le dos: la prise de contrôle définitive du cerveau humain par les machines.
Depuis New York ces derniers ont engagé une traque implacable pour éliminer, un à un, les membres de Sphinx.
C'est compter sans la détermination d'un journaliste écossais, Bruce Reuchlin, redoutable enquêteur, prêt à prendre tous les risques pour déjouer leur plan diabolique.
Pour Bruce, désormais, chaque pas est un danger de mort. Plus il avance dans son enquête, plus la question l'effraie : qui gouverne vraiment notre monde? LES ÉDITEURS
Un lecteur:
"Quand Christian Jacq s'écarte du roman historique, ça donne Sphinx, un thriller où l'avenir de l'homme est compromis par une menace invisible : la technologie. Mais en grand passionné d'histoire, il n'a pu résister à l'envie d'emmener le lecteur à la découverte des plus grands sites archéologiques ou historiques du monde.
Qui est Sphinx ?
Ils sont 9 maîtres détenteurs des secrets de la vie. Leur confrérie court à sa perte, ses membres étant assassinés les uns après les autres. L'heure est grave, un nouveau mal s'installe sur la planète. Des hommes puissants et avides de pouvoir veulent contrôler l'humanité par le biais de machines hautement technologiques.
Quand Saint John se fait assassiner, son fils Mark décide de découvrir qui a perpétré le meurtre. Aidé de son meilleur ami, le journaliste d'investigation Bruce Reuchlin, il parcourt le monde à la recherche des derniers membres de la confrérie encore vivants. Les 2 hommes doivent affronter le danger et à tout prix, retrouver Sphinx, l'illustre Maître qui détient tous les secrets de la vie. Un roman passionnant qui nous emmène en Syrie, en Islande, en Italie, en Chine...
Difficile quand on est un passionné d'Histoire d'écrire sur autre chose. Christian Jacq n'a pu résister à l'envie de nous faire parcourir le monde à la découverte de grands sites historiques. Pour cette intrigue, l'actualité liée au terrorisme s'invite dans le récit. le financement des cellules djihadistes tient aussi un rôle important dans l'histoire.
Des femmes passionnantes (et passionnées), mais caricaturales
Le roman se lit très facilement, l'histoire est assez passionnante et pleine de rebondissements. le personnage de Mark, héritier d'un empire valant des milliards de dollars est assez sympathique et charismatique tout comme Bruce, le journaliste, un rustre cachant un grand coeur. Tout à fait le genre d'homme qu'il est bon d'avoir dans ses contacts.
Par contre, les femmes sont des clichés ambulants ! Mesdames, on ne peut pas dire que Christian Jacq nous ait épargnées ! Entre la femme vénale et diabolique et la jeune femme sublime, mais qui a peu de jugeote et pêche par sa spontanéité (elle a l'art de se mettre dans des situations pas possibles), c'est plutôt difficile de s'identifier. Cependant, ces deux femmes tiennent des rôles importants dans Sphinx et donnent du rythme au récit.
L'amour s'invite pour adoucir le récit. www.babelio.com
BOUCHARD Serge
LES YEUX TRISTES DE MON CAMION, 2016, 207 pages
Un livre par un historien de haut calibre est toujours troublant et jouissif. On y apprend des événements du passé lointain de l'Amérique, du nord et du sud, du passé de notre génération, de la vie actuelle qui nous marque tout autant.Un véritable livre d'histoire du temps de son époque, de ceux de sa génération dès 1947. Un retour historique touchant de souche sûre. L'auteur est également philosophe, naturaliste, routier. Un livre qui relie l'histoire, la sagesse, le plaisir de savoir, l'humour, des échanges d'expériences de plusieurs vies d'époque.
Un livre qui nous en apprend sur le passé sans oublier le présent qui est aussi important par ses soubresauts.Un livre de l'histoire de l'homme peu importe son origine, sa race, son époque
Un historien à découvrir ou à poursuivre dans sa démarche historique de citoyen américain.
Gilles Lagrois, AUCLAIR, Québec
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"Nous avons désenchanté le monde, perdu le sens de sa beauté, liquidé notre héritage de merveilleux, neutralisé l'efficacité symbolique de nos rapports aux objets, à la vie, à la mémoire.
En principe, créer de la richesse économique ne devrait pas s'opposer à la création de la beauté. Mais force est d'admettre que la machine infernale en est rendue là: rien n'arrête le progrès."
"Je m'apprête à me départir d'un trésor. J'ai acheté ce camion en ayant le sentiment que je faisais une grande acquisition. Ils sont loin, les camions MIRON. Aux rêves d'autrefois, à ses projets, à ses désirs, succède le dur apprentissage de la renonciation. S'asseoir n'est vraiment pas facile."
"Tout ce qui nous échappe. J'ai grandi sur les rives du fleuve, au bout de l'île de MONTRÉAL, entre 1950 et 1960.Il était si large, le fleuve, si puissant, toujours changeant, parfois gris, souvent brun, quelquefois bleu."
"Voilà la route qui mène au coeur de l'Amérique, celle qui conduit aux Grands Lacs, aux Pays d'en Haut, jusqu'à Fond du Lac justement, chez les Saulteux et chez les Sioux."
"Les riches Anglais. J'ai compris alors le sens de l'inutilité, du luxe et de l'arrogance."
