DES CHAGRINS POUR RIEN, roman de Odette MAROT, 2012, 237 pages, Chicoutimi, Québec
16/07/2017 11:12 par livresentete
MAROT Odette
DES CHAGRINS POUR RIEN, roman, Éditions JCL, 2012, 237 pages, Chicoutimi, Québec
Roman intimiste. Confidences de deux personnes seules en vacances sur une île des Antilles.
Tromperie, mensonge, trahison, désillusion. Une histoire d'amour face à une réalité blessante. Colère et désillusion. Se protéger, ne pas lutter contre le faux, l'impossible.Conserver les bons souvenirs. les bons moments de tendresse, d'intimité.
"C'est ainsi. Derrière chaque individu, il y a quelqu'un d'autre qui se cache."
Un roman qui nous rapproche de la réalité amoureuse avec ses déceptions et ses compromis. Une auteure de talent. Deux femmes qui doivent se repenser mais la vie les rattrape.
Gilles LAGROIS, Auclair, Québec
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"Il faut de petites antennes pour pouvoir décoder les informations."
JASMINE"Mon nom dans cet endroit! Il résonnait comme un nom étranger... mon coeur s'est serré et je me suis figée."
"Oui, depuis cette rupture, j'étais une femme dévastée."
"La journaliste avait vraiment assassinée mon autre moi. Pour l'incognito, il me fallait l'exil."
"KRULAG est une petite ville toute mignonne et colorée, propre et sans prétention. Une île antillaise."
"Les regrets sont toujours interdits."
"Tout a un sens, rien n'arrive pour rien, que les événements font ce que nous sommes et que, parfois, la vie nous envoie des signes."
MACHA."Une femme sans morale, sans scrupule sous des airs de grande dame, psychiatre."
"Mes intentions dépassaient mes capacités émotionnelles."
"Je crois que nous ne sommes pas responsables de qui on est,de qui nous devenons. Les événements comptent énormément."
"Nous ne sommes pas responsables de qui nous sommes, seulement de nos actions."
"On ne peut pas vivre avec un homme qui a menti."
"...les couples se séparent bien vite et se pardonnent très peu."
Pour en savoir davantage:
"Jasmine Lucas, une femme d'environ 45 ans, tente de faire le point sur sa vie sentimentale, sur une île perdue des Antilles néerlandaises, un paradis de la plongée sous-marine. Chef d'antenne célèbre de la télévision québécoise, elle a quitté Simon quelques années auparavant, lorsque ce dernier lui avait annoncé qu'il entretenait une liaison avec une autre femme. Or, Jasmine ne s'est toujours pas remise de cette rupture, et elle a honte de ne pas en guérir. Entre-temps, elle a tout de même rencontré Adam, un homme qui paraît avoir toutes les qualités requises pour faire un excellent conjoint.
Pour compliquer les méandres de ses hésitations, lors de son séjour sur l'île Blanche, elle fait la rencontre de Macha Savaria, une psychiatre spécialisée dans les troubles de comportement. Belle et sophistiquée, cette femme mystérieuse révèle à Jasmine ses ambivalences sentimentales, face à un homme dont elle est amoureuse, qu'elle alterne sans scrupule avec Steeve, un amant occasionnel.
Comment les deux femmes réussiront-elles à faire les bons choix? C'est ce qu'elles découvriront lorsqu'elles se rencontreront à nouveau deux mois plus tard, par hasard, dans un restaurant de la rue Saint-Denis, au cœur du centre-ville de Montréal.
Texte intimiste mené avec intelligence et doigté, Des chagrins pour rien offre une plongée dans l'univers sublime des coraux multicolores et le monde déchirant des ruptures, des rancunes et des longs silences. Rempli de descriptions qui sentent la mer salée et la végétation luxuriante, ce roman intimiste, mené avec doigté par Odette Marot, nous questionne sur l'essence même du bonheur et des petits hasards de la vie qui donnent à tous une chance de modifier leur trajectoire."
Les éditeurs.Biographie de l’auteur Odette Marot
Critique:
"L’essence de ce roman d’amour pourrait se résumer à cette citation du philosophe Alain : « Si le souvenir console un peu, il est une charge aussi, s’il est beau. » C’est ce qui arrive à Jasmine, chef d’antenne à la télévision, partie sur une île des Antilles néerlandaises pour réfléchir à la proposition de son amoureux de faire vie commune. Mais puisqu’il n’y a pas de hasard, elle se retrouve sur les lieux de ses anciennes escapades avec son amour d’alors. Elle se surprend à revenir sur la passion qui continue de la hanter après cinq années. Après tout, peut-être souhaitait-elle s’imposer une dose homéopathique de souvenirs de façon à surmonter les symptômes qui la dévorent toujours.
L’auteure décortique avec brio la moindre réminiscence et la douleur dans son sillon. « Le jour où le conte de fées s’est terminé, j’ai cru mourir. Et, cinq années plus tard, j’étais encore à l’agonie. Je ne pensais qu’aux bons moments; ils avaient pris toute la place […] Je me sentais nue, misérable, amputée de cet homme […] Je me retrouvais submergée de souvenirs m’occasionnant une douleur à couper le souffle, à me transpercer. […] J’ai réalisé que, depuis lui, depuis Simon, je voulais toujours être ailleurs […] Il fallait que je trouve dans le silence de la mer mes propres réponses intérieures, que je développe mes anticorps contre les souvenirs de Simon.» Le chagrin est si vif; on ne peut qu’admirer les différents angles qui surgissent pour nous en partager toute la profondeur.
L’écriture est très évocatrice et l’architecture du roman intelligemment construite. L’intrigue principale se passe sur quelques jours et assoit solidement la psychologie des personnages. D’abord Jasmine et Macha, une psychiatre déjà interviewée par la journaliste, autour desquelles plane le fantôme de leurs amours respectifs, et aussi Nicolas, un biologiste néerlandais victime d’un destin cruel. L’auteure entrecroise les hasards avec les trahisons et les malentendus et on s’y laisse prendre.
Ce qui fascine avec cet ouvrage, c’est qu’il permet au lecteur de s’autoriser à s’épancher sur ses propres peines. À ce titre, qui peut prétendre ne jamais avoir vécu un chagrin d’amour qui laisse le cœur en champ de bataille… À quelques moments, l’auteure nous mène semble-t-il vers des résolutions décevantes et convenues, mais par un coup du sort, l’écueil annoncé est évité."
larecrue.org/des-chagrins-pour-rien
BEAUCHEMIN Jean-François
LE PROJET ÉTERNITÉ, roman science-fiction, 2016, 258 pages, Québec
Roman socio-philosophique dont le sujet est l'invention de l'immortalité, sa réalisation et l'avenir du projet ÉTERNITÉ..
La plupart des personnages sont des étudiants, des enseignants, des chercheurs, des scientifiques. Le cours universitaire est: Sociologie et restructuration biologique.
L'action se déroule en l'an 300 AG soit trois siècles Après la dernière Guerre, la guerre des Dogmes.Nous vivons dans le futur et nous voyageons en petit avion-taxi.
Questions personnelles et réponses intérieures sur l'être et l'existence d'une vie prorogée et surtout pour comprendre l'énigme du monde.
Deux siècles plus tard ,pour nous, l'humain se pose encore des questions sur l'essence et l'existence de la vie régie, réglée par la science de la vie.
Un roman où la science et la philosophie repensent au sens obsessionnel de l'immortalité par la réalisation du projet Éternité.
