PETITS OISEAUX, roman de Yôko OGAWA, 2014, 268 pages
08/04/2017 21:23 par livresentete
OGAWA Yôko
PETITS OISEAUX, 2014, 268 pages, JAPON
Un roman avec peu d'hommes mais beaucoup d'oiseaux surtout des oiseaux à lunettes,genre fauvette européenne.L'histoire se passe au JAPON.
Un roman paisible, calme, tout en douceur. Pas de drame, pas de violence sinon une mort humaine naturelle.
L'homme aux petits oiseaux est sûrement marginal mais satisfait de sa vie et heureux.Il ne ressent nul besoin de s'éclater, seulement le besoin de savoir, de connaître surtout au sujet des oiseaux. Il vivait avec son frère aîné qui ne parlait pas le langage des autres, il parlait le pawpaw avec son frère et les oiseaux.
Un roman digne du talent de Yôko OGAWA.
Gilles LAGROIS, Auclair, Québec
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"Lorsque mourut le monsieur aux petits oiseaux, sa dépouille et ses affaires furent contrairement à l'usage promptement débarrassées. Il vivait seul et son corps avait été découvert plusieurs jours après son décès."
"L'oiseau continua longtemps à chanter. Comme s'il croyait pouvoir ainsi ressusciter le défunt.L'aîné."
"Dans sa manière à travailler, il y avait une rigueur qui dépassait le cadre du bénévolat et l'apparentait à une ascèse."
"Le nom de "monsieur aux petits oiseaux"lui avait été donné par les enfants de maternelle."
"C'était trop triste que le cadet fût le seul à pouvoir accueillir les mots de l'aîné. L'aîné avait treize ans, lui six."
FRÈRE AÎNÉ. "La langue la plus proche finalement n'était-elle pas ...ce langage oublié de tous que représentait le gazouillis des oiseaux."
"Ils vivaient en protégeant leur nid à tous les deux."
"On savait tout de suite quand votre frère arrivait, Parce que les oiseaux chantaient différemment. Plus que d'habitude. de toute leur énergie. Sans épargner leur souffle."
"Son frère n'avait-il pas fait l'amère expérience d'être moqué?"
"L'aîné. En tout cas, il avait peur des enfants.Seuls les oiseaux connaissaient l'itinéraire. Seuls les oiseaux savaient déchiffrer les signes."
"Bien sûr, l'oiseau à lunettes comprenait ces mots en pawpaw. Quand il les entendait, il se rengorgeait."
"La beauté de ce chant le laissait pétrifié de peur. Mais l'oiseau,lui, ne craignait rien."
"C'est un chanteur à faire perdre la tête!"
Pour en savoir davantage:
"Il est le seul à pouvoir apprendre la langue pawpaw afin de communiquer avec son frère aîné, cet enfant rêveur qui ne parle que le langage des oiseaux, n’emploie que ces mots flûtés oubliés depuis longtemps par les humains.
Après la mort de leurs parents, les deux hommes demeurent ensemble dans la maison familiale. D’une gentillesse extrême, l’aîné, qui ne travaille pas, se poste chaque jour tout contre le grillage de la volière de l’école maternelle. Peu à peu, la directrice remarque son calme rassurant pour les oiseaux, sa façon subtile de les interpeler, et lui confie l’entretien de la cage.
Quant au cadet, régisseur de l’ancienne résidence secondaire d’un riche propriétaire du pays, le jardin de roses, les boiseries des salons, la transparence des baies vitrées sont à la mesure de son attachement pour les lieux de mémoire. Parfois, les deux frères décident de “partir en voyage”. Valises en main, ils font halte devant la volière. Ravis de palabrer avec les moineaux de Java, les bengalis ou les canaris citron, ils oublient dans l’instant tout projet de départ. Un jour pourtant le calme du quartier semble en danger, une enfant de l’école disparaît.
Petits oiseaux est un roman d’une douceur salvatrice qui nous confie un monde où la différence n’influe pas sur le bonheur, où la solitude conduit à un bel univers, un repli du temps préservant l’individu de ses absurdes travers, un pays où s’éploient la voix du poème, celle des histoires et des chants d’oiseaux, celle des mots oubliés."
LES ÉDITEURS
Un lecteur:
"Singulier roman japonais de la célèbre Yoko Ogawa qui paraît ce mois-ci, éloge original de la différence où deux frères ont peu à peu organisé leur vie à l'écart du monde. Il faut dire que l'aîné parle une langue que seul son cadet parvient à comprendre, proche du langage des oiseaux que même leurs parents avaient renoncé à appréhender.
Imaginez les difficultés quotidiennes pour s'intégrer au monde des humains, et simplement communiquer. Même si le cadet sert de courroie de transmission avec le monde extérieur à leur " nid " après la mort de leurs parents, leur singularité les isole, leur vie simple et répétitive laisse peu de place à l'imprévu qui immédiatement perturbe leur fragile équilibre.
C'est le côté peu attrayant à première vue du roman, difficile en effet de se passionner pour des vies d'une telle immobilité, presque passives en apparence.
Heureusement, Yoko Ogawa a le don d'emprunter des chemins de traverse et d'insuffler une douce sensibilité là où il semble n'y avoir que bien peu de chose tout en comblant les creux avec de formidables trouvailles, à l'image de ce creux laissé par l'aîné dans le grillage du jardin d'enfants à force de côtoyer les oiseaux qu'il aimait tant.
Vivre en marge ne signifie pas ne pas vivre, juste vivre autrement.
Observer et communiquer avec les oiseaux, nettoyer la volière d'un jardin d'enfants, lire des livres sur les oiseaux et tenter de percer leurs mystères, et même s'essayer au chant des oiseaux sont autant d'occasion de se laisser enchanter par la puissance d'évocation du langage poétique de Yoko Ogawa, langage qui s'écoute dans ce roman plus qu'il ne se lit finalement.
Les sons, les chants et les bruits tissent avec talent la trame de cette histoire insolite, peut-être pas la plus représentative de l'univers onirique et si particulier de l'auteur habituellement, mais une belle parenthèse poétique et une réflexion originale."
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SLIMANI Leïla
LE DIABLE EST DANS LES DÉTAILS, Le 1/, 2017, 56 pages
Quelle découverte! Quel plaisir! Quel bonheur de découvrir une musulmane moderne qui ne nous impose pas l'intégrisme, l'islamisme et leurs règles antiques.
Une auteure de talent, une ouverture sur la vie, la vie moderne, la vie avec les autres races et les autres religions. La tolérance est à notre portée. Le droit de penser et de vivre autrement.
J'ai aimé ce repas de Noël avec les membres de sa famille où toutes les religions et toutes les générations étaient représentées...mon oncle était un enfant juif, ma grand-mère Alsacienne et germanophone cachée en Suisse, mon grand-père, musulman et Algérien.
Un récit d'ouverture, de tolérance, de partage des idées et des beautés de la Terre.
