Marlène, roman de Philippe DJIAN, 2017, 211 pages
01/10/2017 18:06 par livresentete
DJIAN Philippe
MARLÈNE, roman, 2017, 211 pages
Un roman sous-tension : deux amis qui ont fait la guerre ensemble, amis pour la vie peut importe les événements, reviennent dans leur ville retrouver leur vie d'avant. DAN est un homme célibataire. RICHARD retrouve sa femme NATH, sa fille MONA. Peu de temps après arrive dans le décor MARLÈNE, la sœur prodigue de NATH, femme célibataire en mal d'amour et d'homme car elle est enceinte.
Le genre de roman qu'on aime ou qu'on n'aime pas. Des histoires du passé de chacun d'entre eux qui reviennent bouleverser leur vie présente.
Gilles LAGROIS, Auclair, Québec
« Fille.Ce n'était pas la meilleure chose à faire.Il risquait même d'envenimer la situation qui déjà n'était pas pas fameuse. Mais comme elle refusait de lui ouvrir, de l'écouter, il enfonça la porte d'un coup d'épaule. »
« NATH. Faut aimer la vie de province, faut s'attendre à s'ennuyer un peu. »
« RICHARD. ...la compassion n'était pas son fort. Il en avait très peu en réserve, à ne distiller qu'au compte-gouttes. »
« MARLÈNE, cette demi-dingue ...qui piquait du nez à la moindre occasion et attirait les merdes comme un aimant attire le fer, c'était gâcher. »
« Accueillir les gars qui rentraient d'un séjour en enfer était un devoir, une tradition, un grand moment d'émotions, d'embrassades et de larmes qui réunissait les familles... »
« MONA. Sois un peu intelligente. La première chose qu'on apprenait, c'était se savoir ramper. Laisse passer les trucs au-dessus de ta tête, suis mon conseil. »
« RICHARD. Je préfère une vie dangereuse à une vie de merde, je vais pas te le répéter. On ne pouvait refaire RICHARD»
« DAN. Il était habitué. D'une certaine manière, il pensait qu,il était déjà mort. Ceux qui avaient séjourné en enfer n'en revenaient jamais. Toujours seuls, toujours plombés, à moitié fous. »
« DAN.NATH, Elle savait qu'il donnerait un bras pour elle. Que pour RICHARD, il en donnerait deux. »
« Il y a un âge où on est tellement concentré sur soi qu'on ne voit plus les autres. »
« Les petites querelles, les petites brouilles, les bouderies n'étaient plus d'actualité.À présent, on ne rigolait plus. On se faisait du mal pour de bon. »
« S'élancer à découvert était parfois la seule option permettant de rester en vie. »
« Plus on a à perdre, plus on est fort. »
Pour en savoir davantage :Résumé :
Dan et Richard, deux vétérans de l’Afghanistan et amis d’enfance, vivent dans la même ville depuis leur retour des zones de combat. Encore gravement perturbés par ce qu’ils ont vécu, ils peinent à retrouver une vie normale.
Le cas de Dan est à peu près réglé – il s'oblige à une hygiène de vie très rigoureuse, travaille assidûment ; mais celui de Richard – bagarreur, récidiviste, infidèle – semble définitivement perdu.
L’arrivée de Marlène, la belle-sœur de Richard, va redistribuer les cartes. Jusqu’à la tragédie?
Condensé dans sa forme, nerveux, Marlène est un roman tout entier tendu par la brusque fuite en avant de ses héros. Les éditeurs
Une lectrice :
« Voici un roman tendu, décoiffant, surprenant, éblouissant avec ses audaces stylistiques!
Dès le début les chapitres très courts donnent le ton et l'écriture minimaliste obligent le lecteur à beaucoup de concentration pour saisir le sens.
__Deux hommes, Dan et Richard, revenus d'Afghanistan, d'Irak ou du Yémen , profondément marqués par la guerre, gravement abîmés , hantés par des cauchemars tentent tant bien que mal de retrouver " une vie normale" .....
__Trois femmes, trois personnalités tourmentées, traînent leurs fêlures ;
: Nath, la femme de Richard s'est laissée aller à des ébats sans passion auprès d'un amant très collant .
: Mona, leur fille , une ado de dix- huit ans, en crise, hypersensible, révoltée, ne supporte plus ses parents et se réfugie chez Dan .
: Enfin Marlène, la soeur de Nath déboule chez elle, bordélique et aguicheuse, sans boulot , un peu névrosée, sème autour d'elle de la tension, de la tendresse, du drame.......
Gaffeuse , elle attire et suscite les catastrophes!
Maléfique , elle ?
N'en disons pas plus .......
Cette fois encore , le romancier se glisse habilement dans les méandres de la socièté actuelle et les décrit avec acuité .
Il trempe sa plume dans une encre très noire , cisèle un personnage féminin accrocheur et puissant .il connaît bien les femmes !
Amitiés viriles, sexe, alcool, conflits , ruses féminines, la tension monte inéluctable, on entre dans l'univers habituel de cet auteur .
L'écriture rèche, simple, addictive, sèche , acérée révéle une histoire obsédante qu'on ne quitte plus, par delà la fin frappante et inimaginable , une excellente fuite en avant que l'on sentait confusément , brutale , une tragédie ?
Parfaite maîtrise de l'écriture , nervosité, suspense, tension, noirceur , l'auteur continue de nous surprendre au fil de ses oeuvres ! « www.babelio..com
CLEAVE Paul
UN EMPLOYÉ MODÈLE, roman, Sonatine, 2010, 419 pages, ****
Un roman du genre thriller**** présenté avec une note d'humour. L'auteur se moque de la la vie, du monde et JOE représente un homme ordinaire, sans histoire, qui se fou bien du monde, du quotidien, de la vie plate à cause de l'écrasante chaleur de la Nouvelle-Zélande qui blase sa population. Il travaille comme homme de ménage dans un commissariat central de la ville où il est considéré comme un attardé. JOE-LE-LENT est un assassin, un tueur en série. C'est un tueur de femmes.
JOE traîne sa mallette avec ses couteaux et un pistolet au poste de police où il travaille comme homme d'entretien. Son expérience de tueur l'aide à trouver les assassins que recherchent les policiers et détectives du poste de police où il travaille.
Un roman déroutant par son humour et la désinvolture avec laquelle JOE commet ses meurtres.Un roman dont l'écriture brillante est celle d'un maître dans le genre.