Un roman futuriste qui nous porte à réfléchir à notre condition humaine, à notre avenir planétaire.
Un auteur à l'écriture méthodique, raffinée, savante.
Un grand roman et un auteur à découvrir pour son audace et sa profondeur.
Gilles LAGROIS, Auclair, Québec
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MARC PIAGET, ENSEIGNANT."En sciences naturelles, tout est une question de temps...qui est le facteur déterminant de l'évolution de toutes les espèces y compris la nôtre."
"Le cerveau reptilien persiste en nous...il continuerait à fâcheusement gouverner une bonne partie de nos réflexes et de nos attitudes."
"... que les pratiques religieuses...ont par le passé beaucoup contribué non seulement aux reculs les plus dommageables de l'évolution des sociétés, mais également au sous-développement des esprits, c'est-à-dire des individus eux-mêmes...en partie du moins, l'extrême lenteur du progrès scientifique dans les sociétés pré-modernes."
"La conscience. Comme si le MOI entretenait l'illusion bizarre d'être habité par une entité séparée du corps, indépendante de lui et pouvant donc lui survivre..Plutôt une perception...un reliquat dont l'esprit porte encore l'empreinte et qu'il a transporté jusqu'à nous,"
MARIE PASTERNAK..dans une formidable jeunesse de corps et d'esprit, son trois cent douzième anniversaire de naissance."
"Non, il n'y a pas de mystère. La vie est explicable de bout en bout: rien n'est hors de portée de notre compréhension...trois siècles plus tard, nos efforts portent fruits."
"Nous nous sommes fort heureusement débarrassés de DIEU...notre connaissance du mécanisme quantique. Bien sûr, nous sommes parvenus à vaincre les effets...fâcheux du temps qui passe. Nous ne vieillissons plus, nous ne mourons plus, c'est entendu."
"L'âme, enfin serait le principe de cohésion du corps, sa cause première et généralement indéfinissable. L'altruisme humain a son siège dans le cerveau."
"Oui, mais nous sommes parvenus ...à remodeler les lois fondamentales de la vie."
"Mais il s'apercevait que son cerveau n'était pas conçu pour répondre aux grandes questions."
"PLATON considérait la mort comme la séparation du corps et de l'âme."
"C'est la matière qui la source et le destin de toute vie. Rien ne survit à la disparition du corps, rien du tout."
"La pensée scientifique n'a qu'au fond un seul objectif: l'efficacité."
Pour en savoir davantage:
"Quelques siècles devant nous… Désormais, les humains ne meurent plus. Mis au service d’un monde enfin pacifié, juste et heureux, les progrès de la science assurent non seulement une quasi-immortalité, mais aussi une existence à l’abri de la vieillesse même, de la maladie et de presque tout inconfort moral.
Des circonstances inédites empêchent toutefois le jeune Sinclair Haverstock de tirer profit des manipulations génétiques, neuronales et tissulaires dont découle cette humanité nouvelle. Avec une camarade d’études et une psychologue multicentenaire, il sera parmi les premiers témoins de l’effondrement du vieux rêve de jeunesse et d’éternité un moment concrétisé.
Méditation sur le passage du temps et sur la mort – plus particulièrement notre refus d’y faire face –, ce roman pose des questions difficiles. Quelle place occupe l’ingéniosité humaine dans l’évolution du réel ? Sommes-nous étrangers à l’avenir du monde ou, au contraire, parties prenantes de sa prodigieuse aventure ?
Une idée, surtout, fait son nid dans les intelligences du futur, à laquelle nous devront se résoudre : la vie sans la mort est un non-sens…"
Les éditeurs
Un lecteur:
"
Science-fiction philosophique, avec neurobiologie, reconfiguration génétique et supplément d'âme.
Après la Grande Guerre des Dogmes, les peuples de la Terre ont confié leur sort entre les mains de scientifiques. Grâce aux miracles de la technologie, les aires du cerveau ont pu être reconfigurées pour éliminer l'angoisse et l'agressivité et rendre tous les humains pacifiques et empathiques. La recherche en génétique a permis d'éviter la plupart des maladies, augmentant la longévité, on y vit même multicentenaires. Mais des changements se profilent
Un propos de science-fiction intéressant, avec même extrait d'un cours expliquant le fonctionnement du cerveau humain. Une écriture intelligente et bien documentée.
Par contre, ce n'est pas du tout un roman pour les amateurs d'action. Ici, tout se passe en paroles, en longs discours qui expliquent, en protagonistes qui racontent leurs pensées, citent leurs lectures ou échafaudent leurs théories.
Mais pour ceux qui veulent alimenter leurs réflexions profondes, en plus des théories scientifiques, on abordera l'essence de l'humain et de la nature, le sens du temps, l'amour et l'amitié, la douleur et la mort, et on ira même jusqu'à méditer sur Dieu." www.babelio.com
FOLLET Ken
AUX PORTES DE L'ÉTERNITÉ, 2014, 1209 pages, ****
Un grand roman, un pavé , trois fois le plaisir de lire un livre de quatre-cents pages.
Un roman à base historique qui refait l'histoire des deux plus grandes puissantes au monde:
LA RUSSIE et les ÉTATS-UNIS, depuis les années 1960 à nos jours. Un roman remarquable dans un style d'écriture flamboyant.
Gilles LAGROIS, Auclair, Québec
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"Mur 1961. "Par un lundi pluvieux 1961, REBECCA HOFFMANN reçut une convocation de la police secrète. La journée avait commencé comme toutes les autres."
"Nos tribunaux sont au service des juges, des avocats, de la police, du gouvernement--de tout le monde-- sauf des victimes."
"REBECCA.Son mariage n'était qu'un simulacre. elle n'arrivait pas à assimiler cette information. HANS était l'acteur principal. Il lui avait volé deux ans de son existence. il était informateur et lieutenant de BERLIN-EST."
"GEORGES espérait qu'ils se décideraient à présent à critiquer la réaction frileuse du Président face aux violences ségrégationnistes."
"BOB KENNEDY a décidé d'embaucher un jeune avocat noir pour donner à son équipe le point de vue de la communauté noire sur les DROITS CIVIQUES."
"L'hostilité des ÉTATS-UNIS les poussait dans les bras des Soviétiques ; et à chaque pas de CASTRO en direction de l'U.R.S.S. les risques d'une invasion américaine s'aggravaient. Ce dont les Cubains avaient besoin c'était qu'on les laisse tranquilles."
"Que le droit jaillisse comme les eaux et la justice comme un torrent intarissable. Prophète Amos."
"Dans cette ville, les juges et le conseil municipal sont à la botte des entreprises, d'un gouverneur raciste."
"De toute évidence, la POLICE de BIRMINGHAM avait cherché à assassiner les deux frères KING en même temps. Des BLANCS. Les flics ont fait le coup.Nous somme non-violents mais pas eux."
"VIETCONG. Les soldats américains violent. Ils étaient au-delà de la folie; des démons maléfiques, déments."
"Mais le régime soviétique est intrinsèquement conservateur et beaucoup plus réfractaire au changement du capitalisme."
"IL Y A BEAUCOUP DE GENS MALHONNÊTES EN POLITIQUE."
"QUAND UNE PERSONNE TRAHIT SA PAROLE, C'EST SON ÂME QUI EST INFIRME."
"Aux yeux du pouvoir polonais, la seule chose pire que la démocratie serait la faillite."
"... une fois la fureur apaisée, que la vengeance était autodestructrice."