Gilles LAGROIS, Auclair, Québec
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"Ces fous de Dieu, armés de couteaux et de bâtons, s'en sont pris à un groupe de jeunes qu'ils ont battus à mort, parce qu'ils sortaient le soir, parce qu'ils ne priaient pas ou qu'ils buvaient de l'alcool."
"Il a envie de faire taire ceux qui se sont mis à invoquer Dieu, le diable, la charia et l'honneur sacré des femmes de ce pays."
"Il s'apprête à l'aborder quand elle se met à hurler, en le montrant du doigt: Il a fumé! Lui,là, il a fumé! Il a rompu le jeûne, il sent la cigarette!"
"Encore une preuve que la littérature est un espace de libre expression, que l'on soit d'accord ou non avec les propos que tient l'auteur.
Les lecteurs eux, le peuvent, changer le cours de l'histoire. Les romans ne changent pas le monde, ils modifient substantiellement la vision que l'on en a."
"Il y a un seul livre" car la littérature c'est la glorification du mensonge."
"Dans le monde arabe, on compte 60 millions d'illétrés sur une population de 280 millions."
soit 21,4% d'illétrés.
"Moi, née musulmane, Marocaine et Française, je vous le dis: la charia me fait vomir."
"Vos fontaines de lait et de miel ne valent pas la SEINE."
"ON PEUT S'AFFIRMER SOI-MÊME SANS NIER LES AUTRES."
"Serons-nous à la hauteur de ceux qui se sont battus pour pouvoir fêter NOËL ensemble."
Pour en savoir davantage:
Résumé :
« Leïla Slimani a reçu le prix Goncourt 2016 pour Chanson douce paru chez Gallimard. Remarquée ​dès son premier roman, Dans le jardin de l’Ogre, publié lui aussi chez Gallimard, Leïla Slimani a obtenu un immense succès de librairie. Ce livre-ci rassemble les textes qu’elle a écrits pour Le 1. Six petits bijoux, chacun doté d’une force qui impressionne, servis par une plume déliée, un regard tout en finesse, qu’il s’agisse de courtes nouvelles à la Tchekhov – Le diable est dans les détails – ou de textes engagés : ainsi Intégristes je vous hais, rédigé dans l’urgence et la rage au lendemain des attentats du 13 novembre 2015. Nous vous proposons ainsi de mieux connaître les multiples facettes d’une jeune auteure dont la voix n’a pas fini de nous interpeller, tantôt par un murmure, tantôt par un cri. »
Éric Fottorino,
Directeur de l’hebdomadaire Le 1
Une lectrice:
" La découverte de cette auteure, leïla Slimani , avec l'attribution du Prix Goncourt 2016, avec son roman, "Chanson douce", que je lirai prochainement....
En attendant, je suis tombée par hasard sur ce recueil réunissant six de ses textes ,percutants( entre octobre 2014 et l'été 2016), rédigés pour l'hebdomadaire, "Le 1", dirigé par Eric Fottorino.
Une autre façon de faire plus ample connaissance avec cette jeune auteure...Des réflexions, questionnements sur nos actualités les plus brûlantes: le terrorisme, le racisme,la liberté de penser, la nécessité de défendre nos convictions, nos valeurs,le combat contre le fanatisme
religieux, et l'obscurantisme , ainsi que le pouvoir dissident de la littérature, "outil" nécessaire, unique, pour une société plus juste, au-delà des sectarismes, en réapprenant un "Vivre-ensemble" !...
"Française, enfant d'étrangers
Je suis l'enfant de tous ces étrangers et je suis française. Je suis une immigrée, une parisienne, une femme libre, persuadée qu'on peut s'affirmer soi-même sans nier les autres. Que la nationalité n'est ni une gloire , ni un mérite; Qu'il y a de la joie à vivre ici et maintenant. Voilà à quoi je voudrais que ressemble la France de 2016: à ces repas de Noël joyeux et
interminables, où chacun avait sa place, où l'on ne jugeait ni l'ivresse des uns ni la liberté de ton des autres.
Où les vieux ne riaient pas des discours des plus jeunes, où les blasphémateurs amusaient toute l'assemblée. Où à la fin ne subsistait que la conscience du privilège d'être ensemble dans un monde où tout, pourtant, s'emploie à nous désunir. "(p. 47)
Une ode au courage et un refus de tous les conditionnements....Et la Littérature restant un formidable tremplin de l'expression de la Liberté :
" Parce qu'elle est un immense espace de liberté, où l'on peut tout dire, où l'on peut côtoyer le mal, raconter l'horreur, s'affranchir des règles de la morale et de la bienséance, la littérature est plus que jamais nécessaire. Elle ramène de la complexité et de l'ambiguïté dans un monde qui les rejette. Elle peut ausculter, sans fard et sans complaisance, ce que nos sociétés produisent de plus laid, de plus dangereux et de plus infâme. Elle demande du temps dans un monde où tout est rapide, où l'image et l'émotion l'emportent sur l'analyse. Mais pour jouer pleinement son rôle, elle doit être à la hauteur d'elle-même et de ces idéaux" (p. 22)"
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INDRIDASON Arnaldur
DANS L'OMBRE, 2017, 343 pages, Trilogie Des Ombres ,tome 1, Islande
Roman du genre polar, enquête policière qui se passe en 1941, durant la deuxième guerre mondiale en ISLANDE.. Des soldats Alliés, Islandais, Américains, Britanniques et des Nazis se côtoient dans ce roman. Les soldats et les policiers sont omniprésents dans le décor de REYKJAVIK et bouleversent l'action dans une ISLANDE assiégée de soldats mais également du pouvoir allemand nazi qui tend à s'infiltrer.
Dans une écriture magistrale l'auteur nous entraîne dans une enquête qui se révèle ardue avec des effectifs limités de policiers qualifiés. Les indices des enquêtes sont dispensés comme des grains de café corsé, un régal expresso noir. Un roman entraînant mais lent, intensifié par la qualité d'écriture appliquée de l'auteur.
Un tourne page, un coupe sommeil.
Gilles LAGROIS, Auclair, Québec
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"Le Sudin contourna soigneusement les frégates et les torpilleurs avant d'accoster au port de Reykjavik. Quelques instants plus tard, les passagers descendirent du ferry."
"VÉRA était sans doute, comme on disait, dans la situation, elle fréquentait un soldat."
Pour en savoir davantage:
Résumé :
"Un représentant de commerce est retrouvé dans un petit appartement de Reykjavik, tué d’une balle de Colt et le front marqué d’un “SS” en lettres de sang. Rapidement les soupçons portent sur les soldats étrangers qui grouillent dans la ville en cet été 1941.
Deux jeunes gens sont chargés des investigations : Flovent, le seul enquêteur de la police criminelle d’Islande, ex-stagiaire à Scotland Yard, et Thorson, l’Islandais né au Canada, désigné comme enquêteur par les militaires parce qu’il est bilingue.
L’afflux des soldats britanniques et américains bouleverse cette île de pêcheurs et d’agriculteurs qui évolue rapidement vers la modernité. Les femmes s’émancipent. Les nazis, malgré la dissolution de leur parti, n’ont pas renoncé à trouver des traces de leurs mythes et de la pureté aryenne dans l’île. Par ailleurs on attend en secret la visite d’un grand homme.