"Les Anglais de l'Ontario et les Américains de la Nouvelle-Angleterre, eux, ils l'ont trouvé beau en son estuaire, à Cacouna, à la Malbaie, à Tadoussac et à Métis-sur-Mer. Ils s'y construisaient des cottages en 1867, déjà. Le très détestabe John A.Macdonald y possédait une maison d'été."
"Nul n'échappe aux rappels de la mémoire naïve."
"Nous sommes le chemin que nous parcouronns."
"JACQUES ROUSSEAU, il tenait le jeune PIERRE TRUDEAU pour un fumiste, le dandy TRUDEAU."
"L'enfant apprend à marcher, le vieux à s'asseoir."
"Plus gros, plus vite, plus que moins, et encore plus qu'avant, toujours battre le chiffre, voilà le hoquet indiscutable du monde actuel."
"Nous sommes devenus accros aux contenantgs, mais très rébarbatifs aux contenus. Celui va qui va trop vite est impoli. La fameuse proposition "Time is Money" n'a jamais été démontré et je crois même qu'il s'agit d'une bêtise sans nom."
"C'est encore l'argent,les profits, l'économie qui chassèrent les INDIENS même les éliminèrent pour les remplacer par la traite des NOIRS dan la ville d'origine d'HARLEM. Les nombreux Afro-Américains travaillaient pour rien, ils étaient maltraités et livrés aux pires sévices."
"La beauté du monde n'a pas de prix. La terre vierge, par définition, ne produisait rien, donc ne valait pas grand-chose."
"Les Européens avaient renversé la Terre Mère, cette déessse sauvage de la fécondité."
Pour en savoir davantage:
«Tu donneras vie aux barreaux de ta prison, tu t’évaderas par la fenêtre ouverte de ton imaginaire, rien ne peut t’empêcher de te recueillir devant une pierre humide, devant une clôture de broche, rien ne t’interdit de résister jusqu’au dernier coup d’œil. […] L’humain, au temps où il avait les yeux ouverts, a toujours vu les mille facettes d’une chose, les mille sens d’un mot, les mille visages des bêtes, les mille couleurs d’une plante, ainsi que les liens mystérieux qui unissent le fer à l’étoile, le brouillard à l’arbrisseau, la montagne à la mort, la mort au corbeau et le mélèze à l’enfantement. »
Connaissez-vous Massassoit, le vieux sage de la nation wampanoag, Jean-Baptiste Faribault et Jean Baptiste Eugène Laframboise, ces aventuriers canadiens-français qui ont bâti l’Ouest américain, ou l’oncle Yvan, revenu de la guerre alors que plus personne ne l’attendait, ou la tante Monique de Santa Monica ?
Saviez-vous qu’une vieille Honda était douée de la parole, qu’une grande tortue sacrée vivait sur le boulevard Pie-IX, qu’un camion des années 1950 avait des yeux, et que ces yeux pouvaient parfois être tristes ? Voilà quelques-unes des merveilles que l’on découvre ici, ainsi que mille autres, grandioses ou infimes, lointaines ou familières, cachées dans le passé que nous avons oublié, chez les humbles que nous n’écoutons plus, ou bien là, tout près, dans la nature qui nous entoure comme dans la ville que nous habitons, mais que notre modernité trépidante et notre obsession de la vitesse et de l’efficacité nous empêchent de saisir.
Car pour les saisir, écrit Serge Bouchard, l’humain doit avoir « les yeux ouverts », c’est-à-dire des sens, un cœur, une intelligence et une mémoire capables de reconnaître la beauté secrète des choses, les joies et les souffrances quotidiennes qu’apporte à chacun, et particulièrement aux humiliés de ce monde, le simple fait de vivre, d’aimer, de vieillir. Après C’était au temps des mammouths laineux (2012), voici de nouveau une trentaine de petits essais écrits avec cet art qui est la marque unique de Serge Bouchard, le timbre même de sa voix : un art qui est à la fois celui de l’anthropologue, nourri par une attention passionnée aux visages et aux récits inépuisables des humains, et celui du poète, confiant dans les pouvoirs révélateurs de l’imagination et du langage. LES ÉDITEURS.
OLAFSDOTIR Audur Ava
LE ROUGE VIF DE LA RHUBARBE, roman, 2016, 155 pages
Roman du genre tendre, lent aux personnages attachants. Une écriture poétique,touchante, sensible. Une lecture paisible d'une écriture réconfortante, spontanée aux mots parfois magiques. Une vie simple sans embûches d'une jeune fille née infirme, aux jambes invalides.Un roman qui se lit comme des confidences.
Gilles LAGROIS, Auclair, Québec
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"Du rivage, on ne voit plus la maison rose saumon et nul n'imagine où elle se trouve..."
"AGUSTINA veut justement profiter de l'occasion pour causer un peu avec le Tout-Puissant à travers les gros nuages. Seule à Seul."
"VERMUNDUR a son atelier au sous-sol. Il répare tout ce qui tombe en panne pour les épouses des marins partis au loin..."
"La rhubarbe de 60 cm en août. Une hauteur suffisante pour dissimuler deux corps nus étendus de tout leur long."
"C'est sage d'économiser les mots. Beaucoup gagneraient à fermer leurs oreilles aux bavardages pour mieux se servir de leurs yeux."