Pour en savoir davantage:
Aux portes de l'éternité retrace leurs destinées toujours enchevêtrées à l'ère des immenses troubles sociaux, politiques et économiques des années 1960 à 1990 : lutte pour les droits civiques, guerre du Vietnam, construction du mur de Berlin, crise des missiles de Cuba, guerre froide... Rebecca Hoffman, professeur en Allemagne de l'Est, découvre que la Stasi l'espionne depuis des années et prend une décision qui aura de graves conséquences sur la vie de tous les membres de sa famille... George Jakes, enfant d'un couple interracial, renonce à une carrière d'avocat d'affaires pour rejoindre le ministère de la Justice que dirige Robert F. Kennedy, participant ainsi aux principaux événements de la lutte pour les droits civiques, tout en livrant une bataille beaucoup plus personnelle... Cameron Dewar, petit-fils de sénateur, n'hésite pas s'engager dans un travail d'espionnage officiel et officieux, au profit d'une cause qu'il croit juste, pour découvrir que le monde est un lieu infiniment plus dangereux qu'il ne l'avait cru... Dimka Dvorkine, jeune collaborateur de Nikita Khrouchtchev, se trouve pour le meilleur comme pour le pire aux premières loges de la course qui conduit les États-Unis et l'Union soviétique au bord de la guerre nucléaire, tandis que sa soeur Tania se taille une place qui la conduira de Moscou à Cuba, puis à Prague et à Varsovie. Aux portes de l'éternité clôt magistralement cette ample fresque des Temps modernes, où des personnages attachants affrontent toutes les tragédies du XXe siècle avec une pugnacité sans pareille
Un lecteur:
"Avec son écriture limpide habituelle, Ken Follett, dans le tome III, prolonge ses cinq sagas familiales de Moscou, Berlin, Londres, et Washington. Nous sommes maintenant plongés dans la guerre froide (1961-1989 ), bornée par la construction, puis la destruction 28 ans plus tard, du mur de Berlin. Mais les sujets de fond sont aussi Cuba et la baie des Cochons, la cause des Noirs aux USA, Kennedy et Khrouchtchev, le Rock and Roll....
Ken Follett est un de mes écrivains favoris.Tout est très bien documenté, mais toujours sous tension : sans mentir, j'ai été tenu en haleine de la page 1 à la page 1210 ! !
Des événements historiques mettent les grandes puissances sous tension. Comme dans les « Fortune de France », de Robert Merle, des personnages fictifs, « héros » de nos cinq familles, gravitent dans le cercle des puissants (Kennedy, Khrouchtchev, Martin Luther King, Nixon, Gorbatchev, Lech Walesa, etc...), et assistent à leurs doutes, angoisses, et décisions.
Nous sommes « aux portes de l'éternité « , de l'anéantissement total quand Kennedy, ayant pris connaissance de l'envoi secret de missiles à Cuba, hésite à déployer son arsenal nucléaire sur l'URSS ! Je pense personnellement que nous avons eu chaud : imaginons Nixon, Reagan, Bush .... ou Trump aux commandes à cette période !
Le côté romanesque de nos héros n'est pas oublié, des conflits amoureux les saisissent ! Les familles Petchov-Jackes aux USA, Williams en Grande Bretagne, Franck en Allemagne, et Petchov-Dvorkine en URSS ( tous enfants et petit-enfants des héros des tomes 1 et 2 ), nous invitent à rentrer dans la Grande Histoire par la petite porte. Ce sont de fidèles observateurs d'une vie dépeinte comme si nous y étions. La famille Franck, en Allemagne, est bien sûr, déchirée par la construction du Mur.
Le livre tire le lecteur par la main vers la construction du Mur en 1961, et nous lâche à sa destruction, en 1989. Il l'accompagne également dans le ségrégationnisme anti-noirs des années 60.
Du point de vue éthique, c'est une critique du communisme et de l'intolérance :
"De Berlin à Vladivostok, l'Empire Soviétique était un marécage dans lequel les populations se débattaient et sombraient souvent, sans jamais progresser."
J'ai remarqué que, dans ce tome III, l'auteur rend hommage à LA Femme Moderne, qui refuse de sacrifier sa carrière pour un homme, que ce soit Evie, Beep, Tania ou Maria.
Enfin, on sent le plaisir du Rock'n Roll chez Ken Follett, qui bâtit un groupe fictif avec certains de ses héros....
Il a, dans la réalité, constitué un blues band.
Au final, philosophe, K. Follett met en exergue un poème de Shakespeare commençant par :
"La gloire du temps est d'apaiser des Princes les querelles..."
Nous en avons vraiment besoin ! www.babelio.com
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OSSON Gabriel
HUBERT, LE RESTAVÈK, roman, Indociles, 2017, 281 pages, HAÏTI,****
Roman réaliste qui décrit la vie d'un adolescent de 10 à 13 ans qui vit en HAÏTI, sur le bord de la mer. Le jeune homme est placé par sa famille dans une famille riche de Port-au-Prince où il est considéré comme un RESTAVÈK, un serviteur de la famille.
Aussitôt arrivé dans la famille bourgeoise MIREVOIX, HUBERT appelé communément TI-IBÈT
devient un serviteur attitré à la bonne et de tous les membres de la famille. Il est continuellement à la disposition de madame MIREVOIX de 6h00 a.m. à 6h00 p.m. Il a à peine le temps de manger et de dormir pour s'acquitter de toutes ses tâches: maison, marché, jardinage, nettoyage, eau pour les bains,etc.
Un roman qui nous expose la réalité d'un jeune adolescent placé pour son bien par sa famille dans le but de le faire éduqué, scolarisé et qui finit par devenir un esclave d'une famille de riche, un RESTAVÈK.Ils sont environ 300 000 en HAÏTI, abandonnés, sans famille.
Un roman touchant, un auteur à découvrir pour la profondeur, l'humanité de son sujet, son écriture franche et implacable.
Gilles LAGROIS, Auclair, Québec
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"Les premiers bruits au sujet de l'esclavage des enfants en HAÏTI sont apparus en 1984 et 1990 lors des conférences sur la domesticité des enfants tenues à Port-au-Prince, HAÏTI."
"Mon âge se situe entre dix et treize ans, peut-être plus, peut-être moins...à quoi cela servait de savoir son âge...ce qui importe est que l'on soit en vie."
"J'ai hérité de ma part de taloches, juste parce que j'étais là et sans raison aucune."
"C'est là que je dormais, sur une natte à même le sol."
SON PÈRE."Je crois qu'à ce moment je me sentais fier de lui, fier de ce qu'il était,de ce qu'il pouvait accomplir et toute la vie qu'il arrivait à donner à ces morceaux de métal qui me semblaient si inutiles."
"Il y a beaucoup de gens et certains voudront te faire du mal en te faisant croire qu'ils te veulent du bien. Choisis bien tes amis et ne fais confiance à personne."
La famille MIREVOIX, des riches, des bourgeois égoïstes. "Je ne semble compter pour personne./
"Aucune pause sauf pour avaler une bouchée le midi et ce toujours après que tout le monde ait mangé, les couverts sales enlevés et nettoyés."
LE GARÇON, LE FILS."Je suis vite devenu son souffre-douleur et je paye pour ses inaptitudes à l'école, les remontrances de ses parents et j'en passe.Il m'interdit de me plaindre sous peine de châtiments et de peine plus lourdes."