Gilles LAGROIS, Auclair, Québec
« Christchurch la nuit.Pas du tout La Cité des anges. Mon terrain de jeu. La Nouvelle-Zélande est connue pour sa tranquillité, ses moutons et ses hobbits. Christchurch est connue pour ses jardins et sa violence...mais vous ne pouvez pas y aller le soir sans prendre un coup de couteau ou une balle, qui feront de vous un excellente engrais naturel. »
« SALLY. Elle pense à JOE et au gentil jeune homme qu'il est. Elle aimerait pouvoir faire davantage pour lui. »
« … je ne suis pas comme ces bâtards de pervers qui se mettent à buter des femmes par besoin sexuel. Je le fais pour m'amuser. Et ça c'est une grosse différence. »
« Il doit y avoir deux ou trois milliards de femmes sur cette terre. En tuer une par mois, c'est pas grand-chose. »
« Le viol est un crime où le sexe est l'arme. Le sexe est utilisé pour le pouvoir et pour le contrôle; il est utilisé pour dominer. »
« On me parle comme si j'étais un crétin. »
« La sociabilité ne me vient pas facilement. »
Pour en savoir davantage : un lecteur
« Ha, ce bon vieux Joe Middelton ! Mine de rien, avec son balai à franges et son seau, sa belle combinaison de travail, il passerait presque inaperçu dans les locaux de la police. Homme de ménage "retardé" comme il aime le faire croire, Joe-le-lent partage sa vie entre son boulot, ses poissons rouges Cornichon et Jéhovah, sa collègue Sally qui, en bonne chrétienne, se croit dans l'obligation d'aider ce pauvre Joe parce qu'il lui rappelle son frère et sa maman qui le harcèle plus qu'autre chose et insiste toujours pour qu'il vienne manger chez elle son fameux pain de viande.
Mais derrière ce petit bonhomme se cache le Boucher de Christchurch, serial-killer qui compte déjà un joli tableau de chasse à son actif. Pas peu fier de ses exploits, et heureusement, parce que c'est là sa seule distraction. Mais, voilà qu'une ombre se profile au tableau. En effet, un meurtre vient d'être commis et la police le met sur son dos !
Lui, pauvre innocent qui a bien du mal à en croire ses oreilles ! Chacun ses meurtres et Joe ne tient pas plus que ça à endosser celui des autres ! Il se met alors à la recherche de cet autre assassin qui a pitoyablement essayé de le copier. Même s'il est bien placé pour surveiller toutes les enquêtes en cours, la tâche va s'avérer un peu plus compliquée qu'il ne l'aurait pensée...
Au vu de la quatrième de couverture, je m'attendais à une autre histoire de serial-killer comme on aurait pu déjà en lire mais là, pour le coup, j'ai été bluffée ! Je ne m'attendais pas à une histoire aussi alambiquée, tortueuse et à un scénario vraiment original et captivant de bout en bout. de multiples rebondissements et de nouveaux personnages viennent ici et là redonner un coup de fouet pour repartir de plus belle. On ne s'ennuie pas une minute. Cleave, bien malgré lui, a réussi à nous le rendre sympathique et nous offre toute une panoplie de personnages tous plus ou moins loufoques, un brin déjantés ou complètement barrés, pour notre plus grand plaisir.
D'une écriture cinglante, directe et prenante, Paul Cleave a su renouveler le modèle du genre et c'est tant mieux !
Un employé modèle... dans son domaine, il est parfait ! « babelio.com
SOLNIT Rebecca
GARDER L'ESPOIR, AUTRES HISTOIRES, AUTRES POSSIBLES,
essai, Actes Sud, 2006, 147 pages, ****
Un essai qui nous renseigne sur la stagnation et l'exploitation des petites économies face aux multinationales et surtout de la mondialisation qui est la seule gagnante face aux petits pays sous-développées, au pouvoir et à l'économie restreinte. Un livre qui nous démontre que le réchauffement planétaire tue davantage que le terrorisme.Chaque pays devrait veiller à ses propres intérêts.Ce qui nous unit, c'est l'imagination, la créativité, le lendemain. Croire en nous-mêmes était possible et opportun et nécessaire.
Un essai qui nous renseigne, nous éclaire, nous dicte de nous prendre en main comme pays autonome économiquement. Un véritable cours sur les enjeux de l'économie mondiale et américaine dominante.
Gilles LAGROIS, Auclair, Québec
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« L'avenir est sombre, ce qui, somme toute, est la meilleure des choses pour un avenir.
Virginia WOOLF »
« Pensez localement, agissez globalement. »
« .. de votre capacité collective à déjouer les prévisions. À transformer la violence annoncée en une paix émouvante. »
« Le 12 octobre 1992. Le 500e anniversaire de l'arrivée de Christophe Colomb...où cette date marque non pas une découverte mais bien une INVASION. »
« Le seul point commun est que, dans tous ces cas, le changement commence toujours par une idée, un espoir.Espérer est un pari sur l'avenir, sur son désir et sur l'idée que l'incertitude..vaut mieux que l'assurance dans la tristesse. »
« Sans l'espoir pour appeler à l'action, l'action est impossible. »
« Tout peut arriver, et dépend pour beaucoup de ce que nous faisons ou ne faisons pas. »
« ...tournant le dos à l'autorité ou à l'injustice plutôt que de les affronter. Faire autrement ou le refus d'agir. »
« .. c'est que les acteurs économiques de la mondialisation trouvent le moyen d'être tout à la fois anti..écologique, antidémocratiques, et anti-bien d'autres choses encore. La résistance, comme le capitalisme, ignorera les frontières. »
« ..mais nous autres pourrions apprendre à mieux regarder les effets de nos actes sur l'environnement et la planète. »
Pour en savoir davantage :
« Qui aurait pu imaginer, il y a vingt ans, que le mur de Berlin tomberait ? Et que Nelson Mandela deviendrait le président d'une Afrique du Sud transformée en profondeur ? Qui aurait deviné que les Indiens du Mexique se révolteraient et que les débats sur l'écologie seraient suivis, un peu partout dans le monde, de réels progrès ? L'écrivain et activiste politique Rebecca Solnit plaide, dans cette analyse des grands mouvements contestataires récents (de 1989 à nos jours) pour un changement radical de notre point de vue : Et si l'espoir était de mise ? Servi par un style alerte, étincelant d'énergie et d'imagination, cet essai nous invite à considérer le monde à travers le supplément de liberté, de démocratie et de citoyenneté qu'il a acquis ces derniers temps « Les éditeurs
https://www.senscritique.com/livre/Garder_l_espoir
Rebecca Solnit est une écrivaine de San Francisco, auteure de 13 livres sur l'art, le paysage, la vie publique et collective, l'écologie, l'espoir, l'errance, la rêverie et la mémoire.