"Ta mère. C'en était un, à sa façon, d'oiseau migrateur,C'était une âme errante."
"Une montagne peut en cacher une autre."
"Le seul vrai voyage consiste à surmonter ses propres obstacles, à atteindre la cime de sa propre montagne."
Pour en savoir davantage:
Résumé :
"La petite Ágústína, à son habitude, est descendue seule sur la plage à l’aide de ses béquilles et la force de ses bras pour méditer sur l’inconstance de la vie. Il y a longtemps que sa mère, universitaire émérite partie explorer les espèces migratoires aux antipodes, l’a confiée à la bonne Nína, experte en confitures de rhubarbe, boudins au sang de mouton et autres délices. Avec pour père de substitution épisodique Vermandur le bricoleur au grand cœur, celui-là même qui va accoucher en catastrophe la mère célibataire d’Ágústína sur la banquette arrière de sa vieille automobile.
Happée par son monde intérieur, Ágústína fait bonne figure, se mêle volontiers aux activités puériles ou têtues des adultes, subit avec une dignité de chat la promiscuité désobligeante des collégiens, chante d’une voix de séraphin dans un orchestre amateur et se découvre ange ou sirène sous le regard amoureux d’un garçon de son âge. Mais Ágústína fomente elle aussi un grand voyage : l’ascension de la Montagne, l’élévation qui lui donnera assez de cœur au ventre pour accepter sa destinée…"
Un lecteur:
"Conçue dans un champs de rhubarbe, venue au monde sur le siège arrière d'une Moskvitch, Ágústína n'a pas les jambes suffisamment forte pour la soutenir. Pourtant, elle rêve de gravir la montagne qui domine son petit village islandais. 844 mètres qui sembleraient inaccessibles à toute autre que cette adolescente encouragée par l'amour inconditionnelle de Nina qui l'élève comme sa fille depuis que sa mère est partie observer les oiseaux quelque part en Afrique.
Le rouge vif de la rhubarbe ou quand Audur Ava Olafsdottir débutait en écriture... Un premier roman donc mais qui porte en lui toutes les qualités propres à cette auteure : la simplicité des situations, la poésie et la douceur, des personnages un peu décalés et la splendide nature islandaise.
Ágústína, sirène ou ange selon les circonstances, courageuse, rêveuse, lunaire, la bonne Nina, mère de substitution, experte en confiture de rhubarbe, en boudin, en couture, Vermundur, le bricoleur serviable, Salomon, le nouveau venu qui très vite devient un ami de coeur...autant de personnages attachants dans ce village entre mer et montagne, aux plages de sable noir. Les saisons passent, des premiers rayons de soleil aux tempêtes de neige, de la cueillette de la rhubarbe à la fabrication du boudin, rythmées par les lettres d'une mère absente qui court après les oiseaux au sud de la planète...
Une petite pépite que ce premier roman qui invite au rêve et au voyage sur cette terre islandaise douce et violente à la fois. Des couleurs, des sensations, une poésie à découvrir." www.babelio.com
CREWS Harry
NU DANS LE JARDIN D'EDEN, Sonatine, 2013, 235 pages
Un récit, un conte contemporain pour adultes se déroulant en Amérique.Une écriture ferme mais douce.
Un conte qui nous fait connaître des êtres hors norme: un homme obèse, un jeune homme nain qui rêve d'être écuyer, une jeune femme en recherche d'amour mais obstinément vierge.
Un livre distingué, marquant, un auteur à découvrir dans un style d'écriture spontané, ignoré de ses lecteurs de polar.
Gilles Lagrois, AUCLAIR, Québec
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"Le rêve de perfection ne mourait pas facilement."
"Le monde tue ce qui est parfait."
FATMAN.285 kilos. L'homme n'était sûrement pas destiné à durer autant."
"Son coeur chantait d'un bonheur qu'il n'avait plus ressenti depuis des années. L'usine était en vie."
FRECKS. Coureur. "Je voudrais être amateur professionnel ou professionnel amateur. Le genre qui court aux Jeux Olympiques."
"Dans un bungalow perché sur le versant dénudé de la Montagne de Phosphate, JESTER s'était endormi sur sa selle. Entre les jambes de sa mulâtre, il rêvait du derby du Kentucky."
"JESTER, 1m.22"
FATMAN...éveillé toute la nuit dans une stupeur alcoolique. Il avait bu 48 canettes de Métrécal, 2200 cl, 10 800 calories dans une seule nuit."
DOLLY."Elle était la chose qui n'était jamais satisfaite dans l'âme des hommes, la bête dans la jungle de chaque mâle. Tous les hommes voulaient la posséder, mais aucun ne voulait la garder."
DOLLY. "Elle était équipée pour la guerre mais n'avait pas même livré une seule bataille.Son hymen--son atout bien enfouie--épaisissait."
"...là où personne n'était vierge parce que personne n'avait de raison de le rester."
"Il y avait l'amour. Et ça c'était ce qu'il y avait de plus différent."
Pour en savoir davantage:
"Résumé :
Garden Hills a connu des jours heureux. À l’époque où Jack O’Boylan, un magnat de l’industrie, a fait construire le village au fond d’une mine de phosphate qu’il a découverte et exploitée. Travail assuré, salaire, sécurité. Puis, les hommes de Jack ont quitté la place. Le créateur a abandonné sa création, la mine a fermé, les habitants ont déserté le village.