"Cela marque le début de sévices sexuels que j'ai enduré de sa part.Je suis un moins que rien et je n'existe pour personne.Je suis désespéré. Je me sens sale, avili et sans espoir aucun. Ça doit faire parti du travail des RESTAVÈK."
"Personne encore ne m'a parlé d'aller à l'école. J'ai toujours les mêmes vêtements. Je ne comprends pas, je n'en peux plus."
LE PÈRE."Toute la maisonnée lui obéit au doigt et à l'oeil.Il a sorti son pénis et m'a forcé à le mettre dans ma bouche.Suce, bon dieu, suce...ti-gason.."
"Je suis une chose dont on peut disposer à sa guise. Un RESTAVÈK n'a pas de statut, n'est personne."
"La rigoise...pour administrer une raclée.""Vas-tu finir par comprendre ti-gason et te comporter comme il faut"."
"L'école est vite devenue mon refuge, mon rempart contre tous les sévices que je subissais."
"Nous sommes les sans-voix, les invisibles de la terre et de ce pays. Nous n'avons aucun droit, le gouvernement ne veut rien savoir de notre existence."
Pour en savoir davantage:
Résumé
«Le bateau quitte lentement le quai de Jérémie. J'ai le coeur qui débat, gros dans ma poitrine. Les larmes roulent sur mes joues. La taille de ma mère s'amenuise de plus en plus, pour ne plus devenir qu'un petit point à l'horizon. Je reste là à l'arrière du bateau fixant ce point jusqu'à ce qu'il disparaisse tout à fait de mon champ de vision. Je suis en route pour une nouvelle aventure dont je rêve depuis des mois, mais je suis tout de même angoissé devant l'inconnu.
Après une nuit mouvementée en mer, je suis arrivé à Port-au-Prince en provenance de ma ville natale, une petite ville du sud. Le quai de débarquement, où je me trouve, si on peut l'appeler ainsi, est juste à côté du marché de charbon qui, sans le savoir, allait changer ma vie.
L'histoire qui suit est la mienne et pourrait être celle de milliers de jeunes envoyés par leurs familles pour vivre avec un parent, qui un oncle, une tante, une marraine dans la capitale ou pour être placés comme dans mon cas dans une famille, comme garçon à tout faire ou comme on nous appelle ici : un restavèk (reste avec).» Il existerait en Haïti près de 400 000 restavèks. Ces enfants, victimes d'abus de toutes sortes, sont maintenus dans un état proche de l'esclavage. Haïtien émigré à Toronto, Gabriel Osson raconte ici l'histoire bouleversante de l'un d'eux."
http://www.renaud-bray.com/Livre
Malgré que le phénomène des restavèks ait été officiellement aboli en 2003, des centaines de milliers d’enfants continuent d’être exploités et forcés à travailler dans des conditions sous-humaines dans beaucoup de foyers en Haïti.
Gabriel Osson raconte l’histoire d’Hubert, l’un de ces restavèks, ayant passé son enfance à la forge familiale, à Jérémie, et qu’un jour, ne pouvant plus arriver, ses parents confient à une tante à Port-au-Prince. À son tour, celle-ci le remettra entre les mains des Mirevoix en l’obligeant à « rester avec » eux et… à les servir.
C’est là que son calvaire commence. Après avoir subi des abus de toutes sortes, il s’enfuit. Dans la rue, il sera recruté par un gang et se liera d’amitié avec un de ses membres, Gégé, puis avec les filles du Club, notamment Maria Helena, qui deviendra sa compagne et l’aidera à se sortir de ce milieu.
Gabriel Osson est né à Port-au-Prince en Haïti et vit à Toronto. Spécialiste en formation et développement organisationnel, il anime des séminaires, donne des conférences et est très impliqué dans la communauté francophone de Toronto. Mais, avant tout, il est écrivain, poète et artiste-peintre. Après un premier recueil de poèmes, Efflorescences, il a publié un récit sur son expérience du chemin de Compostelle, J’ai marché sur les étoiles.
http://editionsdavid.com/2017/03/hubert-restavek-gabriel-osson/
Didier VAN CAUWELAERT
HORS DE MOI, roman, Albin Michel. 2003, 214 pages, ****
Roman du genre futuriste et fiction.Comment survivre à un double qui connaît tout de lui, sa carrière, sa famille, sa relation de couple, qui vit dans son appartement et qui est en couple avec sa femme ?
Roman intense du genre psychologique,santé mentale, psychiatrie.
Un roman prenant, pathétique d'une écriture dense, méthodique. Un auteur à l'écriture raffinée, objective et précise.
Gilles LAGROIS, Auclair, Québec
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"Je viens de sonner chez moi, et c'est un inconnu qui a répondu. Surpris, je fixe la grille de l'interphone."
"...elle n'a pas signalé ma disparition, elle n'a pas prévenu la police qui lui aurait indiqué l'hôpital où j'étais en réanimation.Et ce matin elle fait semblant d'être la femme d'un autre. Avoir un amant non plus. En deux minutes, je me retrouve jeté dehors de chez moi, sans plus aucune certitude sur rien."
"Ma mémoire est là, intacte, mais elle tourne à vide, sans écho, sans prise, désolidarisée. Je me suis senti un inconnu dans les yeux de ma femme. et elle avait l'air sincère."
"MURIEL,c'est ma femme qui a tout monté, Je ne trouve pas d'autre explication. Elle a su mon accident, elle a cru que j'étais mort et elle a fait passer son amant pour moi ..."
"Or le coma s'apparente parfois à une sorte de laboratoire du rêve."
"Scanné plutôt. L'original est toujours à sa place, mais le double est en vous."
"Une EMI.. C'est ça? Une Expérience de Mort Imminente. C'est une simple hallucination chimique, provoquée par l'asphyxie du cerveau et la décharge de glutamate qui s'ensuit."
"Vous n'existez pas."
"Ce père qui avait pris corps dans mon coma pour me dire: Tu auras une deuxième existence. Toi seul vas décider ce que en feras."
"La voix de l'inconscient, le refus de la vie que je menais sans pouvoir m'y soustraire."
Pour en savoir davantage:
Résumé :
LA DÉDICACE DE L'AUTEUR: Cher lecteur, Imaginez que vous rentrez chez vous après une semaine d'absence. Vous aurez eu un léger accident de voiture, vous sortez de trois jours de coma mais vous vous sentez en pleine forme, en possession de toute votre mémoire : rien n'a changé en vous. Mais vous sonnez à votre porte, et l'homme qui vous ouvre est dans votre pyjama. Votre femme ne vous reconnaît plus. Les voisins ne vous connaissent pas. Et l'individu qui vous a remplacé a la même mémoire que vous, apparemment, mais il a en plus des papiers à votre nom, alors que vous avez perdu les vôtres dans l'accident. Qu'allez-vous faire? Cherchez une réponse dans "Hors de moi", où je vous attends... A bientôt. (Didier van Cauwelaert)
Une lectrice:
Martin Harris, un Américain fraîchement débarqué à Paris pour commencer une nouvelle vie, sort d'un coma suite à un accident de voiture et rentre chez lui, tandis qu'il n'a aucune nouvelle de sa femme Liz. Lorsqu'il arrive à leur appartement, c'est un homme du même nom que lui qui lui ouvre, et sa femme ne semble pas le reconnaître, tout comme ses nouveaux voisins non plus. Qui est cet homme qui lui a volé sa vie ? Pourquoi Liz ne le reconnaît-elle pas ? Martin va chercher à savoir la vérité...