Elle a milité et écrit contre le changement climatique, pour les droits sur leurs terres des natifs usaméricains (les "Indiens"), contre le nucléaire et la guerre et pour les droits humains.
TESSON Sylvain
SUR LES CHEMINS NOIRS, 2026, 142 pages
Le récit d'un voyage à pied, un circuit aller et retour en France, né d'une chute qui laissera des traces surtout sur le visage crochu de Tesson devenu un freak à la suite de cette chute. L'année a été rude. Ce voyage à pied durera deux mois. Une longue marche dans laquelle il fera l'agréable rencontre de deux amis marcheurs. Une marche dont la cadence est d'environ quarante kilomètres par jour: Le Mercantour, le parc national, des Alpes-Maritimes et des Alpes-de-Haute-Provence.
Le récit est imprégné de la philosophie de l'auteur. Un récit riche en réflexion sur l'environnement, l'écologie, notre surconsommation, notre manque d'exercice physique, la connaissance et la jouissance physique de notre pays.
Un récit dont nous sortons enrichis .Un auteur inconditionnel pour son écriture raffinée, sa philosophie, son expérience de vie.
Gilles LAGROIS, Auclair, Québec
wwww.
"Cent milliards d'êtres humains sont nés sur cette terre depuis que les Homos sapiens sont devenus ce que nous sommes."
"Si je m'en sors, je traverse la FRANCE à pied. J'avais rêvé aux bivouacs, je m'étais imaginé fendre les herbes d'un pas de chemineau.
"Bref à vivre comme un de ces chiens: ils goûtent la paix, la langue pendante, donnant l'impression qu'ils avalent le ciel, la forêt ou la mer et même le soir qui tombe."
"Je fis les premiers pas en pensant que si je réussissais cette traversée de France, ce serait une rémission. Je plaçais mon salut dans le mouvement.
"CESSEZ VOTRE GUERRE INTÉGRALE CONTRE LA NATURE."
"Les choses avaient tout de même mal tourné. Les hommes s'étaient multiplié, ils avaient investi le monde, cimenté la terre, occupé les vallées, peuplé les plateaux."
" Étions-nous nombreux à jalouser les bêtes?" Non seulement le loup n'attaquait pas l'homme mais il tenait à l'éviter."
"La nature aime à se cacher dit Héraclite. "La carte promettait l'évasion."
"Il n'y a plus beaucoup de liberté dans le monde, c'est entendu, mais il y a encore de l'espace."
"Non contents de tracer un réseau de traverse, les chemins noirs pouvaient aussi définir les cheminements mentaux que nous emprunterions pour nous soustraire à l'époque. Mépriser le monde...NON! Il suffirait de rien avoir de commun avec lui...se détourner. Mieux encore, disparaître. Dissimule ta vie, disait ÉPICURE... une devise pour les chemins noirs. Nous étions dégoûtés du clignotement des villes."
"C'était un carton d'invitation à ficher le camp. Vivre me semblait le synonyme de " s'échapper"... les hommes qui fuient. Fuir, c'est commander... de n'avoir aucune prise sur vous."
"Hommes de la lumière, peau cuite de soleil, cuir durci par le vent, dormir sous le ciel. Hommes de l'ombre, à l'abri de leur toit et leurs mauvais rêves."
Pour en savoir davantage:
Résumé :
Il m'aura fallu courir le monde et tomber d'un toit pour saisir que je disposais là, sous mes yeux, dans un pays si proche dont j'ignorais les replis, d'un réseau de chemins campagnards ouverts sur le mystère, baignés de pur silence, miraculeusement vides.
La vie me laissait une chance, il était donc grand temps de traverser la France à pied sur mes chemins noirs.
Là, personne ne vous indique ni comment vous tenir, ni quoi penser, ni même la direction à prendre.
Sylvain Tesson
Un lecteur:
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Après les ravages causés par sa chute, plutôt que marcher sur un tapis roulant dans un Centre de rééducation, il a choisi la marche, un exercice qui lui est familier.
Après avoir baroudé dans les pays étrangers, sa remise en forme, sa renaissance, il la réalise sur les chemins de France, les chemins noirs, sentiers parfois devenus inexistants. Son voyage salvateur débute le
24 août à la frontière italienne et s'achève le 8 novembre à l'extrémité du Cotentin. S'il a démarré seul, quelques parcours se font en compagnie de son ami Cédric Gras et d'une de ses soeurs ; le voyage s'achève avec ses deux amis, Goisque et Humann. Les chemins noirs, plus qu'un récit de voyage, est une ode au courage et à l'amitié. Sylvain Tesson, un grand écrivain que j'admire. À lire !