Seules une douzaine de familles ont résisté, constituant une véritable cour des miracles qui vit aujourd’hui encore dans l’espoir du retour de Jack O’Boylan. Le village pourrait néanmoins renaître seul de ses cendres grâce à Fat Man, qui a hérité de son père, propriétaire des terrains avant la construction de la mine, une véritable fortune. Mais personne n’attend plus rien de lui : Fat Man est un obèse qui passe son temps reclus dans sa maison à ingérer d’énormes quantités de nourriture en ignorant le monde extérieur.
Reste Dolly, une ancienne reine de beauté, dont le souhait le plus ardent est de convertir Garden Hills à la modernité, c’est-à-dire au tourisme et à la débauche. Rapports de force, manigances amoureuses et sexuelles, trahisons et machinations : Dolly ne lésinera sur rien pour abattre les vieilles idoles et mener son projet à bien.
Quelque part entre Samuel Beckett et Jim Thompson, Harry Crews nous offre avec l’histoire de ces marginaux perdus dans une ville fantôme une interprétation saisissante de la Chute originelle. On trouve dans ce roman, le deuxième de l’écrivain, publié aux États-Unis en 1969 et jusqu’ici inédit en France, la noirceur, l’humour et la compassion qui ont fait le succès de Body, Car ou encore La Foire aux serpents."LES ÉDITEURS
UNE LECTRICE:
"De Garden Hills, il ne reste rien ou presque.
Un beau jour, l'usine a fermé, les habitants sont partis.
Seuls quelques paumés à la poursuite de leurs chimères, sont toujours là, accrochés à leur territoire avec la rage de vaincre la noirceur de leur quotidien.
Ils espèrent le retour de Jack O'Boylan, , persuadés que celui grâce à qui le bout du bout du monde est devenu la plus grande mine de phosphate du pays ne peut les avoir abandonnés.
Toute la force de ce roman réside dans l'éventail de personnages qui nous est proposé.
Comme dans toute communauté, il y a le notable, Fat Man, dont le père était autrefois le propriétaire des terres sur lesquelles a été creusée la mine, il s'est vu offrir par le magnat en partance, les titres de propriété sur l'exploitation.
A la tête d'une petite fortune léguée par son père, il vit à l'écart, dans une grande demeure. Personnage atypique de 285 kg pour 1,65m il passe ses journées à ingurgiter d'énormes quantités de boissons et de nourriture.
Il est assisté dans sa vie quotidienne par Jester, qui a perdu dans un accident son cheval en même temps que ses rêves de jockey.
Et puis il y a Dolly, superbe créature, ancienne reine de beauté de retour de New-York, elle a bien envie de redonner vie au site en le transformant en lieu de plaisir pour les touristes.
Par-dessus tout ce petit monde, il y a l'ombre de Jack O'Boyal, celui par qui tout a commencé, une sorte d'Arlésienne, on en parle tout le temps mais il n'apparait jamais.
« Nu dans le jardin d'Eden » est un roman noir qui se savoure avec bonheur, qui ne laisse aucune place à l'ennui.
Un bon moment de lecture." www.babelio.com
EGGERS Dave
LE CERCLE, roman, 2016,510 pages
Un roman dérangeant,on aime ou on n'aime pas.Le style de l'auteur est éloquent, audacieux, son écriture prompte,accrochante. Le sujet est comme marcher sur un fil de fer, risqué. L'homme, sa liberté, sa vie privée, les influences envahissantes et fortes de l'informatique,de la technologie,de la science, du capitalisme mondial.
Des choix s'imposent, nos libertés diminuées,encadrées, nos carrières assurées:
une sécurité financière en est la garantie.Une vie bien encadrée.
Le CERCLE me fait penser à BIG BROTHER, 1984 de George ORWELL, une organisation sociale pyramidale avec haute surveillance comme garanti de sécurité mais perte de liberté au nom de sa Sécurité Sociale assurée.
Roman d'une autre époque mais d'une époque plus proche de nous qu'on peut le penser. La science, la technologie au service de l'homme. La technologie au service forcé de l'homme car l'homme devient le sujet principal et indispensable de la science et des gouvernements du monde entier.L'homme super protégé par obligation ou par soumission est-il plus heureux? Perd-il sa liberté d'être indépendant. L'homme obligé d'aimer et d'être aimé.Il doit accepter l'amour des autres humains pour sa propre survie car le CERCLE serait devenu obligatoire.C'est une idée radicale.
Un grand roman et un auteur intense à découvrir.
Gilles Lagrois, AUCLAIR, Québec
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"Ceux qui refusent de s'inscrire se retrouvent dans l'illégalité...où il est criminel d'avoir des secrets."
"... que toutes les informations, personnelles ou non, soient connues de tous. "
"Le communisme de l'information mais couplé à l'ambition impitoyable du capitalisme."
"Le CERCLE venait d'être élu "société la plus admirée de la planète" pour la 4e année consécutive."
"Communication.Compréhension. Clarté."
"¨Ça permet d'avoir en quelque sorte des yeux de substitution. Nous pouvons tout voir, tout savoir."
"MAE eut à nouveau l'impression d'être matraquée d'informations qui compliquaient ses sentiments."