Peu de pages, en deux heures c'est réglé, car c'est haletant. On veut savoir ce qui est arrivé à Martin, on s'imagine mille et une explications, on attend le gros boom final. Mais à force de voir des films et séries très bien construits, on essaie dès les premières pages d'imaginer le destin du personnage principal, de résoudre l'énigme par nous-mêmes. Et à fortiori, on finit par trouver la solution (ou à s'en approcher fortement) tout seul comme un grand, avant la fin.
Ainsi en conclusion, c'est un thriller très honnêtement écrit." www.babelio.com
RAYMOND Katherine
MATRICIDE, Quai N0 5, 2017, 231 pages, Montréal, Québec
Roman à deux personnages: la mère qui se suicide et sa fille, psychiatre. La mère a quarante-neuf ans.
Un roman pas seulement touchant mais bouleversant car il s'agit de la vie et de la mort d'un être cher.
La relation mère-fille. La mère, être la belle qui aurait tout pour elle. L'amour est présent et solide mais il reste deux femmes, l'une est, l'autre est en devenir.
Avoir mal au-delà du raisonnable. Roman dont le sujet est prenant par sa réalité dans notre société actuelle.
On apprend à connaître et à reconnaître les limites de la connaissance de la psychiatrie sur l'être complexe et raffinée qu'est la femme en camouflant ce qu'elle est véritablement.
Un roman-récit car les deux sont indissociables.Un roman qui rejoint le projet de société du droit au suicide assisté. C'est à l'individu de décider de sa vie. Nous garder en vie est onéreux mais rentable pour les services et les spécialistes.
Le choix de mourir est un choix qui touche et déroge à la morale religieuse et sociale. Le choix est facile quand il n'y a pas de sauvetage possible et pas de science possible.
Un roman à deux personnages. Peut-on penser que le suicide peut être d'ordre génétique donc familial à huit possibilités parentales héréditaires?
Un grand roman et une auteure à découvrir pour son audace , son courage et son style d'écriture édifiant.
Gilles LAGROIS, Auclair, Québec
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"Identification: femme de 49 ans, divorcée depuis 2010.
Raison de la consultation: Suicide effectuée par intoxication au monoxyde de carbone."
"Elle affirme s'être sentie abandonnée à sa seule identité de mère. Son mari étant absent et se consacrant surtout à ses obligations professionnelles. Elle arrive mal à se valoriser alors qu'elle reste à la maison. Humeur euthymique, normale."
"La peur a un effet sur le corps, je l'ai appris aussi, qui s'oppose aux principes de la science."
"Morte avant d'avoir faibli. Juste cette force malsaine, car il en faut, de la force, pour se donner la mort ainsi,,,mais je ne vois que la force de la honte, de la peur."
"Tu m'avais dit alors que j'étais enfant que tu ne verrais jamais tes cinquante ans."
"Seules les mortes échappent à la honte."
"Ton suicide, mon errance, nos désirs, nos perversions: comme tout cela est en fin de compte affreusement banal, deux fautives de plus dans cette foule au sexe sans visage...des déviances de mère en fille."
"Les mots servis sous le couvert de la profession n'avaient rien guéri."
"Le trouble de la personnalité limite pourrait être essentiellement génétique. TPL"
"Tu as crié que c'était trop lourd à porter."
"On m'a dit par la suite, pour se moquer, que par rapport à ma mère j'étais une anomalie, une enfant adoptée, une erreur de la nature, une sale bête. Tu ne pouvais pas être ma mère...
Par ta faute, je souffrais de la comparaison, ma tare mille fois amplifiée."
"Quand tu es morte, j'ai enfin trouvé quelque chose à écrire sans avoir à me soucier de l'écriture."
.La mère."...d'arrêter de souffrir en vain de vouloir être l'exception...elle dictait le dessein de la femme, celui d'être admirée, adorée, couronnée de succès."
Pour en savoir davantage:
"Quand elle s’est enlevé la vie, le 1er août 2014, la mère de Katherine a laissé cette dernière sans repères, coupée d’une partie d’elle-même. La jeune femme, psychiatre, se retrouve à son tour patiente, de l’autre côté de cette ligne qui sépare les sains d’esprit des désespérés. En faisant alterner des extraits de diagnostics et les chapitres doux-amers d’une relation mère-fille complexe, Matricide compose une radiographie implacable du rapport à l’image dans une société que l’image obsède, de même qu’un regard sévère sur une médecine psychiatrique souvent plus soucieuse de faire entrer les comportements dans la norme que de remonter à la source du mal. Mais il s’agit d’abord d’un livre sur l’amour qu’une jeune femme porte à sa mère, envers et contre tout et par-delà la mort."
https://www.leslibraires.ca/livres/matricide-katherine-raymond
"Présentation : Tour à tour psychiatre et patiente, Katherine cherche à reconstituer le visage de sa mère. Cette mère qui s’est enlevé la vie au matin du 1er août 2014 mais qui n’en finit plus d’exister, adressant à la narratrice une chanson d’outre-tombe. En faisant alterner extraits de diagnostics et souvenirs d’une relation complexe, Matricide compose une radiographie implacable du rapport à l’image dans une société que l’image obsède, de même qu’un regard sévère sur une médecine psychiatrique plus soucieuse de faire entrer les comportements dans la norme que de remonter à la source du mal. Mais il s’agit d’abord d’un livre sur l’amour qu’une jeune femme porte à sa mère, envers et contre tout et par-delà la mort. "
http://www.editionsxyz.com
GOUDREAULT David
ABATTRE LA BÊTE, 2017, 226 pages, Québec
Roman québécois pour lecteur solide et averti. Le personnage principal est un jeune homme révolté, à la fois agressif et aimant mais ayant peu de contrôle sur son hypersensibilité et de sa sexualité débordante. Un personnage sympathique victime de la société mais surtout victime de ses attentes, de son inaction. Un indésirable qui veut combler ses besoins personnels en manipulant les autres et en particulier les femmes. Il s'est organisé avec son avocat juif pour échapper à la prison pour se ramasser à PINEL,un hôpital psychiatrique.
Personnage pourtant attachant, bourré de bonnes intentions mais jouant le mauvais rôle en manipulant les autres. Un homme instable et dangereux pour les autres dont il comptabilise les victimes.
LA BÊTE à abattre c'est lui. Il détruit tout sur son passage.
L'auteur est cultivé, son style d'écriture dénote une connaissance approfondie de l'humain, de la société capitaliste, de la psychologie, des déviations sociales et sexuelles.
Une image de la société, une étude de société marginale. Des profiteurs professionnels, vendeurs de drogues fortes, itinérants, SDF, squatteurs, fugueurs, jeunes et vieux, voleurs, drogués, arnaqueurs, punks, prostituées, taulards toutes catégories. Un univers à part, des marginaux, hommes et femmes.
Un roman touchant malgré sa brusquerie, ses écarts de comportement. Un auteur au talent authentique.
Gilles LAGROIS, Auclair, Québec
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"À la fin de ce récit, je vais me tuer. Et puis mourir. C'est ainsi. Toute bonne chose a une fin, mais moi aussi. Vous ne devriez même pas tenir ces pages.Que vous puissiez me lire relève de la providence, du miracle ésotérique."
"Moi, je suis fou raide. Raide bandé aussi, ça indispose les infirmières."
"L'industrie pharmacologique produit d'excellents psychotropes."