ROBOTHAM Michael
TRAQUÉES, roman, thriller, ****, 2009, 476 pages
Un roman du genre thriller, grands frissons d'un style d'écriture renversant, à couper le souffle. L'auteur nous transporte dans un monde où nous devenons partie prenante des événements. Les personnages deviennent des êtres connus dont nous partageons et la douleur et la folie.La psychologie des personnages est d'une grande efficacité et l'action nous tient en haleine comme si nous faisions partie du drame. Un suspense exceptionnel par un maître de l'écriture et du drame psychologique. Un thriller psychologique terrifiant. Le narrateur, le personnage principal est psychologue. Il est atteint d'un début de parkinson
Gilles LAGROIS, Auclair, Québec
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« Il arrive un moment où tout espoir disparaît, où toute fierté, toute attente, toute foi, tout désir cessent d'exister. Ce moment m'appartient. Il est à moi. C'est là que j'entends le bruit, le bruit d'un esprit qui craque. »
« L'alcool n'est pas un substitut des larmes. Il les nourrit de l'intérieur où c'est moins embarrassant. »
« DARCY, 16 ans. Elle se comporte en adulte : elle est éloquente, insolente, mais sous ces dehors bravaches se cache une enfant meurtrie. «
« L'intimité et la liberté individuelle passent après la sécurité publique. »
« Les adolescentes sont les créatures les plus compliquées de l'univers. Elles sont déconcertantes. »
/Tu as appris à érotiser la douleur, la torture. Tu as fantasmé là-dessus en embarquant des femmes dans tes délires pour les humilier, les punir, les briser. »
« Deux victimes—des femmes blanches. Des mères de famille. Nues toutes les deux. Des associées. L'une d'elles saute d'un pont, l'autre est pendue à un arbre comme un morceau de viande. »
« Il n'y a rien de spontané ni de naturel chez GIDEON TYLER, C'est une brute, un sadique, un être qui veut tout régenter et qui a entrepris de détruire...la famille de sa femme et de liquider toutes ses amies. »
GIDEON. Sa haine exige que nous nous écartions de son chemin; elle nie les droits d'autrui, elle élimine, elle empoisonne...C'est cette haine qui le soutient. »
GIDEON TYLER. C'est un observateur, un catalogueur de caractéristiques humaines, un collectionneur d'indices susceptibles de le renseigner sur les gens. »
Pour en savoir davantage :
Résumé :
Une femme nue en talons rouges se tient sur le parapet du pont suspendu de Clifton, le dos collé à la barrière de sécurité. Elle pleure au téléphone. À quelques mètres d'elle, Joseph O'Loughlin, psychologue, s'efforce de la dissuader de sauter. « Vous ne comprenez pas », chuchote-t-elle avant de s'élancer dans le vide.
Plus tard, Joe reçoit une visite de la fille de la victime, convaincue que sa mère n'aurait jamais attenté à ses jours.
Joe voudrait la croire...
Thriller psychologique terrifiant, Traquées explore les recoins les plus sombres de l'esprit humain. C'est à ce jour le roman le plus puissant de Michael Robotham.
Un lecteur:
C'est un roman à découvrir. Et ce, pour plusieurs raisons :
Joseph O'Loughlin est professeur de psychologie et il aide les policiers dans certaines circonstances, comme les tentatives de suicide. Il peut donc être appelé à toute heure de la journée. C'est justement le début de ce roman. Il n'a pas pu empêcher une femme de se jeter en bas d'un pont, sauf que celle-ci lui a dit "vous ne comprendriez pas" avant de le faire.
À vouloir comprendre ce geste et ses dernières paroles l'amène à découvrir un meurtrier en série qui détruit littéralement ses victimes avant de les contraindre à se tuer. Un véritable sadique qui peut même percevoir le "craquement" du cerveau au moment précis où il se produit.
Ce roman à trois narrateurs : le professeur, le psychopathe et l'auteur. La voie du psychopathe m'a énervé au début mais j'ai compris la nécessité de cette voix qui nous permet de découvrir une personnalité complexe, que l'on peut détester mais aussi ceux qui se cachent derrière lui avec des airs innocents.
Ce n'est pas seulement un roman d'action. C'est aussi un roman de personnes qui pensent, qui aiment, qui ont peur et qui vivent. Elles ont donc de la consistance et je pourrais écrire quelques paragraphes sur quelques uns d'entre eux.
Contrairement à d'autres polars, la vie du héros n'est pas en parallèle de l'enquête mais fait partie du roman comme celle des autres personnages. Sa conjointe lui reproche justement d'apporter ce poison à la maison et d'être responsable de leurs malheurs.
C'est un polar qui ne se contente pas de raconter une enquête mais nous pose des questions et nous fait prendre consciences de certaines réalités de la vie et de la société. Ajoutez une belle plume et vous vous retrouvez avec une belle collection de citations. Je vous suggère d'ailleurs de les lire. Vous en apprécierez certainement quelques unes à la surprise de ceux qui les ont mises.
Oui, l'auteur nous raconte une histoire passionnante et nous fait partager le déroulement d'une enquête policière. Mais surprise, ce polar se transforme peu à peu en un solide thriller pour les100 dernières pages.
BUTLER Nickolas
RETOUR À LITTLE WING, roman, 2014, 444 pages, États-Unis, ****
Un premier roman réussi qui fête, honore l'amitié de quatre hommes, de leur femme, de leur vie familiale, de leur carrière individuelle. Un roman dans lequel les quatre amis d'enfance, nés dans la même ville, se serrent dans leurs bras et se disent sincèrement "Je t'aime, vieux".Une amitié rare, sincère, durable qui franchit tous les obstacles de la vie, leur carrière, leur déroute. Des amis d'enfance, parfois des amis qui se réconcilient.Un roman qui célèbre l'amitié entre hommes, pas toujours évident.
Un premier roman émouvant, saisissant et un auteur de talent à découvrir.
Chaque chapitre est annoncé par la lettre du prénom d'un personnage y compris BETH, leur meilleure amie.
Un livre remarquablement original.The New York Times.
Un livre absolument magnifique.Olivier Adam
Gilles LAGROIS, Auclair, Québec
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"Nous l'invitons à tous nos mariages; LEE était célèbre. Nous adressions les faire-par à sa maison de disques, dans un gratte-ciel new-yorkais, pour qu'elle lui transmettre les enveloppes tape-à-l'oeil en papier doré lorsqu'il était en tournée à Beyrouth, Helsinki ou Tokyo."
LEE, LELAND."Le succès de LEE ne nous avait pas surpris.Il n'avait jamais renoncé à sa musique.Il était le meilleur d'entre nous. Il écrivait des chansons sur notre coin du monde.Ses chanons étaient nos hymmes"
"KIP venait de rentrer dans les Wisconsin après neuf ans comme courtier à la bourse de marchandises de Chicago. Il faut reconnaître qu'il avait une intelllience farouche.Mais il avait redonné vie à la fabrique."
"Notre ami RONNY TAYLOR était alcoolique.La boisson lui avait joué un sale tour."
"HANK.Le meilleur ami de LEE."
"LEE et KIP ..ils n'étaient plus amis..ils n'étaient que deux hommes qui ne s'appréciaient pas, qui ne partageaient plus rien...leurs chemins se croiseraient par hasard."
"RONNY, après son accident. Quand je montais les taureaux, je pensais à rien d'autre qu'à m'accrocher.Et dans ma situation, j'ai l'impression d'être en cage."
"BETH...je m'étais aperçue que nous pouvions nous montrer aussi froids que notre saison la plus longue."
"On croit connaître quelqu'un, mais on ne connaît jamais vraiment personne."
