COULEURS DE L'INCENDIE, roman de Pierre LEMAITRE, 2018, 529 pages, *****
17/04/2018 13:26 par livresentete
PROULX Monique
CE QU'IL RESTE DE MOI, roman, 2015, 426 pages, ****, Québec
Un roman mais surtout une réflexion profonde de notre société québécoise passée, et actuelle. Le Québec est de plus en plus un pays cosmopolite, socialement et culturellement. Dans ce roman nous retournons à nos racines, aux sources de notre société. Nous sommes devenus un mélange de tout : passé, présent et avenir avec davantage d'immigrants avec leur culture propre.
Les CANADIENS, LES HABS sont en fait ceux que nous appelons maintenant les Amérindiens.
Ils sont les premiers habitants du Québec et d'Amérique.
Dans ce roman se côtoient Québécois, Amérindiens, Innus, Inuits, Juifs, Polonais et bien d'autres peuples d'origine européenne et asiatique.
Un roman d'une écriture impressionnante qui fait que CE QUI RESTE DE MOI est l'oeuvre d'une grande romancière au sommet de son art littéraire.
Gilles LAGROIS, Auclair, Québec
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Le bruit ne fait pas de bien et le bien ne fait pas de bruit. François De Sales
« Jeanne Mance. 1642. Elle a trente-quatre ans. Elle n'a jamais été belle. Ce qu'elle est irradie néanmoins plus que l,'énergie solaire.Elle porte en elle la démesure mystique de la France, qui renoue en ce moment avec le dieu exigeant des chrétiens primitifs. Accessoirement, elle s'en vient aussi soigner les corps puisqu'elle est infirmière et chargée de fonder un hôpital dans une ville qui n'existe pas encore. Mais c'est d'être passeur d'éternité, surtout, qui la fait vibrer. »
« Dans les vieilles histoires guerrières de Maman, il y a toujours des hassidim. »
« Plus on cherche un lien entre ce schtreimel et Maman et MARKUS KOHEN, plus en s'enlise dans un marécage. »
« On devient pas différent parce qu'on est mort. »
« Mazel tov, CHARLIE PUTULIK. »
« Mais nous sommes tous fous, tu en conviendras avec moi Et bien peu de fous sont aussi beaux qu'Elle. MAYA. »
« Couches-tu encore avec tout le monde? »
« Et de ravissement. Le ravissement déborde sans qu'on sache ce qui le provoque ou est provoqué par lui. »
« Le monde n'est pas une marchandise. Soyons le changement que nous voulons voir dans le monde. »
« Il n'y avait toujours pas de chef parmi eux, ce qui est la vraie preuve de la liberté. »
« Vous êtes comme ça , les Inuits. Toujours à part des autres. »
« Redresse-toi et cesse de larmoyer, tout ce qui a été commencé peut être arrêté...regarde ta soif au lieu de lui obéir..es-tu un homme ou bien un esclave? »
« Il y avait surtout des vies extérieures agitées par l'égoïsme et l'avidité, jusqu'au nord aussi bien qu'aux tropiques il y a avait des humains. »
« On beau être fort, pas besoin d'être fou, »
« Tu ne peux guider même ceux que tu aimes,Coran, XXV111, 56. »
« C'est GABRIEL qui a dicté pendant plus de vingt ans à MAHOMET les mots sacrés du Coran. »
POUR EN SAVOIR DAVANTAGE :
Résumé :
Q2u’ont en commun l’hassid de la rue Durocher se pressant vers la synagogue, l’artiste qui donne une performance dans son atelier du quartier des spectacles et la foule au centre Bell galvanisée par un but des Canadiens ? Ils ont Montréal. Ils ont la ferveur, l’appel au dépassement, la quête de transcendance enfouie dans le sol montréalais. Selon Monique Proulx, un gisement mystique se cache sous les pieds des Montréalais, les contaminant et les embrasant, et c’est là leur plus grande richesse – bien davantage que le gaz de schiste.