"SEECHANGE, voir ce qui se passe dans le monde. C'est la transparence par excellence. Pas de filtre. Tout voir. Tout le temps."
Pour en savoir davantage:
Résumé :
"Quand Mae Holland est embauchée par le Cercle, elle n'en revient pas. Installé sur un campus californien, ce fournisseur d'accès Internet relie les mails personnels, les réseaux sociaux, les achats des consommateurs et les transactions bancaires à un système d'exploitation universel, à l'origine d'une nouvelle ère hyper-numérique, prônant la civilité et la transparence. Alors que la jeune femme parcourt les open-spaces, les immenses cafétérias en verre, les dortoirs confortables pour ceux qui restent travailler le soir, la modernité des lieux et l'intense activité la ravissent. On fait la fête toute la nuit, des musiciens célèbres jouent sur la pelouse, des activités sportives, des clubs et des brunchs sont proposés, et il y a même un aquarium contenant des poissons rares rapportés par le P. -D. G.
Mae n'en croit pas sa chance de travailler pour l'entreprise la plus influente qui soit - même si le campus l'absorbe entièrement, l'éloignant de plus en plus de ses proches, même si elle s'expose aux yeux du monde en participant au dernier projet du Cercle, d'une avancée technologique aussi considérable qu'inquiétante. Ce qui ressemble d'abord au portrait d'une femme ambitieuse et idéaliste devient rapidement un roman au suspense haletant, qui étudie les liens troubles entre mémoire et histoire, vie privée et addiction aux réseaux sociaux, et interroge les limites de la connaissance humaine. " LES ÉDITEURS
Un lecteur:
"Violence des échanges en milieu tempéré
Bienvenue au Cercle, un réseau social 4.0. Son crédo : la transparence et votre bien-être. Son crédo "Tout ce qui se produit doit être su".
Un beau gâchis.
Le nom du personnage principale Mae, le lieu une entreprise de technologies numériques. Le cercle, un succédané de Google Facebook et consort. Mae, jeune campagnarde y a décroché une place dans le service relation clientèle, ou plutôt l'"expérience clientèle". Nous découvrons avec elle ce lieu de travail idyllique ou tous les collègues sont sympas, les chefs top cool (L'entretien bienveillant, empreint de communication non violente, fait froid dans le dos) .
Les technologies mises en place sont un brin invasive ? Qu'importe, si vous n'avez rien à vous reprocher, pourquoi le cacher ? Et de convoquer aussitôt la défense des fameux droits de l'homme et des libertés individuelles.
Tout doit être dans le réseau. Si vous ne répondez pas immédiatement, vous devenez un bourreau pour vos amis. Vous oubliez de vous connectez, de commenter un commentaire, de partager votre week end, et voilà qu'on vous regarde avec méfiance.
Tout le monde est toujours bienveillant, on vous prend avec des pincettes pour ne pas vous froisser, fâcher, énerver. Un monde où l'apparence est reine, lisse, propre mais les conséquences sur les individus d'une violence inouïe. C'est bien vu, interroge la gratuité de ces modèles économiques.
Des notes d'humour absurde : l'inflation exponentielle du nombre d'écran, pour être toujours "au courant".
Voilà pour une moitié réussie, puis ça se gâte.
Mae, malgré une vie professionnelle épanouissante, a une vie amoureuse compliquée. Elle n'est qu'une petite femme prise dans la valse des sentiments entre le beau ténébreux mystérieux, le geek à la gachette rapide et le rustre campagnard. Et la voilà butinant chez l'un, chez l'autre.
Je ne résiste pas à la tentation de vous en mettre quelques extraits torrides
Attention, Caliente.Imaginez la musique Sexual Healing de Marvin Gaye et appréciez:
Sa bouche s'ouvrit dans son oreille et il enfonça sa langue. Elle haleta et s'appuya contre lui. Les mains de Kalden caressèrent son ventre, sa taille, et descendirent rapidement vers ses cuisses qu'elles saisirent vigoureusement.
Et ferme les yeux. Imagine ce que je suis en train de te faire.
Sa bouche s'attardait dans son cou, l'embrassait et la léchait, pendant que ses mains s'affairaient avec sa jupe et sa culotte qu'il fit glisser sur ses cuisses, puis par terre. Puis il la souleva et la pénétra aussitôt. « Mae », dit-il encore, les mains sur ses hanches. Elle s'arc-bouta sur lui, l'enfonçant si profondément en elle qu'elle sentit la pointe de son sexe quelque part près de son coeur.
Elle jouit, pantelante, et lui aussi, frissonnant en silence.
Elle décrivit de la main gauche des cercles autour de ses tétons, et de la droite poussa sa culotte et imita les mouvements d'une langue, sa langue.
L'énigme du beau ténébreux mystérieux empoisonnera Mae durant les 500 pages, alors qu'il lui suffisait de demander au pauvre lecteur qui il était. Navrant.
Et c'est long, très long. L'auteur ajoute des développements qui n'apportent rien au récit, une course poursuite ridicule et téléphonée...
Pas de réel contrepoint, pas de véritables opposants à cette entreprise. La transparence s'applique à tous les décideurs, sauf ceux du Cercle, et cela ne choque personne.