"LEE.HANK. Je suis prêt à ce que tu me casses la gueule si on peut recommencer à être amis après. J'en ai vraiment rien à foutre."
"HANK...le pardon n'est rien d'autre qu'un profond soupir."
Pour en savoir davantage:
Résumé
« Ces hommes qui sont tous nés dans le même hôpital, qui ont grandi ensemble, fréquenté les mêmes filles, respiré le même air. Ils ont développé une langue à eux, comme des bêtes sauvages. »
Ils étaient quatre. Inséparables, du moins le pensaient-ils. Arrivés à l’âge adulte, ils ont pris des chemins différents. Certains sont partis loin, d’autres sont restés. Ils sont devenus fermier, rock star, courtier et champion de rodéo.
Une chose les unit encore : l’attachement indéfectible à leur ville natale, Little Wing, et à sa communauté. Aujourd’hui, l’heure des retrouvailles a sonné. Pour ces jeunes trentenaires, c’est aussi celle des bilans, de la nostalgie, du doute…
Nickolas Butler signe un premier roman singulier, subtil et tendre, récit d’une magnifique amitié et véritable chant d’amour au Midwest américain.
Les éditeurs
Un lecteur:
" Ils sont Hank, Lee, Ronny, Kip, copains d'avant, copains toujours, aux liens amicaux forts de souvenirs d'adolescents dans leur Wisconsin natal.
Little Wing est, et sera toujours leur ville.
Ils sont devenus hommes, aux destinées diverses, en fortune, réussite, gloire et bonheur personnel.
Leurs voix et celles de leurs proches se croisent dans des chapitres qui parlent de fraternité, de loyauté, de rêves et de nostalgie.
Certains recherchent le bonheur d'un passé chargé de promesses ou endurent une vie de futilités et d'occasions ratées, d'autres se retournent sans regret en savourant le bonheur présent quand d'autres encore, sans avenir, "s'emmerdent mortellement".
En accompagnant ces vies d'hommes qui n'arrivent pas se quitter, un sentiment de plénitude ressort à travers les valeurs essentielles d'une existence simple et sereine, dans la tranquillité campagnarde de l'Amérique profonde, éloignée des artifices de la célébrité et de la frénésie citadine.
Un livre qui décortique le sentiment d'appartenance à un lieu et à une enfance, qui évoque la puissance de la fidélité et le mystère de l'amitié.
C'est un premier roman réussi, un peu triste, un peu mélancolique, un peu romantique. Néanmoins, l'atmosphère est y confortable, on s'y sent très bien, on passe un très bon moment, car l'écriture est juste, descriptive, évocatrice de quiétude."
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PAGÉ Lucie
MON AFRIQUE, biographie, 2014, 769 pages, ****
Un livre qui nous permet de suivre par le vécu en Afrique de Lucie PAGÉ, les événements politiques qui se sont déroulés en Afrique du Sud des années 1990 à 1999. On peut suivre le parcours de la vie politique de NELSON MANDELA, président du pays et de JAY NAIDOO, homme politique et ministre, le mari de Lucie PAGÉ. Une biographie détaillée, spontanée de sa vie personnelle, de sa vie de journaliste pour Radio-Canada, de sa vie de femme et mère de famille dans un pays reconnu pour sa violence, ses bouleversements raciaux reliés à la politique raciste et dure de l'APARTHEID.
Un livre à base historique qui nous permet de mieux comprendre la violence et les tragédies qui ont traumatisé et stigmatisé la population noire de l'AFRIQUE DU SUD sous le régime de l'APARTHEID gouverné par les BLANCS.
Une biographie qui nous éclaire et nous bouleverse à la fois. Un épisode riche, intense, éprouvant et marquant de la vie de la journaliste Québécoise LUCIE PAGÉ.
Gilles LAGROIS, Auclair, Québec
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"Les jackrollers considèrent que forcer une femme à avoir un rapport sexuel constitue une faveur à son endroit plutôt qu'un crime."
"Vous avez le droit de hurler votre colère. ...vous avez le droit de crier à l'injustice."
"Et je reprends mes activités habituelles: pleurer et attendre JAY."
"...la majorité des AFRIKANERS Blancs se sont toujours considérés comme un peuple choisi par Dieu pour dominer les races "inférieures".
"Je vais vous trouver, Je vais vous violer et je vais vous tuer. Croyez-moi! Vous venez de déclarer la guerre aux hommes! Ce que vous appelez le VIOL, c'est une faveur que l'on fait aux femmes!"
"C'est exatement ce qu'il me fallait pour persévérer: une menace de mort!"
"Naître femme et noire en Afrique du Sud, c'est naître mouton dans une cage aux lions."
"En Afrique du Sud, la pire des souffrances se lit sur le visage des femmes.
TOUTES LES 84 SECONDES UNE FEMME EST VIOLÉE."
"RÉFÉRENDUM. Le OUI l'a emporté avec 68,7% des voix. Les Blancs ont dit NON à l'Apartheid.
Ce fut le dernier vote blanc de l'histoire du pays."
"Mariage de JAY et LUCIE.C'est l'amour qu'on célèbre JAY et Moi,depuis le premier instant, nous sommes soudés."
"La société sud-africaine est violente, c'est connu.Une femme sur six est battue par son partenaire même une sur quatre.La violence y est davantage "acceptée" qu'ailleurs. C'est un crime protégé."
"Brahmas Kumaris. La spiritualité est la clé du respect et de la confiance."
"Pour des raisosns économiques, l'Apartheid n'était tout simplement plus viable."
"La colère ne mène nulle part.Sois ferme, mais soit calme."
"Les Blancs restent cachés. Les Noirs sont dans la rue. Nous sommes à l'heure de pointe, en plein quartier des affaires. Les Blancs souffrent de leur passé."
"...la force des chants. Ils décontenançaient les policiers et les soldats.Ça leur donnait la chair de poule et des frissons dans le dos. Le chant était une arme. Au sens propre du terme."
Résumé :
Reporter, femme amoureuse et mère, Lucie Pagé nous ouvre les pages de sa vie pour nous transporter en Afrique du Sud, au cours de la décennie 1990. Tandis que Nelson Mandela rallie les forces qui briseront le joug de l'apartheid, une journaliste québécoise et un syndicaliste sud-africain, Jay Naidoo, choisissent de s'aimer. Mon Afrique raconte cette double chronique: la libération d'un pays, et la victoire d'un amour qu'on aurait dit impossible.