Vingt ans après son recueil de nouvelles Les Aurores montréales, Monique Proulx donne ici le grand roman de la métropole. Remontant aux origines mêmes de la ville, elle décrit le rêve insensé qui lui a donné naissance. Elle montre comment la vision incroyablement audacieuse des fondateurs perdure dans le concentré d’humanité que Montréal est devenue aujourd’hui.
Il y a d’abord Laurel, l’insatiable chercheur de Vérité, qui nous guide à travers ce roman d’aventures multiples et d’êtres intenses. Sous son stéthoscope, il y a son père Thomas, scénariste de renom à la dévastation bien camouflée, sa jeune tante Gaby, qui enseigne le français aux immigrants, sa grand-mère Françoise Bouchard, la matriarche de cette lignée de « pure-laine » venue de France pour se joindre à la Folle Entreprise, qui même morte continue de se manifester. Il y a bientôt Maya, l’ex-petite amie de Laurel, trop belle pour être fidèle, qui fréquente des artistes exaltés et vit dans un appartement hanté. Il y a Guillaume, prêtre sulpicien comme l’étaient les premiers prêtres de la colonie, qui se spécialise dans les exorcismes et avec qui on prend rendez-vous par téléphone cellulaire. Il y a l’Afghan Zahir Ramish, qui s’est réfugié dans l’église du prêtre sulpicien pour y mener une grève de la faim. Il y a Virginie Hébert, amie de Guillaume et néanmoins révoltée contre l’Église passéiste qu’elle sert depuis trente ans. Il y a Markus, le jeune juif qui a fui sa communauté, il y a sa mère qui le cherche dans Montréal, il y a Laila, la jeune musulmane apparemment menacée, et son père apparemment menaçant, qui se révèle un soufi empreint de douceur, il y a un Inuk itinérant, un Mohawk chaman... plein de visages de l’absolu parfois sous forme de désolation.
À travers cette fascinante galerie de personnages, qui rassemble également pionniers, évêques, commerçants, artistes, gens venus de tous les horizons, la romancière fait résonner la cacophonie de la grande ville sous laquelle bat encore le cœur brûlant de Jeanne Mance.
Ce roman propose une étonnante réflexion sur les liens qui nous unissent aux origines. Il est surtout l’illustration éblouissante du talent d’une grande conteuse au sommet de son art. » LES ÉDITEURS
UNE LECTRICE :
« Jeanne Mance traverse la trame narrative de ce roman comme un phare qui fait la lumière sur ce qu'ont en commun tous les personnages du roman: la quête de soi. «Elle a trente-quatre ans. Elle n’a jamais été belle. Ce qu’elle est irradie néanmoins plus que de l’énergie solaire.» Malgré les nombreux obstacles qui ont semé son parcours, cette femme qui a participé à la fondation de Ville-Marie croyait à l’avenir de ce qui n’était au début qu’un village. Quelques centaines d’années plus tard, Ville-Marie -devenue Montréal- abrite des hommes et des femmes qui se battent, chacun à sa façon, pour redresser les fortifications d’une vie en proie à diverses vicissitudes –la mort, la séparation, la désillusion, la pauvreté…
Monique Proulx fait preuve d’un immense talent : ses personnages, placés au départ sur des chemins séparés, finiront tous par se croiser ou se retrouver. Entre-temps, leur histoire donne lieu à de riches réflexions sur l’existence. "
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LEMAITRE Pierre
COULEURS DE L'INCENDIE, roman, 2018, 529 pages, *****
Un roman d'une écriture qui captive, maintient notre intérêt de l'action en cours. Ça va jouer dur! Quand il y a des intérêts financiers élevés eu jeu, normalement ça joue dur. Il y aura une longue période d'intempéries.La grande vie de château, la ruine, le changement de statut social. La force de caractère d'une femme sauve l'honneur en punissant les responsables de cette déchéance arrangée à des fins personnelles. Un règlement de compte acide et efficace. Une histoire de retour du balancier. Le mal attire le mal, le bien le venge.