La fin évite toutefois de nous laisser sur une note affligée." www.babelio.com
BUSSI Michel
LE TEMPS EST ASSASSIN, roman *****, 2016, 531 pages
Ce roman hors norme dont l'action principale se déroule en CORSE, nous fait découvrir une île au tempérament fougueux, une population insoumise. Une histoire dramatique, impénétrable survenue en CORSE dans une famille native ancrée dans son domaine familial et dans ses codes ancestraux.L'action de ce roman implique les membres d'une famille de cinq générations.
Un roman d'une écriture calme. coordonnée qui porte à enregistrer les moindres faits.
Le roman d'un grand écrivain, d'un auteur de marque.Une écriture éclatante, lumineuse. Une écriture toute en douceur, toute en vérité comme celle de confidences intimes, des aveux.
Un grand roman et un auteur remarquable, unique par son talent d'écriture à découvrir.
Gilles LAGROIS, Auclair, Québec
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"L'honneur, c'est ce qui reste quand on a tout perdu."
"Le temps est assassin, parfois, il y a des circonstances atténuantes."
"Ne lire que le recto de sa vie."
"Ta mère n'était pas la femme que tu croyais."
"Tu détestais trop ta mère. Et tu aimais trop ton père."
"Au fond, toutes les amoureuse sont des voleuses de liberté."
"La nature se fout bien du patrimoine qu'on prétend protéger en son nom. LA TERRE NOUS EST CONFIÉE."
"Papa roulait vite. Il était le seul à vouloir aller écouter ce foutu concert.Ça devait se bousculer dans sa tête, les gosses ingrats, sa femme qui les défend, les racines insulaires oubliées, leur cullture, leur nom à respecter, sa tolérance, sa patience ..."
CLOTILDE." Elle avait toujours un peu peur sur ces routes corses...c'était une folie, les corniches, sur cette île."
"Se forcer à aimer la vie; se forcer à aimer sa vie."
"Je ne crois pas qu'on ait survécu à l'accident."
"MA VIE TOUT ENTIÈRE EST UNE CHAMBRE NOIRE."
CLOTILDE." Le noir pour les vieilles CORSES, c'est le costume de la soumission. Pour moi, c'est celui de la rebellion."
"La vie de couple, une partie de poker."
"Plus les mystères s'épaississaient et plus CLOTILDE était persuadé que la solution se trouvait dans ses souvenirs de l'été 1989."
"L'amour, c'est le Père Noël pour les grandes personnes."
"Les secrets d'un groupe d'ados sont plus difficiles à percer que ceux d'un village corse frappé d'omerta."
Pour en savoir davantage:
" Résumé :
Eté 1989
La Corse, presqu'île de la Revellata, entre mer et montagne.
Une route en corniche, un ravin de vingt mètres, une voiture qui roule trop vite... et bascule dans le vide.
Une seule survivante : Clotilde, quinze ans. Ses parents et son frère sont morts sous ses yeux.
Eté 2016
Clotilde revient pour la première fois sur les lieux de l'accident, avec son mari et sa fille ado, en vacances, pour exorciser le passé.
A l'endroit même où elle a passé son dernier été avec ses parents, elle reçoit une lettre.
Une lettre signée de sa mère.
Vivante ?"
Un lecteur:
« le temps est assassin » est le titre du dernier roman de Michel Bussi, un thriller qu'on ne peut pas lâcher avant de connaitre la fin.
L'auteur nous emmène en Corse. Clotilde Idrissi, petite-fille d'une personnalité de la région de Calvi, revient sur l'ile de beauté 27 ans après l'accident de voiture qui a couté la vie à ses parents et à son frère. Son pèlerinage ne se passera pas comme elle se l'imaginait.
Michel Bussi alterne le présent et le passé ce qui donne un style tout à fait particulier. En multipliant les fausses pistes l'auteur joue avec nous, il nous tient en haleine, nous ne pouvons qu'aller jusqu'à la fin de ce thriller à suspense.
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ANDRÉ Christophe, JOLLIEN Alexandre, RICARD Matthieu
TROIS AMIS EN QUÊTE DE SAGESSE, Allary ditions, 2016, 479 pages
Un livre précieux pour apprendre à se connaître en aimant et respectant les autres. On ne peut pas vivre sans l'amour de l'autre peu importe ce qu'il est. La vie commence et finit avec toi, les autres tu ne peux que les aimer. Tu peux changer que par toi-même. Ma liberté est ma responsabilité. Ce qui est légal, ce qui est moral. Ma liberté, c'est notre liberté car je me dois d'aimer les autres. Rien ne vaut la pratique de la générosité. L'altruisme est la clé de la réussite de la vie en ce monde. Je me dois de vivre à fond dans une extrême douceur, de laisser passer les angoisses, les peurs, les émotions sans réagir le moins du monde.
Réfléchir, faire le vide, méditer une heure par jour. Faire confiance à mes émotions agréables. Je me méfie de mes émotions négatives. J'essaie de vivre comme si j'allais mourir bientôt.
Ne pas séduire, ne pas sur-promettre. Persévérer ma vie dans une pratique quotidienne conforté à mes vieilles habitudes et percevoir plus clairement l'imposture de l'EGO et de se libérer de son emprise donc se débarrasser de ce qui crée la souffrance.
Un livre de chevet qui peut nous servir de guide pour vivre heureux pleinement, en aimant les autres.