Si l'Afrique de Nelson Mandela est balayée par des vagues de violence, la vie de Lucie et de Jay est malmenée par la douleur de l'exil- Lucie a laissé un fils en Amérique-, le poids des différences- elle est blanche et reporter, il est noir et «né avec une mission», leur couple est l'incarnation d'un ordre nouveau encore à naître- et par l'incessant duel qui oppose amour et devoir.
Les mots de Lucie Pagé dépeignent avec une rare authenticité ces années exceptionnelles de l'histoire contemporaine. Ils nous plongent aussi au coeur d'une aventure qui s'écrit au féminin, et qui est loin d'être finie...
Une lectrice:
Un récit auto-biographique où l'émotion est présente à tout moment. L'auteure, mariée à un ministre de l'Afrique du sud, vit une vie de déchirements, d'amour et de passion dans un pays qui tente de se reconstruire, alors que son fils de 4 ans est demeuré au Québec. Ce livre nous fait voir ce pays et la vie des gens qui y ont vécus, dans le contexte d'après apartheid. Une lecture très captivante, on en voudrait plus.
HEGLAND Jean
DANS LA FORÊT, roman, 1996, 2017, 301 pages
Un roman remarquable pour le réalisme de notre époque contemporaine et de notre mode de vie capitaliste, de consommateurs d'énergie irresponsables.Notre réalité peut basculer: pas d'électricité, pas de téléphone, pas d'internet,pas d'essence, les magasins sont fermés. Tout est fermé. Pas de pompe à eau.
La solution: rester ou partir pour une autre région ou un autre pays.
NELL et EVA décident de rester chez eux, à la campagne, près d'une forêt pleine de ses richesses à découvrir.Un monde irréel, une vie irréelle sans énergie. NELL, la narratrice a dix-sept ans.
Un roman qui nous fait découvrir une réalité, une possibilité, un avertissement mais également des possibilités insondées, oubliées. Ce roman me fait penser à la vie de mes grands-parents qui sont nés à la fin du 19è siècle, de mes parents nés en 1918.
Un roman non pas alarmiste mais confiant, optimiste car la nature est encore à notre portée, seules les connaissances et les habitudes nous manquent. Nous devons changer notre mode de vie de consommateurs irresponabltes et frivoles.
Une auteure de talent à découvrir pour son écriture explicite, claire.
Gilles LAGROIS, Auclair, Québec
"C'est étrange, d'écrire ces premiers mots, comme si je me penchais par-dessus le silence moisi d'un puits, et que je voyais mon visage apparaître à la surface de l'eau..."
"Joyeux Noël semi-païen, légèrement littéraire et très commercial, annonçait toujours notre père le matin de Noël..."
"L'air frais et vivifiant et la forêt nettoyaient nos sens et nos palais...notre père déclarait immanquablement: Voilà le vrai cadeau de Noël, nom de Dieu--la paix, le silence et l'air pur. Pas de voisins à moins de six kilomètres, pas de ville à moins de cinquante...nous vivons au bout de la route."
"Ce Noël-ci, il n'y a rien de tout cela. Nous ne sommes pas chrétiens, nous sommes capitalistes...avec un taux d'utilisation des ressources vingt fois supérieur à celui de n'importe qui d'autre sur cette pauvre terre. Et Noël est notre occasion en or d'augmenter la cadence."
"EVA...et ne s'inquiète jamais de ce qui est perdu."
"... qu'après des décennies d'avertissement et de prédictions les choses commençaient vraiment à manquer."
"Ici au moins nous étions protégés des obsessions, de la cupidité eet des microbes des autres."
"Si le corps d'un gamin sait ce qu'il lui faut pour grandir et être en bonne santé, pourquoi son esprit ne le saurait-il pas?"
"...cette fois en me mettant face à la pire des vérités: il n'y aura pas de secours. Je suis lasse de ma soeur triste. Les civilisations périclitent, les sociétés s'effrondent et de petites poches de gens demeurent, rescapés et réfugiés, luttant pour trouver à manger..."
"Je veux apprendre à manger des vers."
"Je crois que je pourrais tuer un sanglier. Je crois que je vais essayer."
" ...pourquoi qui que se soit voudrait marcher sur l'eau..alors qu'on peut danser sur la terre."
".. chacune de nous nostalgique de la famille qu'elle a perdue, chacune de nous apprenant à vivre seule dans la forêt."
"Bientôt nous traverserons tous les trois la clairière et entrerons dans la forêt pour de bon."
Pour en savoir davantage:
Résumé :
"Rien n’est plus comme avant : le monde tel qu’on le connaît semble avoir vacillé, plus d’éléctricité ni d’essence, les trains et les avions ne circulent plus. Des rumeurs courent, les gens fuient. Nell et Eva, dix-sept et dix-huit ans, vivent depuis toujours dans leur maison familiale, au cœur de la forêt. Quand la civilisation s’effondre et que leurs parents disparaissent, elles demeurent seules, bien décidées à survivre. Il leur reste, toujours vivantes, leurs passions de la danse et de la lecture, mais face à l’inconnu, il va falloir apprendre à grandir autrement, à se battre et à faire confiance à la forêt qui les entoure, emplie d’inépuisables richesses.
Considéré depuis sa sortie comme un véritable choc littéraire aux États-Unis, DANS LA FORÊT, roman sensuel et puissant, met en scène deux jeunes femmes qui entraînent le lecteur vers une vie nouvelle." Les éditeurs
Un lecteur:
"Enfin ! Enfin un roman réaliste et saisissant sur la fin de notre civilisation de consommation où l'essence, l'électricité viennent à manquer… Enfin un roman ne nous proposant pas une fin du monde suite à une invasion extra-terrestre, une infection, une attaque de mutants, une météorite (ou que sais-je encore) le tout dans une époque lointaine et futuriste où le personnage central aurait pour mission de sauver le monde. Bref, une fin du monde souvent décrite comme un aléa venant de l'extérieur où l'homme serait une victime et non un acteur. Non, rien de tout cela. Un roman simple, reprenant le vécu de Nell à travers son journal. Cela parle immédiatement au lecteur qui peut de suite s'identifier à cette jeune fille et sa soeur qui au départ restent dans l'expectative en espérant un retour à la « normale » puis qui prennent leur destin en main lorsqu'elles comprennent que ce qu'elles ont connu est du passé et qu'une nouvelle ère plus proche de la nature, moins dépendante de tout ce qui est matériel s'ouvre devant elles.