Les multiples rebondissements de l’enquête dressent un tableau passionnant de l’Islande de la “Situation”, cette occupation de jeunes soldats qui sèment le trouble parmi la population féminine. Ils révèlent aussi des enquêteurs tenaces, méprisés par les autorités militaires mais déterminés à ne pas se laisser imposer des coupables attendus.
Dans ce roman prenant et addictif, le lecteur est aussi fasciné par le monde qu’incarnent les personnages que par l’intrigue, imprévisible."
LES ÉDITEURS
UN LECTEUR:
"Reykjavik été 1941: les troupes américaines déferlent sur la capitale, consécutivement aux troupes britanniques présentes depuis le 10 mai 1940.
Suite à l'extension du IIIème Reich, avec l'occupation allemande du Danemark le 9 avril 1940, les Anglais alertés occupent l'Islande pour contrer un éventuel projet d'implantation des nazis sur la terre de leurs soi-disant glorieux ancêtres Vikings.
Avec Dans l'ombre, premier volet d'une trilogie, Arnaldur Indridason nous fait découvrir le chaos que provoque l'arrivée de tous ces soldats étrangers dans son pays et les répercussions qu'elle entraîne dans la société civile et l'économie de l'île.
Dans ce tumulte, les débordements ne cessent d'augmenter: les baraquements où sont confinés les troupes d'occupation se vident le soir pour se déverser dans les dancings de la ville, l'hôtel Island ne désemplit pas, on y vient écouter du jazz, boire un coup, danser, courtiser et plus si affinités.
Ces bouleversements auxquels sont confrontés la population se résume en un seul mot: la situation.
Ce terme recouvre la période et les réalités nouvelles de la société islandaise: l'occupation des troupes britanniques puis américaines de 1940 à 1945 et les relations entretenues entres les filles du pays et les soldats étrangers.
Les jeunes femmes attirées comme les hommes par la perspective d'une vie meilleure affluent vers Reykjavik car s'ouvre à elles des voies nouvelles : les blanchisseries se multiplient (en effet les uniformes de tous ces soldats doivent être nettoyés et préparés) … une Brigade de Protection des mineurs est mise en place pour éviter que les plus jeunes ne servent de chair fraîche aux soldats.
Voilà le décor planté, une île chamboulée par la présence de contingents militaires et les échos de la seconde guerre mondiale.
La découverte du cadavre d'un simple représentant assassiné chez lui sème la panique. En effet sur la scène de crime de nombreux indices sont relevés : l'arme tout d'abord, un Colt américain, puis un signe barbouillé sur le front du cadavre, une croix gammée, et enfin une capsule de cyanure cachée dans la poignée de la valise de la victime…
Ces indices soulèvent de nombreuses questions : règlement de comptes, espionnage, infiltration nazie.
Dans le doute, la Brigade criminelle islandaise n'étant composée que d'un seul homme, l'inspecteur Flovent, les autorités militaires lui adjoignent une aide, l'enquêteur Thorson, un américain d'origine islandaise, « un islandais de l'Ouest ».
Ensemble ils vont devoir prendre en compte ces informations extra-ordinaires et les trier afin de se sortir de ce qui paraît être un vrai panier de crabes au fur et à mesure des investigations et des interrogatoires rythmant l'enquête. Car n'oublions pas, l'inspecteur Flovent débute dans le métier même si il a été formé à Scotland Yard et son acolyte Thorson a du s' improviser enquêteur !
Un premier volet que j'ai beaucoup apprécié : on y retrouve la patte de l'auteur, son style propre, une écriture toute en finesse, sa subtilité pour évoquer la différence, la précarité, et dessiner des portraits de personnages biens travaillés qu'il soit masculin ou féminin.
Indridason se fait un plaisir à balader le lecteur dans les méandres de l'histoire et les visages multiples de l'Islande du temps de la situation avec une intrigue qui permet de noyer le lecteur grâce à de nombreuses diversions.
La fièvre de la capitale contre l'immuabilité des travaux à la campagne avec le temps la fenaison dans les fermes.
Le temps des folies en ville et celui des traditions dans les fjords reculés.
Les déambulations de Flovent dans Reykjavik qu'il connaît comme sa poche avec l'histoire de ses quartiers, et de ses principaux bâtiments.
Les visites de Thorson dans les fjords éloignés qui lui permettent de s'imprégner et de se réapproprier l'âme islandaise.
Et bien sûr la promesse d'une émancipation pour les femmes..
Un vrai régal. " www.babelio.com
DELACOURT Grégoire
DANSER AU BORD DE L'ABÎME, JCLattès, 2017, 360 pages, ****
Un roman, mais d'un tel auteur avec son talent d'écriture éclaté, ce roman devient une étoile dans un nuit d'été. Une écriture sensible, sensuelle, éprise d'émotions qui émeut et fait vibrer les sens en alerte.
Chaque page est imprégnée de joie de vivre, d'amour. Le plaisir brille en plein jour et le soir avec le ciel étoilé. L'amour est vainqueur . La peine, la douleur cède la place à l'amour même mal compris et mal partagé. "Quelle est belle la joie qui s'éveille dans un visage."
Un roman tel un film de RENOIR.
Gilles LAGROIS,Auclair, Québec
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"La peur et la souffrance produisent les mêmes effets."
"Jusqu'ici , mes aubes avaient été les petits cailloux d'une vie bien ordonnée, d'une promesse ancienne, celle de suivre des chemins tracés par d'autres qui croyaient aux trajectoires parfaites ou, à défaut, aux mensonges vertueux. Mes aubes prochaines s'annonçaient vertueuses, Et l'une d'elle bouleversante.
...je dirais urgence, vertige, abîme, jouissance, et j'ajouterais douleur. Oui. Désir fou, avant tout."
"Dieu, comme je souffre d'être loin d'eux, si loin de mon mari, de sa douleur, de son effroi."
"... une femme ne quitte pas sa famille, sa souffrance doit rester secrète, sa désolation est inutile; ici le désir est une honte, une maladie, et les apparences gagnent toujours."
"L'AMOUR EST LE MOTEUR LE PLUS ÉCOLOGIQUE."
"Là que j'ai vu cet homme. L'étincelle même du désir. Tout en moi tremble et s'affole. Je vais vaciller. Ce genre d'homme qui fait tout quitter à une femme."
"Je crois que l'on trébuche amoureux à cause d'une part de vide en soi."
"Il y a des hommes qui vous trouvent jolie et d'autres qui vous rendent jolie."
"Je vois les frissons de ma peau lorsque je te vois. Je vois le froid qui s'est emparé de moi. Je vois ma faim."
"DIRE OUI, C'EST ÊTRE VIVANT."
"Un nouvel amour n'est pas forcément contre le précédent."
Pour en savoir davantage:
Résumé :
"Emma, quarante ans, mariée, trois enfants, heureuse, croise le regard d’un homme dans une brasserie.