Gilles LAGROIS, Auclair, Québec
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"L'EGO est si doué et tordu qu'il récupère tout, ou presque. Il y a assurément un égoïsme spirituel. En oubliant les autres , nous nous cassons la figure."
"L'amitié guérit de bien des maux, elle donne des ailes et console."
"... nourrir en soi un ardent désir de progresser, et réaliser que nous pouvons échapper à la prison de notre MENTAL."
"Poser des actes, aider, soutenir pour de vrai, voilà ce qui compte. Tout commence par le prochain. Et aimer pour de bon celui qui agace."
"L'efficacité et le sens de tout enseignement se mesurent à la façon dont il devient partie intégrante de soi." MATTHIEU
La bienveillance et l'ouverture aux autres.
"Dans la bulle de l'EGO,ça sent mauvais." ALEXANDRE
"...être heureux juste pour soi-même on ne parvient ni à aider les autres ni à s'aider soi-même."MATTHIEU
"Ce n'est pas la souffrance qui grandit mais ce que nous en faisons." ALEXANDRE
"Celui qui s'enferme dans une identité n'a pas fini de souffrir."
"On ne naît pas libre, on le devient." Alexande
"Il y a en l'homme une mystérieuse capacité à se tromper lui-même et à s'auto-illusionner."
"C'est l'effort lui-même qui apporte la satisfaction"
"Le contemplatif est celui qui comprend que son esprit peut être son meilleur ami, mais aussi son pire ennemi, et qu'il doit le transformer par la méditation."
"Et quand tu changes ta perception du monde, d'une certaine façon tu changes le monde... en étant davantage disponible pour les autres."
"Être véritablement éveillé, c'est ne plus faire passer les autres après soi...Sacré boulot. "
Pour en savoir davantage:
Résumé :
« Ce livre est né de notre amitié. Nous avions le profond désir d’une conversation intime sur les sujets qui nous tiennent à coeur. »
Un moine, un philosophe, un psychiatre. Depuis longtemps, ils rêvaient d’écrire un livre ensemble, pour être utiles, pour apporter des réponses aux questions que tout être humain se pose sur la conduite de son existence.
Quelles sont nos aspirations les plus profondes ? Comment diminuer le mal-être ? Comment vivre avec les autres ? Comment développer notre capacité au bonheur et à l’altruisme ? Comment devenir plus libre ?
Sur chaque thème, ils racontent leur expérience, leurs efforts et les leçons apprises en chemin. Chaque fois, ils nous proposent des conseils. Leurs points de vue sont différents, mais ils se retrouvent toujours sur l’essentiel.
Un livre limpide et lumineux pour apprendre le métier de vivre. En coédition avec les éditions L’Iconoclaste
Un lecteur:
"Trois amis en quête de sagesse est, plus qu'un livre, un cadeau.
Christophe André le psychiatre, Alexandre Jollien, le philosophe, Matthieu Ricard le moine bouddhiste sont, chacun dans leur domaine, des personnalités, des spécialistes reconnus.
Amis, ils se sont retrouvés en Dordogne, chez des amis, pour réfléchir sur quelques grands thèmes, mettre en avant leur expérience, tenter d'apporter des éléments de réponse à des questions simples sur la vie.
Un cadeau ? oui, car ces échanges "à trois voix" donnent à l'apprenti philosophe - vous, moi, celui ou celle qui doute, qui cherche un sens à sa vie, une sorte de "boîte à outils", des pistes de réflexion, une aide précieuse pour ne pas se tromper, aller à l'essentiel, remettre les choses en perspective quand tout ne va pas bien. Ce livre est un ami que l'on peut consulter à toute heure du jour ou de la nuit, quand les questions se font pressantes, quand les angoisses menacent. L'expérience pleine de bienveillance de Christophe André, Alexandre Jollien ou Matthieu Ricard n'a pas pour prétention de balayer d'un coup de baguette magique tous les maux dont nous souffrons ; mais elle nous console, nous guide...
Cette lecture est précieuse ; on peut lire chaque chapitre indépendamment des autres. J'aime beaucoup le chapitre 4 "l'art de l'écoute" , et surtout le chapitre 11 "la vraie liberté, de quoi puis-je me libérer". Nos pratiques quotidiennes nous donnent des pistes pour faire de chaque jour un nouveau départ, une nouvelle chance....
Je souhaite terminer cette critique par une phrase extraite de l'épilogue :
"Nous ne sommes que des voyageurs en quête de sagesse, conscients que le chemin est long et ardu, et qu'il nous reste tant de choses à découvrir, à élucider et à intégrer par la pratique... Notre souhait le plus cher est d'offrir à tous ceux qui poseront leurs yeux sur ces lignes des sujets de réflexion susceptibles de les inspirer et d'éclairer un peu leur lanterne autant qu'ils ont éclairé la nôtre".
Une belle conclusion, un beau programme, qui met au centre l'homme, la femme que nous sommes, et nous redonne espoir et courage." www.babelio.com
LETOURNEUR Philippe
L'ODEUR DES PIERRES, roman, Éditions du Quartz, 2015, 265 pages, Québec, Canada
Un roman, le récit d'aventure de prospecteurs, Daniel, Bob, Léo, John et leurs expériences dans leur profession.Un livre dont le sujet n'a pas été publié depuis 1940. L'action se déroule en Abitibi, à la Baie de James, à Manicouagan, dans le Grand Nord Canadien. Trois personnages, trois prospecteurs vivant de leur passion, les pierres et un journaliste, l'auteur. Nous vivons au jour le jour le périple des prospecteurs dans les conditions de vie nordique.