"J'aime les contraintes, autant sexuelles que littéraires.Ça favorise la créativité, émoustille l'imaginaire."
"Je ne prends plus de risques, ce sont les risques qui me prennent."
SIMON."Il s'était shooté à la Bible trop longtemps...il voyait aussi SATAN à l'occasion."
"Rien n'écoeure plus le bon bourgeois pressé qu'un quêteux heureux."
"De toute façon, je ne suis pas sexiste ni raciste, moi, je méprise tout le monde égal."
"C'est toujours avec nos cordes sensibles qu'on finit par se pendre."
"La mort est un état d'esprit; l'esprit revenu à l'état d'âme libre..."
"Rien de grave, l'existence humaine est un soupir cosmique, une sympathique insignifiance... même la pensée s'étiole."
Pour en savoir davantage:
Trois romans écrits en trois ans. Trois œuvres aussi rafraîchissantes que percutantes. Une trilogie mettant en scène la Bête, le jeune homme épouvantablement attachant, qu’on retrouve à l’Institut de santé psychiatrique Pinel, où il attend son procès pour les horreurs qu’il a commises en prison dans La Bête et sa cage. Même si son avocat plaide la non-responsabilité pour cause d’aliénation mentale, l’accusé est assez allumé pour déjouer le système, les gardes et toutes les embûches sur sa route, afin de s’évader! S’en suivra une formidable cavale, pendant laquelle la Bête s’acoquinera avec une punkette gauchiste et une vieille prostituée ravagée pour éviter la police et tenter d’accomplir sa quête ultime : retrouver sa mère. Dans ce roman, David Goudreault offre une histoire aussi survoltée que sa plume.
http://quebec.huffingtonpost.ca/2017/04/11/abattre-la-bete-david-goudreault-trilogie
"...ce n’est pas seulement de la délirante cavale d’un cinglé presque sympathique, évadé de Pinel où il a été interné au terme d’un procès qui ne l’a pas reconnu criminellement responsable du crime odieux qu’il a commis — une agression sexuelle aggravée, pour être précis —, qu’il est question ici ? Ta Bête qui court pour retrouver sa mère, qui se vautre dans sa médiocrité, qui tient des propos naïvement dérangeants sur l’étranger, sur les femmes, sur les homos, comme un petit papy de Val-d’Or, comme un analphabète de la Côte-Nord, comme un animateur de radio de Québec, c’est le genre de monstre intérieur qui nous habite un peu tous. Celui que la raison cherche quotidiennement à incarcérer, mais que l’émotion, titillée par la bêtise humaine et le populisme ambiant, vient parfois libérer ?"
http://www.ledevoir.com/culture/livres/497494/fiction-quebecoise-la-langue-rugueuse-de-david-goudreault.
ALAMEDDINE Rabih
LES VIES DE PAPIERS, roman, 2016, 325 pages, ****, PRIX FÉMINA
Confidences d'une femme solitaire possédée par les livres et même par la traduction de grands classiques pour elle-même, uniquement pour le plaisir des mots, des sentiments, des pensées des auteurs et des personnages. Elle aime, chérit certains personnages.Elle est Libanaise, vit à Beyrouth, elle a 72 ans.
Elle a une grande culture littéraire.
Vous voulez entendre parler de livres, d'auteurs de tous pays, de toutes langues. Vous devez lire ce livre qui nous oblige à nous revisiter, à faire face à nos habitudes, à nos priorités. Un livre miroir.
AALIYA est une femme solitaire submergée, obnubilée par les arts, la littérature, les oeuvres de création humaine.
Gilles LAGROIS, Auclair, Québec
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"On pourrait dire que je pensais à autre chose quand je me suis retrouvée avec les cheveux bleus après mon shampoing et les deux verres de vin n'ont pas aidé à ma concentration. Que je vous explique."
"La littérature est mon bac à sable. J'y joue, j'y construis mes forts et mes châteaux, j'y passe un temps merveilleux."
"Je pourrais me moquer du CORAN pour l'infantilité impérieuse de son contenu, mais pas pour son style."
"Parmi les nombreuses définitions du progrès,"ennemi des arbres" et "tueur d'oiseaux" me semble les plus pertinentes."
"BEYROUTH signifiant "PUITS" ...en raison de l'abondance de ses nappes d'eau souterraines."
"La tragédie de l'acte sexuel, c'est la virginité perpétuelle de l'âme."
"Si c'est le cas, pourquoi les Américains se comportent-ils toujours comme s'ils étaient des victimes?"
"La recherche de causalité est un vilain défaut."
"Traduire et ne pas publier, voilà ce sur quoi je mise ma vie."
"Mes projets me distraient. Je travaille et les jours passent. J'ai fait de la traduction mon maître. Je me suis enfuie en littérature."
"L'ART sauvera le monde, permettra à l'humanité de s'élever au-dessus de l'épouvantable bourbier dans lequel il est englué. L'art nous sauvera."
"Je me perds dans les territoires langoureux du livre."
"Au musée. Le code secret pour désigner les arabes est "chameaux."
La couleur pourpre.Les pécheurs aussi ont une âme."
"... du patriarcat...le courage des hommes, la fidélité des femmes."
"LE DIEU UNIQUE EST UN NAZI."
"Il faut se bercer d'illusions si l'on veut poursuivre en cette vie."
"L'incertitude est déstabilisante."
Pour en savoir davantage:
Résumé
"Aaliya Saleh, âgée de 72 ans, a les cheveux bleus. Elle a toujours été non conventionnelle, sans mari, sans enfants, sans religion, et a toujours lutté à sa manière contre le carcan imposé par la société libanaise. Une seule passion l'anime : la littérature. Tandis qu'elle tente de maîtriser son corps vieillissant et sa spontanéité, elle doit faire face à une catastrophe inimaginable. www.renaud-bray.com
Résumé :
Aaliya Saleh, 72 ans, les cheveux bleus, a toujours refusé les carcans imposés par la société libanaise. À l'ombre des murs anciens de son appartement, elle s'apprête pour son rituel préféré. Chaque année, le 1er janvier, après avoir allumé deux bougies pour Walter Benjamin, cette femme irrévérencieuse et un brin obsessionnelle commence à traduire en arabe l'une des œuvres de ses romanciers préférés : Kafka, Pessoa ou Nabokov.
À la fois refuge et " plaisir aveugle ", la littérature est l'air qu'elle respire, celui qui la fait vibrer comme cet opus de Chopin qu'elle ne cesse d'écouter. C'est eentourée de livres, de cartons remplis de papiers, de feuilles volantes de ses traductions qu'Aaliya se sent vivante.
Cheminant dans les rues, Aaliya se souvient ; de l'odeur de sa librairie, des conversations avec son amie Hannah, de ses lectures à la lueur de la bougie tandis que la guerre faisait rage, de la ville en feu, de l'imprévisibilité de Beyrouth." Les éditeurs
Un lecteur:
En flânant en librairie, j'ai lu par hasard le quatrième de couverture du deuxième roman traduit de cet écrivain-peintre libanais... Comme vous pouvez le deviner aisément ce sont les thématiques qui ont capté mon intérêt, et fait me précipiter pour acquérir cet ouvrage , à la couverture
affriolante (un désordre coloré de livres empilés ! )
Un roman attachant, étonnant, prodigue en digressions, références littéraires. Cette fiction met en scène dans un Beyrouth en guerre, une septuagénaire célibataire, répudiée et divorcée depuis des lustres, qui vit seule ; jusqu'à sa retraite , son existence se déroulait entre son travail
de libraire, sa passion de la lecture, qui lui permet de voir écouler le temps avec plus de douceur...