Aussitôt, elle sait.
Après On ne voyait que le bonheur, Grégoire Delacourt explore dans ce roman virtuose la puissance du désir et la fragilité de nos existences." Les éditeurs
Un lecteur:
Emmanuelle, la petite quarantaine, est mariée à Olivier depuis dix-huit ans. Ils habitent à quelques kilomètres de Lille avec leurs trois enfants et ont une vie heureuse en apparence.
Olivier est concessionnaire automobile et Emma travaille dans une boutique de vêtements. Elle aime son mari, ses enfants, le confort de sa maison, l'opéra et les films de Claude Sautet.
Mais Emma étouffe dans sa petite vie confortable. Elle aspire au vertige, au doux bouleversement des sens.
Quand elle pénètre un jour dans la Brasserie André 71, rue de Béthune, elle remarque un homme par qui elle se sent irrémédiablement attirée.
Tous les jours elle retourne pendant sa pause déjeuner dans cette brasserie. Echanges de regards entre cet homme et Emmanuelle. Tentation, désir qui monte doucement.
Sa vie s'en trouvera bouleversée jusqu'à prendre une décision définitive.
Bravo à l'auteur, Grégoire Delacourt, qui a su cerner la personnalité d'une femme tourmentée et décrit parfaitement ses pensées les plus intimes, les plus profondes.
Il se met dans la peau d'Emmanuelle qui est la narratrice du roman. C'est déjà difficile pour une femme d'exprimer et de comprendre ses propres sentiments les plus complexes, alors oui, chapeau à l'auteur pour son exercice de style et son écriture excellente et poétique, souvent bouleversante.
Qui n'a jamais étouffé dans sa vie et décidé de tout plaquer ?
Emma ressent de la lassitude d'être ancrée dans une vie routinière où elle n'a plus rien de passionnant à quoi se raccrocher.
Au fil du temps les promesses et les projets faits au début de leur rencontre avec Olivier n'ont finalement jamais été tenus.
Comme bon nombre de couples, on se rencontre, on s'aime, on connaît la passion. Mais tout ça s'émousse et rien ne dure. Ni la passion ni même l'amour qui se transforme en tendresse. Mais on continue à vivre ensemble "par habitude". www.babelio.com
BOUCHARD Serge
LES CORNEILLES NE SONT PAS LES ÉPOUSES DES CORBEAUX,
BORÉAL, 2005, 264 pages, Québec
Dans ce livre, une forme de récit-confidences, l'auteur m'apprend des faits, en décrivant les réalités de la vie des hommes en incluant les travailleurs abusés, les compagnies forestières abusives, en tenant compte de l'environnement, de l'écologie, du racisme.Il parle également de la mer vidée de ses ressources.
L'auteur-historien a l'âme d'un justicier.Il dénonce les injustices flagrantes faites aux Indiens nommés de nos jours, Amérindiens,à l'environnement, à l'écologie, à nos richesses, à nos ressources naturelles aux bénéfices des Gouvernements et des Multinationales d'Amérique.
C'est un historien et un témoin important de notre histoire, de notre culture, de notre vie Américaine, des injustices faites aux citoyens.
Un livre qui se lit lentement car le texte et les propos demandent réflexion.
Un auteur, un penseur, un témoin, un protecteur de l'authenticité de la vie en Amérique.
Ce livre est fait de révélations historiques, écologiques environnementales, sociologiques.
Les connaissances sont révélatrices, constructives et nous amènent à devenir de meilleurs citoyens éclairés, conscients de leurs gestes.
Un livre de chevet qui nous apprend la vérité sur notre passé, notre présent, notre situation planétaire. Un auteur qui a des choses à dire, des faits à révéler.
Gilles LAGROIS, Auclair, Québec
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"Je ne sais combine de kilomètres j'ai parcourus depuis ma naissance. Il semble que mes premiers pas annonçaient une incroyable mobilité.J'ai du chemin dans l'âme et du vent dans les veines."
"Demain, le réseau universel du positionnement sera peut-être en mesure de décrire le mouvement perpétuel de dix milliards d'humains."
"Nous sommes bagués comme des canards."
"La nordicité n'a cure des latitudes et des lignes droites. L'univers boréal est vaste et il prend des proportions considérables lorsqu'on réunit la taïga et la toundra canadiennes."
"Le Nord descend jusqu'à VAL D'OR. Nous sommes nordiques, mais en avons-nous la culture, en avons-nous la volonté, voire la fierté? En avons-nous seulement connaissance?"
"La faute du temps.Monde jetable qu'un rejeté comme moi ne sait plus comment appréhender. Mes mains ne sont pas faites pour cela. Mes yeux ne savent plus lire les instructions... je suis cet homme préhistorique bâti pour tout ce qui n'est plus.Je suis fait pour durer mais la durée ne vaut plus rien."
"Argent, pétrole et quétaineries sont les trois mamelles de notre hystérie collective.
L'essence que l'on consomme est une essence qui nous consume."
"L'alimentation est certes le domaine privilégié des plus grandes activités criminelles dans l'histoire de l'humanité.Mais cela reste un secret, c'est la recette du crime parfait."
"Le CANADA de fantaisie, c'est justement ce CANADA sans saveur, similitude de tous les similis que nous préférons à la nature et à l'anarchie des choses.Examples: crème de maïs, petit pois #1, Ketchup,Beans Clark, toujours pareils. Nous sommes vraiment des gens très fancy."
"Chaque conscience humaine est un puits sans fond. Tout a une face et un revers."
Pour en savoir davantage:
" Les corneilles ne sont pas les épouses des corbeaux. Les épinettes noires ne sont pas des arbres de misère. Le monde dans lequel nous vivons n’est pas nécessairement le paradis. Tout, en dehors de Montréal, n’est pas forcément le désert. Notre histoire n’est pas une épopée. Il n’y a pas de bouleaux sur la rivière Mingan. Un camion n’est pas le contraire de la poésie. Les Amérindiens ne forment pas une société archaïque et dépassée. Et le progrès moderne n’est pas si simple qu’on le croit.
Serge Bouchard n’est pas un rebelle ni un contestataire. C’est un homme libre, un esprit lucide et cultivé, un prosateur quotidien qui prend pour matière les idées, les faits, les grands phénomènes aussi bien que les « petites affaires et moindres choses ».
Les quatre-vingts petits textes qui composent cet ouvrage (et qui ont d’abord paru sous forme de chroniques dans le journal montréalais Le Devoir) forment surtout une oeuvre d’observation et de sagesse, écrite dans une langue toute de simplicité, rythmée, imagée, aussi proche que possible de la conversation entre gens d’intelligence et de coeur. Par la culture, par la finesse du regard, par l’originalité de l’imagination, Serge Bouchard s’y révèle, encore une fois, un essayiste de premier plan."Les éditeurs
"Les corneilles ne sont pas les épouses des corbeaux. Les épinettes noires ne sont pas des arbres de misère. Le monde dans lequel nous vivons n’est pas nécessairement le paradis. Tout, en dehors de Montréal, n’est pas forcément le désert. Notre histoire n’est pas une épopée. Il n’y a pas de bouleaux sur la rivière Mingan. Un camion n’est pas le contraire de la poésie. Les Amérindiens ne forment pas une société archaïque et dépassée. Et le progrès moderne n’est pas si simple qu’on le croit.