Un roman d'une écriture magistrale, adaptée à la psychologie de chaque personnage, au grand plaisir du lecteur. Un roman, des complots, une vengeance en règle, un règlement de compte brillant, raffiné.
PIERRE LEMAITRE est un véritable maître de l'écriture romanesque.
Gilles LAGROIS, Auclair, Québec
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« ANDRÉ DELCOURT. Précepteur de PAUL, 7 ans. Amant de sa mère. Son service à lui était d'ordre sexuel, mais c'était un service tout de même. »
« ANDRÉ. L'immobilité de ces deux corps le mettait mal à l,aise, cet enfant en état végétatif lui faisait peur.Et d'une certaine façon, il lui en voulait. »
CHARLES. » ...il allait rebondir, les grands fauves sont ainsi, c'est blessés qu'ils donnent le meilleur d'eux-mêmes. »
« LÉONCE change de fonction, intendante. On n'allait pas augmenter une employée qui n'osait pas se plaindre. »
« JOUBERT. C'est dans les moments difficiles que se jugent les âmes fortes. »
« Tout le monde pense que si on contrôle les riches, ils vont aller mettre leur argent ailleurs. »
« La poche des contribuables restait l'endroit le plus directement accessible. »
« Lorsque le gouvernement viole les droits du peuple, l'insurrection est le plus sacré des devoirs. C'est dans l'article 35 de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen. » »
POUR EN SAVOIR DAVANTAGE :
Résumé :
« Février 1927. Le Tout-Paris assiste aux obsèques de Marcel Péricourt. Sa fille, Madeleine, doit prendre la tête de l'empire financier dont elle est l'héritière, mais le destin en décide autrement. Son fils, Paul, d'un geste inattendu et tragique, va placer Madeleine sur le chemin de la ruine et du déclassement.
Face à l'adversité des hommes, à la cupidité de son époque, à la corruption de son milieu et à l'ambition de son entourage, Madeleine devra déployer des trésors d'intelligence, d'énergie mais aussi de machiavélisme pour survivre et reconstruire sa vie. Tâche d'autant plus difficile dans une France qui observe, impuissante, les premières couleurs de l'incendie qui va ravager l'Europe.
Couleurs de l'incendie est le deuxième volet de la trilogie inaugurée avec Au revoir là-haut, prix Goncourt 2013, où l'on retrouve l'extraordinaire talent de Pierre Lemaitre. » LES ÉDITEURS
UNE LECTRICE :
« Mais quel pied !!!!
Veuillez excuser la trivialité de l'expression mais il est tellement rare de se régaler autant en lisant.
Comment offrir tant de plaisir au lecteur ? La recette de la générosité selon Lemaitre :
1- un art de la narration qui respire le brio !
Aucun temps mort, le récit est mené tambour battant à la Dumas. Et ce dès le premier chapitre qui s'ouvre sur l'enterrement du grand banquier Marcel Péricourt, 7 ans après la mort de son fils Edouard ( cf Au revoir là-haut ). Tout le monde est prêt et bim, grosse claque ( que je tairai ) . Un gag ? Non, une tragédie, d'emblée, et à partir de là ça rebondit, ça virevolte à tout va, sur un rythme haletant. de l'extérieur, on peut se dire que cette avalanche de drames qui s'abat sur Madeleine Péricour est too much, mais non, le lecteur s'enivre de ces rebondissements à foison et en redemande.
2- des personnages formidablement campés
On les voit, on les sent, on les aime, on les déteste, Lemaitre soigne tous ses personnages, même les secondaires, chacun a droit à son coup de projecteur, à sa description. Et quels personnages féminins !!!! Madeleine, bien sûr, personnage effacée d'Au revoir là-haut, qui est au coeur de ce livre : un magnifique personnage qui a tout perdu puis retrouve sa dignité, sa liberté, s'émancipe jusqu'à la réalisation ultime d'un vengeance planifiée à la machiavel. Mais aussi la traîtresse Léonce et son irrésistible derrière, Vladi la nurse polonaise à la sexualité débridée et la loyauté infaillible.