Un roman magnifique qui au départ peu dérouter par sa simplicité. Effectivement, les raisons du changement sont évoquées brièvement, aucune information n'est donnée au lecteur qui se retrouve plongé dans une sorte de huis clos au milieu d'une forêt avec deux jeunes filles loin de tout, attendant et vivotant. le lecteur a envie d'en savoir plus sur les raisons, les conséquences d'un point de vue terrestre mais les seules informations sont celles que donne Nell. Très rapidement, le lecteur comprend justement que dans une situation identique, le commun des mortels serait dans la même situation ; à savoir peu informé, dépendant des rumeurs, des on-dit qui courent et se préoccupant surtout de survivre en attendant des jours meilleurs.
Un roman réaliste puisque l'auteur ne se permet pas d'édulcorer la situation et le récit ne tombe à aucun moment dans le pathos. Les deux jeunes filles se retrouvent livrées à elle-même sans mère, puis sans père. La société qu'elles ont connue se désagrège à vue d'oeil, l'homme devient égocentrique, cherchant à survivre au détriment des autres, et ce par le vol, le viol. Voir les espérances futiles (entrée à Harvard, devenir danseuse) de Nell et Eva petit à petit disparaître au profit d'une prise de conscience de la réalité et de problèmes essentiels (faim, soin, danger) et les voir réagir en faisant appel à leur instinct primal (inné) et non à leurs acquis scolaires est passionnant. Leur découverte que la forêt n'est pas seulement un lieu mais une source de richesse et pourvoyeuse de besoin est magnifiquement décrite dans ce livre.
Un roman écrit il y a plus de vingt ans et qui pourtant reste d'actualité, abordant des problématiques réalistes comme la fin des énergies fossiles, une société basée et dépendante de l'électricité, des machines, des ordinateurs où l'homme n'a qu'une place de consommateur. La perte de cet acquis permet à l'homme de se retrouver avec lui-même mais également de redécouvrir la nature qui l'entoure. Cela redonne sa véritable place à l'homme qui a tendance à se croire supérieur, invulnérable et autonome. Comme l'auteur le dit si bien dans son récit au travers d'un échange entre les deux soeurs, notre civilisation « électricité » n'existe que depuis à peine deux cents ans alors que l'homme, lui était là bien avant et sans en avoir besoin.
Comme le démontre l'histoire, des civilisations se sont créées et ont été détruites… pour permettre à l'homme à chaque fois de rebondir. Ce livre n'est pas seulement un roman « apocalyptique » mais un beau message d'espoir concernant l'homme et un retour à l'humilité de celui-ci. Un livre qui ne laissera pas indifférent dans tous les cas." www.babelio.com
WILLIAMS Darren
CONSÉQUENCES, roman thriller, Sonatine, 2012, 391 pages
Australie. Un roman du genre enquête policière qui nous tient en haleine jusqu'à la toute dernière page.
Des hommes irresponsables qui boivent et qui pour sauver du temps laissent deux jeunes garçons retourner chez eux à pied par un sentier inconnu en pleine forêt. De l'inconscience naît un drame qui va bouleverser la vie de TOM FERRY,13 ans.
"Les premières véritables chaleurs de l'été venaientde gagner Angel Rock dans un déferlement de mauvaise humeur et de coups de soleil sur le nez l'après-midi où TOM FERRY, presque treize ans et toujours candide..."
"Vivre, c'était voir, toucher, sentir, goûter, entendre--et c'était savoir."
"ELLIE GUNN.C'était l'une de ces femmes douces et généreuses qui, de toute évidence, s'entichaient toujours du mauvais bonhomme. D'abord le père de TOM ...et maintenant HENRY."
"Je croyais que les garçons étaient avec HENRY ... mais ils n'étaient pas avec lui."
"Une piste. Si c'était bien celle des garçons, POP n'en revenait pas qu'ils soient allés si loin."
"La vie est faite pour être endurée."
"Le territoire de l'esprit. Le territoire du MOI."
"GIPSON crut percevoir dans les yeux humides du garçon autant de bonheur que de désarroi et de douleur. C'était insupportable à voir, mais il ne pouvait pas, ne voulait pas, détourner le regard."
Pour en savoir davantage:
Genres : Enquête, roman noir
Personnages principaux : Tom et Grace, adolescents d’Angel Rock – Pop Mather, père de Grace et sergent d’Angel Rock – Gibson policier de Sydney
"Angel Rock est une bourgade de l’Australie profonde où chacun vivote dans ses habitudes. Un jour le train-train quotidien va être bouleversé par la disparition de deux enfants : Tom, jeune garçon de 13 ans et son frère Flynn, 4 ans. Longtemps après de vaines recherches, Tom réapparaît, seul et sans souvenirs de ce qui lui est arrivé. A Sydney, une jeune fille est retrouvée morte dans une maison abandonnée. Elle s’est suicidée. Elle venait d’Angel Rock et était amie de Grace, la fille du sergent (équivalent du shérif américain) d’Angel Rock. Pour Gibson, policier à Sydney, la vision du corps de la jeune défunte, avive le douloureux souvenir du suicide de sa sœur qui le hante depuis des années. Contre l’avis de sa hiérarchie, il décide d’éclaircir les raisons d’un acte si désespéré, dans l’espoir de trouver dans ce suicide, une explication à celui de sa sœur. Il part pour Angel Rock mener une enquête personnelle qui vire à l’obsession.
Dans ce roman, il n’y a pas un seul personnage principal, il y en a plusieurs d’égale importance : d’abord les adolescents Tom et Grace qui occupent une place importante. L’auteur montre leur innocence, l’apprentissage de la vie et leurs premiers émois amoureux. Il y a ensuite Pop, père de Grace et représentant local de la loi. C’est un humaniste, généreux et croyant qui fait tout son possible pour ramener la tranquillité dans sa ville. Et enfin, il y a le policier venu de Sydney, Gibson, sombre et torturé par le souvenir de sa sœur, qui mène contre tous une enquête qui va finalement révéler bien des secrets.