Serge Bouchard n’est pas un rebelle ni un contestataire. C’est un homme libre, un esprit lucide et cultivé, un prosateur quotidien qui prend pour matière les idées, les faits, les grands phénomènes aussi bien que les « petites affaires et moindres choses ».
Les quatre-vingts petits textes qui composent cet ouvrage (et qui ont d’abord paru sous forme de chroniques dans le journal montréalais Le Devoir) forment surtout une oeuvre d’observation et de sagesse, écrite dans une langue toute de simplicité, rythmée, imagée, aussi proche que possible de la conversation entre gens d’intelligence et de coeur. Par la culture, par la finesse du regard, par l’originalité de l’imagination, Serge Bouchard s’y révèle, encore une fois, un essayiste de premier plan." http://
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OGAWA Yôko
LE MUSÉE DU SILENCE, ****, Actes sud, 2003, 317 pages
Une auteure qui nous apprécions pour la qualité de son écriture. Une écriture calme, descriptive,lente,sobre presque silencieuse. Dans ce roman on y retrouve un monde de silence, de tolérance, de vie paisible. Ce roman comporte seulement quelques personnages principaux qui nous deviennent rapidement familiers sans connaître leur nom, sans oublier les prédicateurs du silence muets.
Un roman à savourer, une auteure à côtoyer pour la qualité de son écriture.
Gilles Lagrois, AUCLAIR, Québec
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MA CLIENTE. LA VIEILLE DAME."Ce n'est pas mon genre de faire ce qui peut l'être par d'autres que moi. Mener les choses rondement, et faire ce que les autres ne font pas...
Ce que je vise, c'est un musée d'une importance dont les blancs-becs comme vous n'ont aucune idée, qui soit indispensable et qu'on ne trouvera nulle part dans le monde.
Ce que je vise, c'est un musée qui transcende l'existence humaine."
LE JARDINIER." Ce serait absurde de penser qu'on pourrait lui plaire."
"Une propriété trop grande, une jeune fille trop jeune, une vieille femme trop vieille."
"Notre musée sera le lieu de repos d'un monde ancien. Un musée d'objets volés, cause de mortalité. Dorénavant votre travail sera de collectionner les objets hérités des défunts."
"Son opinion , c'est que " l'observation commence à partir du moment où l'homme prend conscience de la mauvaise qualité de la précision de son regard".
"C'est le moment où nous nous retrouvions tous les trois, elle, les objets et moi, en relation dans une atmosphère de sympathie."
"Beaucoup de gens meurent l'hiver, ils laissent beaucoup d'objets."
Pour en savoir davantage:
Résumé :
"Un jeune muséographe vient d'entrer en fonction dans un manoir aux confins du monde. Sous la direction d'une vieille femme plutôt étrange, il devra recenser, agencer, mettre en scène une véritable collection d'objets, de reliques du quotidien, de vestiges d'une intimité disparue et pourtant soutirée depuis des années aux défunts du village voisin. Car ces objets ont un seul point commun : ils furent tous volés quelques heures après la mort de leur propriétaire...
Empreintes du temps qui passe, variations autour de la mémoire, accumulations, obsessions : la mission de cet homme est complexe car le musée du Silence devra être à la hauteur des souvenirs de la vieille dame."LES ÉDITEURS.
Une lectrice:
" L'histoire est celle d'un jeune muséographe engagé par une vieille dame étrange pour la création d'un musée sur sa propriété, un vieux manoir et ses dépendances. Habite avec la vieille dame, une jeune fille qu'elle appelle sa fille, nommée la jeune fille dans le roman. Sur cette propriété située près d'un petit village, vivent également dans une des annexes, un couple formé par le jardinier et la femme de ménage. le père, le grand-père, l'arrière grand-père, les aïeux du vieux jardinier étaient déjà jardiniers au domaine du manoir. le jeune muséographe travaille à la création du musée avec la jeune fille sous la férule de la vieille femme. C'est une vie en huis clos, les objets qui seront exposés sont parfois bizarres, ils ont été volés aux défunts du village. le voisinage est tout aussi étrange car dans la montagne existe un monastère habité par des prédicateurs qui ont fait voeu de Silence.
Comme dans les romans de Kafka et dans le roman « l'enquêteur » de Philippe Claudel, Yoko Ogawa ne donne aucun nom à ses personnages, c'est par leur fonction qu'elle les cite.
J'aime l'écriture de Yoko Ogawa, les émotions et la poésie qu'elle apporte à ses sujets.À lire!"
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GARY Romain
CHIEN BLANC, 1970, 219 pages, ****
Un récit, non pas un roman sur la haine raciale aux États-Unis dans les années fin soixante, au moment même où en France c'était la crise, la révolte de Mai 1968.
Ce livre est un récit de ROMAIN GARY,auteur Français marié à une actrice Américaine, JEAN SEBERG. Ils droit de résidence autant en France qu'aux États-unis.
Un récit avec toute la lucidité de l'auteur qui est intrinsèquement pacifique, tolérant, non engagé et non partisan d'un parti politique.
Un homme lucide qui ne prend pas parti sauf contre les connards, les dictateurs et les injustices sociales.
Ce récit relate des faits, des leçons de vie contre le racisme noir dont le récit de CHIEN NOIR qui est un chien qui a été dressé spécifiquement pour agresser toute personne noire sous prétexte de protection personnelle. Un chien de garde personnel.
Nous devenons témoins de situations raciales contre les Noirs en Amérique Blanche, de l'histoire des NOIRS se battant pour leurs droits et la reconnaissance de leur égalité humaine.
ROMAIN GARY est un homme d'une belle nature, d'une bonne nature. Il observe sans juger, sans exploser, sans interférer.
Ce récit est dense, réfléchi; celui d'un observateur averti avec une écriture éloquente doublée d'une réflexion politique incontestable.
Un moment historique touchant mais définitivement jamais résolu.
Quelle doit être la couleur de la peau d'un humain libre?
Gilles LAGROIS, Auclair, Québec
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"C'est assez terrible, d'aimer les bêtes. Lorsque vous voyez dans un chien un être humain, vous ne pouvez pas vous empêcher de voir un chien dans l'homme et de l'aimer. Vous n'avez jamais la paix. "
"C'est un chien gris avec une verrue comme un grain de beauté sur le côté droit du museau et du poil roussi autour de la truffe, ce qui le faisait ressembler au fumeur invétéré sur l'enseigne du CHIEN-QUI-FUME, un bar-tabac à Nice, non loin du lycée de mon enfance."
"Je me rappelai alors que l'employé de la Western Union était également Noir."
"CHIEN BLANC était sur la défensive. La haine était là, mais la peur empêchait la bête d'attaquer."
"Il est moins grave de perdre que de se perdre."