Nous accompagnons Aalya Saleh, 72 ans, ancienne libraire, qui se retrouve à la retraite, vivant seule dans son appartement, où elle continue à suivre un rite immuable le 1er jour de chaque nouvelle année ; elle choisit un texte d'un écrivain qu'elle affectionne particulièrement (dont Sebald, Pessoa, Kafka qui ont une place de choix, dans son Panthéon personnel) pour en faire une traduction en arabe...Contradiction apparente: elle s'implique à chaque traduction mais se moque éperdument de se faire publier,ou connaître de quiconque !
Ce travail de traductrice , ses lectures nombreuses l'aident à trouver un sens à son quotidien, ou du moins adoucissent son existence, dans un Beyrouth en guerre... Aalya vit dans une sorte de bulle, où elle se sent de plus en plus loin des autres, en dehors de ses souvenirs heureux avec
son amie, Hannah, à part quelques visites en solitaire au musée national de Beyrouth, où le gardien lui manifeste une attention affectueuse...
Je parlais précédemment de digressions, car il est bien sûr question avant tout des livres, d'hommages multiples à la Littérature, à la lecture mais aussi au travail des plus complexes du traducteur...Mais moult autres sujets s'entrecroisent dans des mini-histoires imbriquées: Une histoire familiale difficile dans un pays , où même les mères préfèrent les fils aux filles,
la guerre, le temps qui passe, les effets paniquants du vieillissement, qui engrangent plus de solitude et d'isolement, lorsqu'en plus, en tant que femme on a vécu la majeure partie de son existence en dehors du parcours traditionnel d'une femme libanaise, qui se doit de se
marier et de faire des enfants !!
J'ai adoré ce roman, tout en éprouvant des émotions extrêmes: une sorte de jubilation de s'immerger dans l'univers "papivore" d'Aalya, accaparée par ses lectures, ses acquisitions, et ses choix de traduction, qu'elle range méticuleusement , une fois terminés , dans des cartons, avec le livre en langue originale. Dans un même temps, une sorte de forte mélancolie
d'une vie solitaire, en marge des autres vivants, en dehors de "ces vies de papier", qui l'habitent heureusement!!
"Je me suis depuis bien longtemps abandonnée au plaisir aveugle de l'écrit. La littérature est mon bac à sable. J'y joue, j'y construis mes forts et mes châteaux, j'y passe un temps merveilleux. C'est le monde à l'extérieur de mon bac à sable qui me pose problème.Je me suis adaptée avec docilité, quoique de manière non conventionnelle, au monde visible, afin de pouvoir me retirer sans grands désagréments dans mon monde intérieur de livres. Pour filer cette métamorphose sableuse, si la littérature est mon bac à sable, alors le monde réel est mon sablier- un sablier qui s'écoule grain par grain.
La littérature m'apporte la vie, et la vie me tue." (p. 15)
Un très fort moment de lecture dont je suis très heureuse , qui provoque ma curiosité à lire l'ouvrage précédent de cet écrivain libanais, "Hakawati", où l'écrit, le romanesque, l'art de raconter des histoires occupent de nouveau, de façon différente, une place primordiale...
Lien à voir : http://www.lemonde.fr/livres/article/2009/10/29/hakawati-de-rabih-alameddine
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VARGAS Fred
QUAND SORT LA RECLUSE, roman, polar ****, 2017, 477 pages
Roman du genre polar, enquête policière qui a des allures de roman historique, de faits passés liés à un présent bouleversant, en charpie.Un polar salé, acidulé comme un thriller de secrets coupables.
De la matière grise en effervescence. Du grand art.
Gilles LAGROIS,Auclair, Québec
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"ADAMSBERG, assis sur un rocher de la jetée du port, regardait les marins de Grimsey rentrer de la pêche quotidienne..."
".. des articles de journaux récents aux titres alarmistes: Le retour de l'araignée recluse? "Un homme mordu à Carcassonne--Faut-il avoir peur de la recluse brune? Un second décès â Orange."
" Jusqu'à ce que, durant ce printemps, la petite araignée morde deux vieillards. Mais cette fois-ci, les victimes étaient mortes."
"Celle qu'on nomme la recluse, celle qui a recommencé à mordre en Languedoc-Roussillon et qui a fait cette fois deux morts."
"-Les passifs-agressifs. Mais parfois, les fiers-à-bras, les sûrs de soi, les dangereux, sont en effet tout simplement dangereux."
"On ne peut pas forcer deux cents recluses à attaquer."
"Ce n'est pas que DANGLARD est devenu con, c'est qu'il a peur."
"...les quatre autres victimes de la Bande des mordus, qui menait son combat contre la bande des recluses depuis vingt ans."
"Selon les mélodies, ADAMSBERG savait desquels il s'agissait.
Ici, un mélange: choc, stupéfaction, réflexion. Trois mélodies."
"Quelque chose que l'on sait et que l'on ne veut pas savoir."
Pour en savoir davantage:
Résumé :
« - Trois morts, c'est exact, dit Danglard. Mais cela regarde les médecins, les épidémiologistes, les zoologues. Nous, en aucun cas. Ce n'est pas de notre compétence.
- Ce qu'il serait bon de vérifier, dit Adamsberg. J'ai donc rendez-vous demain au Muséum d'Histoire naturelle.
- Je ne veux pas y croire, je ne veux pas y croire. Revenez-nous, commissaire. Bon sang mais dans quelles brumes avez-vous perdu la vue ?
- Je vois très bien dans les brumes, dit Adamsberg un peu sèchement, en posant ses deux mains à plat sur la table. Je vais donc être net. Je crois que ces trois hommes ont été.
Une nouvelle enquête du commissaire Adamsberg
.Les éditeurs
Un lecteur:
"Quand sort la recluse, alors s'ouvre une brèche menaçante dans la fine équipe d'Adamsberg...Les nerfs se tendent, les citations volent, les coups aussi - et ce ne sont pas ceux de cette brute de Noël!
Quand sort la recluse, s'ouvre derechef un bestiaire fabuleux : des oiseaux, toutes sortes d'oiseaux : martins-pêcheurs qui pêchent dans les eaux troubles du souvenir, merles moqueurs qui n'attendent pas le temps des cerises mais grappillent des framboises dans la cour du commissariat, pigeons, qui roucoulent, qui pigeonnent, cloîtrés en leur pigeonnier, hors d'atteinte, chats, surtout un, énorme, vautré sur la photocopieuse, chèvres, pauvres petites chèvres de Monsieur Seguin, toujours dévorées par le loup, chiens, le chien fidèle de Saint Roch qui vient secourir son maître perdu dans ses brumes, murènes menaçantes, dentées et agressives, cachées sous leur rocher, mais surtout grouillement d' insectes: des blaps, sales bêtes au vilain nom qui se gavent de crottes de rat et la vomissent en d'immondes crachats, et surtout des araignées: veuves noires, tégénaires, et la terrible recluse, venimeuse et froussarde, dont la morsure nécrose , infecte. Et tue...
Quand sort la recluse, se réactivent les blessures d'autrefois, s'ulcèrent les plaies jamais fermées, suppurent les cicatrices, se réveillent les fantômes et les terreurs endormies. .
Quand sort la recluse,tremblent puis meurent les criminels impunis, les tortionnaires cyniques, les pères incestueux, les mauvais garçons violents, les violeurs impénitents.