L’écriture est poétique, lyrique par moments. Elle rappelle un peu celle de R.J. Ellory dans Seul le silence. Le style est très sensuel. Beaucoup de description de paysages : rivières, collines, rochers… L’auteur insiste aussi sur les éléments climatiques : la pluie, le brouillard, la chaleur, le vent, l’orage, la tempête… Le rythme du récit est lent, il permet d’apprécier une ambiance qui allie la dureté des conditions de vie et la beauté de la nature mais donne aussi l’impression que ça traîne un peu en longueur. Par moments on frise le fantastique : plusieurs fois une chose, un souffle, un grondement sourd et menaçant apparaît, puis disparaît subitement, sans que l’on sache de quoi il s’agit. A la fin du roman l’atmosphère devient plus sombre, crépusculaire quand vient la folie des hommes.
Comme souvent, dans le cas des traductions, je reste dubitatif devant le titre choisi par l’éditeur français : Conséquences (alors que le titre original est Angel Rock). Plutôt sibyllin le titre ! Pourquoi Conséquences à la place d’Angel Rock ? Les mystères du marketing restent insondables pour moi.
Conséquences est un roman que vous lirez avec plaisir à condition de vous laisser immerger dans cette ambiance particulière créée par l’auteur. Si vous cherchez une enquête bien menée ou un thriller trépidant, ce n’est pas le meilleur choix. Ne vous fiez pas non plus à ce qu’a écrit R.J. Ellory en 4ème de couverture, c’est le spécialiste des appréciations dithyrambiques."
http://ray-pedoussaut.fr
REZA Parisa
LES JARDINS DE CONSOLATION, roman, 2015, 306 pages
Un roman, une leçon d'histoire de l'IRAN des années 1920 à 1953 environ dans laquelle nous plongeons à l'aide d'une famille: SARDAR,un père berger et agriculteur illettré,TALLA, une mère dévouée, BAHRAM,un fils talentueux, brillant qui réussit à obtenir une scolarité de haut niveau pour son époque et son statut social.
Nous suivons de près l'évolution du personnage de BAHRAM, le fils unique de l'enfance à ses études, à sa réussite académique universitaire et à son implication socio-politique . Une nouvelle génération est née de la modernité.Modernité, un phénomène de civilisation caractérisé par une révolution intellectuelle majeure stimulée par un développement technologique et social.
Un roman qui nous fait connaître la situation politique, religieuse et sociale de l'IRAN de cette époque de l'intérieur par la qualité de l'éciture de l'auteure.
Un roman enrichissant et une auteure à l'écriture magistrale.
Gilles LAGROIS, Auclair, Québec
www.livresentete.vip-blog.com
"À l'est, la terre nue, à perte de vue. À l'ouest, les collines, parfois froissées comme la peau d'un chameau, parfois lisses coomme le sein d'une femme.Puis à l'horizoon, les montagnes. Mais pour TALLA, le monde ne s'étend pas au-delà d'Ispahan et de Téhéran. Au-delà serait la demeure des djinns et des péris, des chimères et des ogres."
1299. En cette année 1299 du calendrier iranien, TALLA a douze ans.Pour nous, nous serions en 1920.
Trois jours auparavant, pour la première fois, elle a quitté son village natal, GHAMSAR."
"À GHAMSAR,à la porte de l'enfer et à la source du paradis, s'épanouit la fleur de Mohammad.
Un jardin de fleurs et de fruits. Ce n'est pas sans raison que le paradis est né dans le désert."
"Il ne faut jamais refuser les bonnes alliances et les filles permettent de les sceller.C'est leur principale valeur. TALLA fut donc mariée à neuf ans et fière de l'être. Neuf ans est l'âge du mariage. Durant trois ans, TALLA attendit son mari.
"TALLA porte sur elle la beauté, la fierté et la retenue des filles à qui on vient de prendre légitimement leur virginité."
"SARDAR.Lui aussi vient de faire son passage initiatique dans le monde charnel des hommes."
"SARDAR...il a mesuré la petitesse des hommes. Il sait que ce n'est pas la pauvreté qui est la source de la misère mais l'avidité."
"Le Chador..ce tissu mettait un voile entre elle et ce monde incertain et le rendait moins vrai, moins agressif."
"BAHRAM. Ce pays a besoin d'élites bien formées, je veux que tu en fasses parti. Tu es un enfant du peuple. Son éducation est le salut de la nation."
"1952. À cet instant, l'IRAN est démocratique, communiste, socialiste, totalitariste, religieux, laïque, fondamentaliste et en même temps pro britannique, pro américain, pro soviétique, occidentalisé et fidèle à ses traditionns. Tout cela et plus encore."
Pour en savoir davantage:
Résumé :
"Ce livre nous plonge dans l’histoire iranienne des années 1920 à 1953. D’abord à travers le parcours d’un couple, Talla et Sardar, issu d'une famille paysanne et illettrée. Ils deviendront bergers et vivront un amour sans accroc, non loin de Téhéran. Ensuite, à travers les aventures de leur fils Bahram, véritable petit génie dont l’éducation fera un jeune homme qui croira à la transformation de la société incarnée par Mossadegh.
Cette fresque sur fond de bouleversements politiques et sociaux est aussi un grand roman d’amour aux scènes souvent déchirantes. "
Un lecteur:
"Ce premier roman, réussi, retrace l'histoire d'une famille iranienne dans la première moitié du XXe siècle. Au delà de ce récit, il offre une histoire intemporelle et très actuelle.
Sardar a quitté sa vallée montagneuse pour chercher fortune à Téhéran. Il revient trois ans plus tard chercher sa fiancée, Talla, qui va découvrir petit à petit un autre monde. D'abord bergers puis cultivateurs, le couple évolue tranquillement dans un monde en effervescence, bouleversé par les événements politiques, réformes de Reza Shah, guerre et occupation.
Fils unique, Bahram subit l'amour excessif de sa mère mais ce beau gosse, intelligent et sportif, profite de la mise en place d'une politique éducative et réussit un parcours qui l'amène à l'université. Dans le même temps, sa conscience politique s'éveille, il vibre aux réformes de Mossadegh mais son engagement est stoppé par le coup d'Etat qui va déchoir son idole.
Cette fresque familiale arrive à évoquer sans lourdeur l'évolution politique d'un pays ; les dernières pages, assez pessimistes, permettent aussi de comprendre l'histoire plus récente.
Le lien entre les personnages et leur environnement historique et politique n'est jamais lourd, l'auteur a pris soin de donner du corps à ses personnages et de peaufiner l'évocation de leurs relations sentimentales." www.babelio.com