ROMAIN GARY." Je leur explique que j'ai, de me négresse, un fils de vingt-six ans, qui est membre du Parti communiste français...que de GAULLE avait été témoin à mon mariage à BANGUI et qu'il est parrain de mon fils nègre communiste français."
"...que la crainte sexuelle joue un rôle souterrain étrange dans les rapports entre Blancs et Noirs.La légende de l'outil noir a, à cet égard, quelque chose de profondément cocasse,"
"Le "géant noir" devient probablement un symbole envié, donc redouté et haï."
"Les Noirs et les Noires ont été obligés de passer par la prostitution."
"...le mépris et la haine qu'inspire encore souvent le Noir au Noir lui-même ... une forme de haine pour sa conditinon. Du matériel humain."
"Plus on baisera, et plus ils seront baisés.C'est du désespoir. Le génocide ou l'amour, qu'une solution. "
"Ce qui manque aux Blancs et aux Noirs américains, c'est une communauté de souffrance."
"Le Noir américain est ce qu'il y a de plus traditionnellement américain. La population noire est d'un américanisme encore proche de la source... par l'éducation et la culture...ils croient encore au "Rêve Américain."
Pour en savoir davantage:
Résumé :
«C'était un chien gris avec une verrue comme un grain de beauté sur le côté droit du museau et du poil roussi autour de la truffe, ce qui le faisait ressembler au fumeur invétéré sur l'enseigne du Chien-qui-fume, un bar-tabac à Nice, non loin du lycée de mon enfance.
Il m'observait, la tête légèrement penchée de côté, d'un regard intense et fixe, ce regard des chiens de fourrière qui vous guettent au passage avec un espoir angoissé et insupportable.
Il entra dans mon existence le 17 février 1968 à Beverly Hills, où je venais de rejoindre ma femme Jean Seberg, pendant le tournage d'un film.»
L'Amérique à feu et à sang, vue par l'auteur de La promesse de l'aube et des Racines du ciel, prix Goncourt 1956. Les éditeurs.
Un lecteur:
Je ne ferai pas une longue critique.
Le sort de ce chien blanc, dressé pour sauter à la gorge des Noirs, m'a troublée, plus que le destin des hommes, car lui n'avait rien demandé, il voulait juste être le meilleur ami de l'homme et lui obéir.
Ce chien blanc est devenu agressif envers les Noirs, car on l'a éduqué ainsi. Tout comme l'homme Blanc, dans les années 60 aux États -Unis est formaté pour la haine des Noirs.
Le sort réservé à ce chien est épouvantable, comme si les hommes ne se satisfaisaient pas de s'entre déchirer, il faut qu'ils y mêlent leur soi-disant meilleur ami.
Ce roman est un miroir sur l'Histoire de ce pays à cette époque. Une réalité qui est hélas trop souvent encore d'actualité. www.babelio.com
"Alors qu'il vit aux États-Unis avec son épouse, Jean Seberg, Romain Gary recueille un berger allemand. L'animal trouve rapidement sa place dans la maison, auprès de l'autre chien et des chats. Il est ce qu'on appelle communément une bonne pâte, affectueux avec tout le monde. Tout le monde, sauf les noirs. Batka est un chien blanc, un chien dressé par les hommes blancs pour chasser les hommes noirs. Pour Gary et Seberg, il est impensable d'abattre le chien : ils le confient à un chenil qui a pour consigne de le guérir de cette haine que l'homme lui a chevillée au corps. Et c'est Keys, un soigneur noir qui se charge de réformer Batka.
Quand Romain Gary recueille le chien, le pays est au bord de l'explosion. L'assassinat de Martin Luther King est pour bientôt, la guerre de Vietnam traumatise les foules et les haines raciales mettent le pays à feu et à sang. « Je suis en train de me dire que le problème aux États-Unis pose une question qui le rend pratiquement insoluble : celui de la Bêtise. Il a des racines dans la profondeur de la plus grande puissance spirituelle de tous les temps, qui est la Connerie. » (p. 37) Romain Gary observe de loin les implications de son épouse dans la cause noire, mais c'est un militant désabusé en qui le feu sacré de la révolution couve encore. Son action à lui, c'est l'écriture et il y met toutes ses réflexions. « J'éprouve le besoin dévorant d'une ségrégation absolument sans précédent dans l'histoire de la solitude. Avec en moi un tel besoin de séparatisme, il faudrait pouvoir créer un monde nouveau. Je m'y mets immédiatement : je passe tout l'après-midi à écrire. » (p. 128)
Outre la chronique du sauvetage du chien, Romain Gary interroge son rapport à l'autre, cet étranger à lui-même. « le seul endroit au monde où l'on peut rencontrer un homme digne de ce nom, c'est le regard d'un chien. » (p. 152) Ni meilleur, ni plus généreux qu'un autre, l'auteur fait face à ses démons. « Je me suis résigné à admettre une fois pour toutes le fait que je ne parviens pas à civiliser entièrement l'animal intérieur que je traîne partout en moi. » (p. 17) En s'identifiant à l'animal, en prenant plus qu'à coeur le traumatisme que le chien a subi, Romain Gary écrit un bel hymne à l'homme. Et finalement, sauver le chien, c'est sauver l'espoir. « Toujours cet infernal dilemme : l'amour des chiens et l'horreur de la chiennerie. » (p. 182) C'est bien pour cela que la fin de ce texte est un crève-coeur, une véritable tragédie pour tous ceux qui aiment les animaux et la race humaine « C'est assez terrible, d'aimer les bêtes. Lorsque vous voyez dans un chien un être humain, vous ne pouvez pas vous empêcher de voir un chien dans l'homme et de l'aimer. » (p. 212)
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BARBE Jean :
COMMENT DEVENIR UN ANGE, ROMAN, LEMÉAC, ACTES SUD, 2005, 372 PAGES.
Un roman hors du commun avec des personnages hors du commun ou hors norme dans un style d'écriture hors du commun.Un roman touchant où l'humain est le thème principal. Peu importe qui on est on a le droit à la différence, à l'amour des autres, à la vie.
Un roman qui nous fait reconnaître et accepter nos différences de vivre, de voir la vie et la vie les autres.
Une tension, une retenue, un ombrage.Une froidure, une vision opposée des choses.La réalité, un mur de sens entre deux amis presque en opposition.
Un roman à ne pas manquer, un auteur à à découvrir, à comprendre. Je ne peux que vous inviter à lire ce roman.
Gilles Lagrois, AUCLAIR, QUÉBEC
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"Il était venu m'attendre à l'aéroport, ce qui n'était pas dans ses habitudes. J'avais beau le connaître depuis vingt ans, nous n'avions pas ce genre de rapport qui appelle les claques dans le dos et les menus services.
Je n'étais pas très à l'aise avec la notion d'absolu. Je l'avais souvent soupçonné de lire dans les pensées, d'une manière ou d'une autre.
...et que je tendis la main à leur chef spirituel. J'étais un résistant. J'avais choisi ma névrose. Je préférais la crispation à la détente."