Quand sort la recluse, les terres sont remuées, les boules de neige agitées, La Garbure-un restaurant béarnais- très fréquentée...
Quand sort la recluse, Retancourt rencontre Mathias, Louis aux cheveux rouges la belle Estelle, et Adamsberg un Danglard qu'il n'aurait jamais imaginé...
Quand sort la recluse, la mort des victimes est une jouissance et la capture de leur prédateur, une souffrance.
Quand sort la recluse, trottinent des vieilles dames qui se prennent pour Sherlock Holmes.
Quand sort la recluse, Sherlock - Adamsberg est pris en étau entre son flair et son vertige, entre son humanité et son devoir, entre ses anciennes fidélités et ses nouvelles découvertes.
Plus bulleux, vague, poétique, - plus maïeutique, sémantique, psychique et zoomorphique que jamais, Quand sort la recluse est un Vargas grand cru!
A déguster sans modération.
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HILL Lawrence
AMINATA, roman, Pleine lune, 2011, 550 pages, ****
Un roman à base historique sur l'abolition de l'esclavage en Angleterre qui a été le plus grand pays esclavagiste du monde au XV111e siècle. L'histoire commence à BAYO, GUINÉE, AFRIQUE en 1745. AMINATA est une enfant de onze ans.
Un roman touchant sur la condition humaine, celle des esclaves qui étaient enlevés de leur pays d'Afrique et distribués, vendus aux grands exploiteurs des richesses du monde en AMÉRIQUE DU NORD.
Un roman courageux, à couper le souffle dans un style d'écriture tout simplement brillant.
Gilles LAGROIS, Auclair, Québec
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1802.Angleterre"On dirait que la mort ne veut pas de moi.En toute logique, je n'aurais pas dû vivre si longtemps. Pourtant, je suis encore capable de flairer l'odeur du danger quand il flotte dans l'air..."
"Il y a bien sûr la cause abolitionniste, qui occupe mon temps et me fatigue énormément."
"... accrochez-vous à votre liberté par tous les moyens."
"Toutes les fois que j'ai navigué sur des océans, j'ai éprouvé le sentiment de voguer au-dessus de tous ces disparus sans sépulture."
BAYO.1745."L'un des ravisseurs leva alors un étrange bâton , long et rectangulaire.Il se pinça les lèvres et pointa le bâton en direction de papa, à cinq pas de lui. Papa s'arrêta net et leva la main. Une explosion sortit du bâton et projeta papa sur le dos."
"Nous n'avions ni foulard ni pièce d'étoffe pour couvrir nos parties intimes.Nous n'avions même pas de sandales. Nous étions aussi nus que des chèvres, et notre nudité nous définissait comme prisonniers où que nous allions."
"On nous aligna pour former un convoi de prisonniers attachés par le cou en groupe de deux ou trois et on nous fit avancer."
"Quand les prisonniers s'écroulaient, ils étaient détachés du convoi et leurs cadavres laissés à se décomposer."
"J'imaginais ma propre mère en train de me dire:Regarde autour de toi, Regarde autour de toi et n'aie pas peur. Regarde et souviens-toi.Tiens-toi loin des problèmes. Évite le danger." .
"Le bateau est devenu une extension de nos corps en train de pourrir."
Londres 1803. "Le plus que nous pouvons demander, c'est de faire cesser la traite."
MINA. 12 ANS."Les poils rêches de sa poitrine me piquaient les seins. Sa barbe de plusieurs jours m'égratignait le visage.-Maître, faites pas ça, je vous en prie."
AMINATA est MINA."Je sentais que je donnais quelque chose de spécial aux Noirs qui cherchaient refuge en NOUVELLE-ÉCOSSE et qu'en retour ils me donnaient quelque chose de spécial. Ils me disaient que je n'étais pas seule."
"Les ÉTATS-UNIS. Il n'y avait rien d'uni dans ce pays qui proclamait l'égalité de tous les hommes tout en gardant mon peuple enchaîné."
"Quand il s'agit de comprendre les autres, nous ne nous fatiguons pas trop les méninges."
"Je me tenais dès lors devant le roi George 111."... le visage rond au teint rougeâtre et les yeux vitreux de l'homme qui dirigeait le plus grand pays esclavagiste du monde."
Pour en savoir davantage:
Résumé :
"Lawrence Hill a transformé une page négligée de l’histoire en un roman brillant et attachant, qui transporte le lecteur d’un village africain à une plantation du sud des États-Unis, d’un refuge sordide en Nouvelle-Écosse à la côte de la Sierra Leone, dans l’odyssée du retour en Afrique de 1 200 anciens esclaves.
AMINATA dépeint l’un des personnages féminins les plus forts de la littérature récente, une femme qui se fraie un chemin dans un monde hostile à la couleur de sa peau et à son sexe.
Lorsque Aminata Diallo entreprend d’écrire l’histoire de sa vie à Londres, en Angleterre, à l’aube du dix-neuvième siècle, elle possède tout un bagage d’expériences.
Enlevée de son village en Afrique de l’Ouest à l’âge de onze ans et forcée de marcher jusqu’à la mer pendant des mois dans un convoi d’esclaves, Aminata est ensuite amenée à travailler dans une plantation d’indigo sur une île au large de la Caroline du Sud.
Elle survit grâce à ses compétences de sage-femme acquises auprès de sa mère et grâce à sa force de caractère héritée de ses parents.
Mais Aminata reste piégée, échappant de justesse à la violence qui coûte la vie à de nombreuses personnes de son entourage.
Elle aura la chance d’inscrire son nom dans le Registre des Noirs, authentique registre de l’armée britannique qui permit à 3 000 loyalistes noirs d’embarquer à Manhattan sur des bateaux à destination de la Nouvelle-Écosse et de Québec après la guerre d’Indépendance américaine. "
Les éditeurs
Un lecteur:
"Aminata est une jeune fille africaine de 11 ans, enlevée à ses parents, à son peuple, à son pays dans le cadre de la traite des esclaves et du commerce triangulaire. Ce livre retrace son aventure et le combat qu'elle a dû mener pour s'affranchir. A travers ses yeux, nous assistons à l'horreur de l'esclavage et des préjugés. Son parcours d'enfant, puis de jeune femme, d'épouse, de mère, de vieille femme est poignant. Les étapes de sa vie s'enchaînent et le moins que l'on puisse dire c'est qu'elle a souffert, mais s'est relevée à chaque fois. L'expression "renaître de ses cendres" prend tout son sens avec elle.
D'abord considérée Africaine, puis Noire, puis Néo-Ecossaise, et enfin étrangère en son propre pays, Aminata devient citoyenne du monde par ses nombreuses migrations. Son rôle de "djéli", c'est-à-dire "témoin", lui tient à coeur, et à chaque humiliation, chaque blessure, elle trouve la force de survivre pour cela : pour témoigner, rendre compte de ce qu'elle a vu, vécu. La force et la sagesse de cette femme sont remarquables.
Cette période d'avilissement des personnes noires, si lointaine dans mon esprit est devenue soudainement plus concrète, plus réelle. La recherche d'un monde plus juste, d'un monde où l'Homme, peu importe la couleur de sa peau, est considéré en tant que tel est le but ultime d'Aminata et devrait être celui de chacun. Vous l'aurez compris, j'ai été bouleversée par ce livre, par la soif de liberté de la protagoniste et je ne peux qu'en recommander la lecture prestement."
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