3- des dialogues truculents
On se marre tout le temps, j'ai même laissé échapper des rires à voix haute tellement la plume est alerte, grinçante, ironique, cynique lorsque Lemaitre décrit ses personnages ou les travers de cette époque. Un festin pour les amoureux de la belle écriture.
4- un arrière-plan historique passionnant
Cette fresque romanesque est aussi la chronique de l'entre-deux-guerres, la crise des années 30, l'affirmation du capitalisme, la montée du fascisme, la vague nazie qui s'apprête à submerger l'Europe ( le titre vient de là ), toute la complexité de ce temps est formidablement rendue.
La suite, la suite, la suite !!!!! « www.babelio.com
FOENKINOS David
LE MYSTÈRE HENRI PICK, roman,2016, 285 pages, ****
Un roman dont l'unique intrigue est de découvrir qui est HENRI PICK celui qui a écrit le dernier succès littéraire LES DERNIÈRES HEURES D'UNE HISTOIRE D'AMOUR. Un roman qui nous tient en haleine telle une enquête sur une personne disparue car peu de personnes connaissaient HENRI PICK et surtout son talent d'écrivain.
L'auteur nous transporte de la Bretagne à Paris dans un va et vient continuel avec une écriture de journaliste enquêteur chevronné. David Foenkinos nous parle de l'amour de la littérature et des personnes qui se battent pour la défendre avec des clins d'oeil multiples au lecteur......... Avec cette "Fantaisie "L'auteur nous prouve ainsi la diversité de son style, les multiples facettes de son talent et son humour pétillant........
Une enquête faite de suspense et de situations diverses qui nous font passer un bon moment .
Avec une ironie certaine, il dénonce l'industrie du livre, les multiples stratagèmes usuels et le marketing pour fabriquer des best-sellers, les désillusions, les coulisses et les compromis , l'impact aussi d'une émission littéraire.........
Comment les médias peuvent s'emparer d'un phénomène et transformer la vie des gens ?
Gilles LAGROIS, Auclair, Québec
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« En hommage, un lecteur passionné a créé la Bibliothèque des livres refusés. Le bibliothécaire de Crozon, en Bretagne, eut envie de faire la même chose. Il créa ainsi la version française de la Bibliothèque des refusés. »
« GOURVEC était un être réfléchi et sage, pour qui les mots avaient un sens et une destination. »
« Tout avoir équivaut à ne plus rien vouloir. »
POUR EN SAVOIR DAVANTAGE :
Résumé :
« En Bretagne, un bibliothécaire décide de recueillir tous les livres refusés par les éditeurs. Ainsi, il reçoit toutes sortes de manuscrits. Parmi ceux-ci, une jeune éditrice découvre ce qu'elle estime être un chef-d’œuvre, écrit par un certain Henri Pick. Elle part à la recherche de l'écrivain et apprend qu'il est mort deux ans auparavant. Selon sa veuve, il n'a jamais lu un livre ni écrit autre chose que des listes de courses... Aurait-il eu une vie secrète ? Auréolé de ce mystère, le livre de Pick va devenir un grand succès et aura des conséquences étonnantes sur le monde littéraire. Il va également changer le destin de nombreuses personnes, notamment celui de Jean-Michel Rouche, un journaliste obstiné qui doute de la version officielle. Et si toute cette publication n'était qu'une machination?
Récit d'une enquête littéraire pleine de suspense, cette comédie pétillante offre aussi la preuve qu'un roman peut bouleverser l'existence de ses lecteurs. » LES ÉDITEURS
UN LECTEUR :
« La petite ville finistérienne de Crozon, déjà connue pour son festival de musique le Bout du Monde, disposerait d'une bibliothèque municipale un peu particulière. Selon l'écrivain David Foenkinos, un de ses rayonnages serait en effet exclusivement consacré aux livres non retenus par les éditeurs, des bouquins voués en quelque sorte à l'oubli.