ELENA"Au coin de ses yeux, des pattes d'oie témoignant d'une vue passée à rire."
FRANÇOIS." J'avais souvent l'impression de le décevoir, d'une manière ou d'une autre."
"Le salaud. Le magnifique, le merveilleux salaud. PATRICK MORNO.
"C'était mal d'être aimé, de vouloir être aimé."
LES DISCIPLES DE L'AMOUR ÉTERNEL.
"Vous avez trop de bite pour avoir un cerveau."
PATRICK MORNO. "Dès qu'il avait atteint l'âge de sa majorité, la Protection de l'Enfance l'avait laissé tomber comme une vieille chaussette."
"C'est un signe de vieillesse que de se plaindre de l'inculture des jeunes."
PROVENÇAL."Elle était une proie en quête d'un fauve."
"L'amour n'existe pas. Il n'y a que l'idée qu'on s'en fait. L'amour est une idée. Les gens qui aiment l'amour n'aiment pas les gens."
"Je refuse l'amour, toutes les formes d'amour."
LINDA. PATRICK.."Elle réclamait de plus en plus de mauvais traitements sexuels. Patrick déclara ce soir-là que les sévices sexuels n'étaient plus à l'ordre du jour et que Linda avait besoin de se faire soigner."
NOTRE HISTOIRE. NOS VIES LIÉES.
Pour en savoir davantage:
" Je sais que demain le soleil va se lever.
Cela me donne-t-il pour autant un pouvoir sur le soleil ? "
Personnalité énigmatique, gourou malgré lui, homme d'une absolue bonté, Victor Lazarre a-t-il des pouvoirs surnaturels ou sait-il seulement écouter les autres au point de modifier le cours de leur vie ? Cette question va accompagner François pendant des années.
Journaliste débutant, François vit avec deux jeunes gens, une fille étrange nommée Provençal, et l'imprévisible Fred.
En vingt ans d'une amitié fondée sur le respect et l'indépendance, des années 1980 à nos jours, ces trois copains vont évoluer, changer, s'arracher au passé, en subir parfois les conséquences, tout en percevant, ensemble, le chaos d'un monde totalement redessiné par ces décennies mouvementées. Amours, violences, utopies fracassées, expériences et déviances, réussites et déceptions professionnelles, c'est avec tous ces bagages - accomplissements et ratages mêlés - que François se trouve un jour dans l'obligation d'écrire un livre sur Victor Lazarre.
Car ce matin, sous ses yeux ébahis, Victor s'est envolé...LES ÉDITEURS.
"Tel est le lot de ce bouquin de Jean Barbe. Je vous mentirais si je vous disait que je n'ai pas trouvé ce roman bien sympa. Pas très constant, mais sympathique...et bon Dieu...ORIGINAL! Chose dont la littérature québécoise a ÉNORMÉMENT de besoin.
Comment devenir un ange, c'est tout d'abord l'histoire de Victor Lazarre. Qui est-il? Le livre nous en dit peu, un homme bon, un homme qui se soucie de son prochain. Pour être authentiquement bon, Victor se verra greffer une pléthore d'adeptes qui le prendront pour un messie à la petite semaine. Pourquoi en sait-on si peu sur Victor Lazarre si ce bouquin est sur lui?
Parce que ce n'est pas lui qui raconte, mais bien François, un journaliste, connaissance de Victor, que ce dernier a chargé d'écrire un livre sur lui , sentant sa mort approcher. François raconte tout d'abord sa propre vie à lui et les événements qui l'ont mené à rencontrer Victor Lazarre et à écrire sur lui.
De plus, quelques chapitres, parsemés au travers du roman, avec une narration beaucoup plus impersonnelle racontent l'histoire de Patrick Morno, un jeune homme qui a grandi dans une secte religieuse et qui, après s'en être sauvé essaie de refaire sa vie en tant que mécanicien.
Vous aimez Haruki Murakami? Ce bouquin est pour vous, bien que certains passages baignent dans un lyrisme épouvantablement bas, Barbe pose les bases d'une narration qu'on pourrait désormais nommer Murakamienne. Pensez un peu à "La ballade de l'impossible" avec un héros, François, qui ne vit pas à la hauteur des Okada et Watanabe de Murakami. Mais le reste y est. Moments magiques, narrations nostalgiques et intériorisées. Fantaisie plus ou moins suggérée, etc.
Ce roman était de beaucoup meilleur que ce à quoi je m'attendais. Assez pour me faire lire "Comment devenir un monstre". Je le conseille à tous les fans d'Haruki Murakami, qui veulent connaître un des premiers descendants du style."
CRITIQUES LIBRES
"Au départ je n'étais pas spécialement attiré par ce livre, le titre en lui-même ne me disait rien, et le résumé des éditeurs n'était pas très parlant. Et puis j'ai voulu voir par moi-même ce qu'il en était. C'est un très bon livre, avec une belle histoire et des personnages attachants. L'écriture de cet auteur est très agréable, je me suis fait absorber, et j'ai dévoré les chapitres.
J'ai aimé les aventures des différents personnages qui gravitent tous, plus ou moins, autour de Victor Lazare. Ce ne sont pourtant, que des vies ordinaires, mais là encore le talent de l'auteur fait son oeuvre, car on s'attache à eux. Toutes les formes d'émotions sont au rendez-vous, et tôt ou tard, ou est obligé de s'identifier à un passage du livre. On rit, on pleure, on s'énerve devant certaines situations, mais toujours avec plaisir.
C'est un bon livre, qui se lit facilement et qui est plaisant. Une découverte pour moi car je ne connaissais pas cet auteur. Je vais certainement lire d'autres ouvrages de lui pour voir s'il conserve ce talent de narration. Je ne peux que vous inviter à lire ce roman."
HARARI Yuval Noah
SAPIENS, UNE BRÈVE HISTOIRE DE L'HUMANITÉ, Albin Michel, 2015, 492 pages
Un livre impressionnant, un auteur brillant, convaincant, des lecteurs convaincus tellement ce livre nous révèle à nous-même et nous présente une histoire dont nous connaissions quelques brides de son histoire. Une révélation, un miroir de chacun de nous, peu importe son continent, un cours magistral d'histoire, celle de l'animal qu'est l'humain, l' HOMO SAPIENS.
Gilles Lagrois, AUCLAIR, Québec
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Résumé :
"Il y a 100 000 ans, la Terre était habitée par au moins six espèces différentes d hominidés. Une seule a survécu. Nous, les Homo Sapiens.
Comment notre espèce a-t-elle réussi à dominer la planète ? Pourquoi nos ancêtres ont-ils uni leurs forces pour créer villes et royaumes ? Comment en sommes-nous arrivés à créer les concepts de religion, de nation, de droits de l homme ? À dépendre de l argent, des livres et des lois ? À devenir esclaves de la bureaucratie, des horaires, de la consommation de masse ? Et à quoi ressemblera notre monde dans le millénaire à venir ?