LÉO, prospecteur d'expérience,un personnage clé, nous raconte l'histoire du minerai à travers l'histoire de l'humanité, l'homme et le métal, ses usages millénaires, l'omniprésence de la nature insoumise, indocile, la survie de l'homme dans des conditions parfois précaires. Un livre qui nous fait connaître la vie nordique du Québec de l'Abitibi au Grand Nord Québécois à travers la vie des prospecteurs, de véritables survivants.Un livre incontournable dont le sujet est un véritable roman d'aventure. Je suis natif de VAL D'OR, ABITIBI, j'ai enseigné six ans sur le territoire de la Baie James dans des villages CRIS dont je garde un souvenir impérissable.
L'histoire de l'homme et du minerai. Un roman qui nous fait découvrir la vie nordique, sa nature, ses beautés, sa faune.Un roman de la vie nordique au QUÉBEC.
Gilles LAGROIS, Auclair, Québec
www.livresentete.vip-blog.com
ABITIBI."La richesse était tapie dans le sous-sol et, pour s'en occuper on pouvait faire confiance aux milieux d'affaires américains et canadiens-anglais."
"Ce paradis agricole était une chimère mais un paradis, même rêvé, c'est toujours mieux que l'enfer sur terre.Il n'y avait rien, tout était à faire, sur une terre gelée une bonne partie de l'année."
"Aujourd'hui ces villes se sont civilisées, mais elles ont gardé ce style "western" si particulier. Ainsi se construisit l'ABITIBI."
"La forêt succédait à la forêt et, aux lacs succédaient des lacs."
Initiation à la prospection. "Les prospecteurs, la recherche de l'or, la vie dans la grande forêt, ça vaut bien quelques sacrifices." "LA ROCHE, MOI, JE LA SENS.À chacun ses mystères, à chacun sa manière."
"Y'a l'air, la pluie, le soleil pour altérer la surface de la roche. Y'a le toucher, le son, la couleur. La roche parle; à toi de savoir l'écouter.Si la voix est cristalline: roche dure, roche acide, quartz, ça peut être intéressant."
ABITIBI." Ici, on retrouve les plus vieilles roches de la terre.... y'a plus de trois milliards d'années."
"..et quand je dis l'homme qui cherche l'or, je veux dire plutôt l'homme à la vie précaire, affrontant de rudes épreuves dans un environnement hostile, au milieu des terres sauvages."
"Qui t'es toi au milieu de toute cette noirceur? Toi! L'homme devant son feu! D'où tu viens? De quel monde?De quelle époque?Y'a plus de monde, plus d'époque, y'a juste un homme, tout seul dans sa nuit, collé à la chaleur des flammes."
"Ici il y a DE TROP. Trop d'isolement, trop de beauté, trop de forêt, trop d'eau."
Pour en savoir davantage:
"Grand JOHN parlait d'un monde rempli de personnages sortis tout droit d'un de mes vieux livres d'aventures.Il y avait des hommes que l'on semait dans l'immensité des forêts, des propriétés minières qui s'arrachaient de haute lutte, des fortunes à venir, des fortunes qui s'envolaient au gré d'une simple rumeur."
« Une myriade de souvenirs composent le film de ces quelques semaines passées parmi ces hommes singuliers, au milieu des lacs et des forêts, partageant avec eux la succession de journées exténuantes mais lumineuses, respirant à leur coté l’odeur des pierres, rêvant par leurs yeux de la couleur de l’or et du goût épicé de la fortune. »
L'odeur des pierres raconte l'aventure d'un journaliste fasciné par la vie des prospecteurs, parcourant, solitaires et silencieux, les étendues immenses des pays du nord canadien à la pour- suite d'un rêve, ou plutôt d'un mirage. C'est aussi un hymne à la grandeur des espaces vierges, au silence des forêts, aux craquements du feu de camp sous les étoiles de la nuit, aux compagnons si proches et si lointains à la fois.
« Crois-moi, l'homme et le minéral, c'est une sacrée vieille histoire dans laquelle rien n'est simple. Le dérisoire comme l'essentiel, l'héroïque comme le sordide, le divin comme le plus basse- ment matériel, tout y est indissociablement mêlé. »
Format 5 1/2 x 8 1/2 - 270 pages -ISBN 978-2-924031-19-3
L’AUTEUR
Philippe Letourneur est originaire de Nantes en France. Au cours d'un premier voyage au Yukon et en Alaska dans les traces de Jack London et du Klondike mythique, il découvre enfin ces grands espaces sauvages dont il rêve depuis l'enfance. En 1974, il s'installe à Rouyn-Noranda, en Abitibi, au cœur des activités minières. Avec d'autres compagnons coupeurs de ligne, il fonde la coopérative d'exploration minière Magma et parcourt ainsi le Moyen- Nord québécois d'est en ouest avec géologues et pros- pecteurs. Il se consacre depuis à l'écriture. Le présent récit est son premier roman.