Les chefs-d'oeuvre ne se bousculent guère sur l'étrange étagère bretonne et pourtant une éditrice junior de chez Grasset, de passage dans la région en compagnie de son écrivaillon d'amoureux, déniche un jour un roman qui agite bien vite le Tout-Paris de l'édition et par extension les lecteurs de la France entière.
“Les Dernières Heures d'une histoire d'amour”, le roman en question, non seulement raconte la fin d'une passion amoureuse mais relate aussi en parallèle l'agonie d'Alexandre Pouchkine blessé à mort lors d'un duel au pistolet à Saint-Pétersbourg un matin de l'hiver 1837.
A en croire la rumeur, feu un pizzaïolo crozonnais du nom d'Henri Pick serait l'auteur de cette oeuvre littéraire devenue bien vite le best-seller de l'année. Même sa veuve, la dame de Pick (*), aujourd'hui âgée de quatre-vingts ans finit par croire au talent d'écrivain de celui qui, durant leurs nombreuses décennies de vie commune, ne lui a jamais écrit le moindre mot d'amour...
Avec ses personnages très français moyens et pour la plupart sur le fil du rasoir d'une existence peu enthousiasmante, David Foenkinos réussit un roman original, captivant, drôle parfois.
Tel un auteur de polars, il se joue avec malice des certitudes du lecteur qui patientera, non sans plaisir, jusqu'à l'épilogue pour percer enfin “Le mystère Henri Pick”. « www.babelio.com
KLEIN Naomi
TOUT PEUT CHANGER, Capitalisme et changement climatique, 2015, 524 pages, ****
Un livre dans lequel l'auteure nous livre le fruit de ses recherches et toute la vérité sur le changement climatique dont la cause première est le Capitalisme mondial, les guerres coûteuses et les intérêts des élites qui sont en jeu dont les multinationales super puissantes.
Un enjeu politique. Le problème climatique est davantage un problème politique. Le commerce avant le climat. Quand verrons-nous l'âge d'or de l'environnement ?
NAOMI KLEIN a une réponse à toutes ses questions. Son livre est une source de réponses fiables et incontestables. À lire sans faute si le sujet du changement climatique vous touche par son enjeu planétaire.
Gilles LAGROIS, Auclair, Québec
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« Nous sommes nombreux à être de la sorte, dans le déni du changement climatique...même si nous savons que nul n'est à l'abri, cette attitude est encore une forme de déni. »
« Nous nions la crise du climat parce que nous craignons qu'elle ne vienne tout bouleverser. Ce en quoi nous n'avons d'ailleurs pas tort.
Le réchauffement planétaire va bouleverser tout ce dont est fait notre monde...de grandes villes se verront englouties et des cultures ancestrale immergées sous les flots...de tempêtes effroyables et de sécheresses extrêmes. »
« C'est ainsi que, petit à petit, nous atteindrons le point de bascule que nous redoutons par-dessus tout.Sans avoir rien de particulier à faire. »
« Si on laissait les banques faire faillite...le reste de l'économie s'effondrerait...et les guerres coûteuses avec des coupures de fonds, contester les richesses des multinationales et leur contrôle planétaire »
« La crise du climat pouvait en effet offrir la possibilité de rebâtir et raviver les économies locales, de libérer nos démocraties de l'emprise destructrice des Géants du secteur privé, d'empêcher l'adoption d'accords de libre-échange néfastes et de renégocier ceux qui étaient déjà en vigueur, d'investir dans les infrastructures publiques les plus mal en point, tels les transports en commun et le logement social. »
« Les milieux d'affaires durant ces quarante dernières années, ont systématiquement tiré profit de ces divers types de crise pour imposer des politiques destinées à enrichir une petite minorité : réduction des dépenses sociales, privatisation à grande échelle. »
« Les crisses ont aussi servi à justifier de graves atteintes aux libertés civiles et d'épouvantables violations des droits de l'homme. »
« Des firmes mondiales de réassurance font des profits qui se chiffrent en milliards. »