Véritable phénomène d édition, traduit dans une trentaine de langues, Sapiens est un livre audacieux, érudit et provocateur. Professeur d Histoire à l Université hébraïque de Jérusalem, Yuval Noah Harari mêle l Histoire à la Science pour remettre en cause tout ce que nous pensions savoir sur l humanité : nos pensées, nos actes, notre héritage... et notre futur."
Les éditeurs.
Une lectrice:
"Quel défi!! Ce jeune professeur de l'université hébraïque de Jérusalem entreprend ici de nous conter la folle histoire de l'humanité, depuis l'époque des chasseurs-cueilleurs aux hommes bioniques qui arrivent à un horizon proche sans doute!
La première question traitée ici est de savoir pourquoi l'Homme est devenu une espèce aussi réussie. Au départ il était loin d'être destiné à se retrouver tout en haut de l'échelle. Selon l'auteur c'est la capacité de l'Homme à créer des mythes et de la fiction (les Américains diraient le "story-telling") qui a été de nature à fédérer les humains autour d'un projet commun.
C'est cette croyance en des fictions qui permet aussi de développper l'économie et d'accorder du crédit, ce qui a permis l'explosion des connaissances et la conquête du monde par les Européens dès la Renaissance.
Le livre Sapiens nous amène reconsidérer des questions qui ont été longtemps brûlantes: comment est née la suprématie d'un groupe? Comment l'Europe s'est imposée et a imposé son système de valeurs et de pensée, comment et pourquoi les femmes ont été si longtemps dominées par les hommes. Comment sont nés les empires, pourquoi a-t-on accordé plus de crédit aux bâtisseurs de l'empire britannique qu'aux bâtisseurs de l'empire français. Des épisodes cruciaux comme la fameuse banqueroute de Law de 1719 sont présentés sous un jour nouveau.
L'auteur a le génie de mettre les choses en perspective.
C'est une Histoire dynamique et philosophique qui se déroule ici.
Les perspectives sont également développées de manière intelligente.
Quelle va être la place de l'Homme au moment où il peut devenir un quasi-dieu avec l'avènement des nano-technologies qui lui permettront de vivre plus longtemps, beaucoup plus longtemps..?
L'auteur a l'audace de donner dans le "politically incorrect" et c'est ce qui rend son livre si percutant.
Exemples :l'empire est un système politique qui a des bons côtés, gage de stabilité et de développement des sciences. le capitalisme est présenté ici quasiment comme une religion plutôt que comme une théorie économique.
Le traitement des animaux domestiques est présenté comme un des grands crimes de l'humanité.
LE livre a été inspiré par l'ouvrage de Jared Diamond "De l'inégalité dans les sociétés". On doit à Jared Diamond le fameux "Effondrement des civilisations".
C'est dire que l'ouvrage magistral de Yuval Noah Harari s'inscrit dans la même veine, de ces ouvrages qui nous font réfléchir à notre place dans l'Univers.
Le langage est accessible pour tous. C'est d'une clarté extraordinaire.
Il a toutes les chances de devenir un ouvrage de référence."www.babelio.com
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PENNY Louise
LA NATURE DE LA BÊTE, roman ****+, 2016, 477 pages, Québec
Un roman du genre polar, une enquête policière de l'inspecteur ARMAND GAMACHE, époustouflante mais surtout de "petits moments de bonheur" pour le lecteur engagé. On retient son souffle à la lecture de l'enquête comme un noyé qui se sent menacé, en danger avant de perdre conscience.
Une écriture compacte, une psychologie de l'humain impressionnante,brillante.
Gilles Lagrois. AUCLAIR, Québec
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"Courir, courir, trébucher, courir.Un bras levé pour repousser les branches souples qui lui cinglaient le visage.Dans le noir, il ne vit pas la racine. il tomba."
"Lorsque deux camps ont la capacité de se détruire, ni l'un ni l'autre n'ose appuyer sur la détente."
"Savoir ne rimait pas toujours avec pouvoir.Savoir était parfois paralysant. ARMAND savait que c'était faux. Parce que JOHN FLEMING était lui-même le démon."
"De débusquer un meurtrier qui tentait désespérément de rester dans l'ombre?"
LAURENT, 9 ans."En voilà un qui avait compris que la réalité est insaisissable."
"Pour un tueur, le chaos est un refuge. Ne lui conférez pas cet avantage."
GAMACHE."...un tueur qui panique est un tueur qui risque de se trahir. L'heure n'est ni à la timidité ni aux secrets."
"Un canon inexistant dans un village inexistant, en somme. L'endroit le plus improbable sur terre."
"Vous ne vous définissez pas par les habits que vous portez, monsieur.Ils ne sont qu'un costume. Peut-être même un déguisement."
Pour en savoir davantage: résumé
"Chaque jour, Laurent Lepage invente une catastrophe : des arbres qui marchent, un débarquement d’extraterrestres… Plus personne ne croit le garçon de neuf ans. Pas même Armand Gamache, qui a pris sa retraite à Three Pines. Cependant, quand l’enfant disparaît, il faut bien envisager que l’une de ses histoires soit vraie. Une traque effrénée et digne des plus grands romans d’espionnage se met en branle lorsque Gamache et ses anciens lieutenants de la SQ, Jean-Guy Beauvoir et Isabelle Lacoste, déterrent l’authentique canon géant de Gerald Bull, ingénieur en armement assassiné à Bruxelles il y a vingt-cinq ans. Un monstre est autrefois venu à Three Pines, il y a semé le malheur et ce dernier est de retour. En refusant de prêter foi à un enfant, l’ex-inspecteur-chef n’a-t-il pas joué un rôle funeste dans ce qui est arrivé ?" Les éditeurs.
« La romancière québécoise, au sommet de son art, mène son intrigue avec doigté, semant des indices et racontant une histoire de meurtre et de trahison avec grand style. »
Marie-France Bornais, Le
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Un lecteur
" L'ex inspecteur-chef Gamache, à peine a-t-il posé ses valises de retraité, qu'un événement sordide le rappelle à la réalité. La mort d'un enfant. Très vite, d'accident, cette mort devient meurtre. La communauté de Three Pines est bouleversée et le sera encore plus par la découverte d'un objet sans précédent…
Dans ce onzième volume de la série consacré à Armand Gamache, Louise Penny va plus loin dans l'horreur. Infanticide, armes de destruction massives, massacre, tueur en série… Cependant, que l'habitué se rassure, tout est en non dit, tout est doucement mentionné et à peine esquissé. Mais l'horreur est là et, une fois de plus, elle vient troubler la vie paisible de cette charmante commune du Québec.
Dans ce roman, nous découvrirons de nouveaux côtés sombres chez certains personnages ; Ruth, M. Béliveau… et ce pour notre plus grand plaisir, pervers je vous l'accorde.
Fidèle à son style inimitable, Louise Penny tient une intrigue redoutable, qui fait son effet. Nul doute que nous reverrons certains personnages apparus dans ce volume. le style est clair, agréable et l'humour british ,comme toujours, fait mouche.
Je le conseille aux amoureux de Louise Penny et de son excellent inspecteur-chef à la retraite."
Un lecteur.
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