« Le système actuel est conçu pour inventer de nouvelles façons de privatiser les biens communs et de mettre les catastrophes au service du profit...une hausse subite du prix des aliments. »
« ...se dresser contre ceux qui profitent sans vergogne es crises pour piller le domaine public. «
« Plus on parle de la nécessité de limiter les émissions, plus elles augmentent. »
« Et moi qui croyait vraiment qu' OBAMA avait compris. » Copenhagen 2009, »
« Le moment où chacun a vraiment réalisé que personne ne viendrait nous sauver...un douloureux constat du fait que les dirigeants ne s'occupent pas de nous...pas mêmes se soucier de notre simple survie, un coup dur à encaisser. Tout espoir digne de ce nom ne pourra venir que d' EN BAS. »
POUR EN SAVOIR DAVANTAGE :
Résumé :
« Oubliez tout ce que vous croyez savoir sur le réchauffement climatique. La "vérité qui dérange" ne tient pas aux gaz à effet de serre, la voici : notre modèle économique est en guerre contre la vie sur Terre. Au-delà de la crise écologique, c'est bien une crise existentielle qui est en jeu - celle d'une humanité défendant à corps perdu un mode de vie capitaliste et libéral qui la mène à sa perte. Pourtant, prise à rebours, cette crise pourrait bien ouvrir la voie à une transformation sociale radicale susceptible de faire advenir un monde non seulement habitable, mais aussi plus juste. Le changement climatique est un appel au réveil civilisationnel, un puissant message livré dans la langue des incendies, des inondations, des tempêtes et des sécheresses. Nous n'avons plus beaucoup de temps devant nous. L'alternative est simple : changer... ou disparaître. »
UN LECTEUR
« Un ouvrage de Naomi Klein ouvert c'est la certitude de prendre une gifle gigantesque et salutaire .
Cet opus confirme cela .
Tout d'abord , il convient de saluer la grande qualité de la recherche de Mme Klein.
Quelque soit le livre , il y a chez elle une volonté et un attachement â ce que le sujet abordé soit traiter avec la plus grande rigueur .
Dans le cas présent , elle s'attaque à un sujet fondamental pour notre génération et pour celles à venir .
Il est certain que la préservation de la planète doit être au coeur d'une réflexion majeure et profonde .
On ne peut vouloir changer la situation de délabrement de l'environnement actuel sans prendre en compte les racines du mal .
Nos modes de vie , centrés sur une consommation frénétique et encouragée par les politiques actuelles , sont â l'origine d'une catastrophe majeure qui impacte nos vies , celles de nos enfants , et celles futures de nos petits enfants.
Une prise de conscience mondiale , est indispensable.
Il faut sortir de manière réaliste , pragmatique , de l'idéologie productiviste.
La domination des marchés financiers est à la base d'une perte de repéres entrainant un recul de la capacité de l'homme à comprendre l'ampleur de son impact sur l'environnement.
Mme Klein fait une fois de plus preuve d'une pédagogie , d'une absence totale de langue de bois , remarquable .
Cet ouvrage participe à la démolition de l'imagerie d'Épinal mise en avant par Pernaut , TF1 dans son ensemble , et apporte aux lecteurs une vision pertinente du monde. Indispensable.
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JE SUIS NÉ UN JOUR BLEU,récit, 2007, 235 pages, *****
à l'intérieur du cerveau extraordinaire d'un savant autiste
Un récit brillant, révélateur de la personnalité d'un auteur autiste de haut niveau et savant, un génie des nombres et des langues.
Le récit de ses souvenirs d'enfance et de sa vie scolaire nous entraîne dans les particularités quotidiennes que vivaient DANIEL TAMMET. Nous permet de mieux le connaître et surtout de mieux comprendre son hypersensibilité, du rôle, de l'inter action de l'environnement dans ses apprentissages, ses connaissances.,ses contacts et relations humaines, même dans sa propre famille.
Il vivait à part des autres et s'isolait pour retrouver son équilibre dans une famille de neuf enfants.
Il nous fait vivre sa vie de l'intérieur comme il la ressentait.
Un auteur, un homme à découvrir pour son cheminement et ses réalisations.
Gilles LAGROIS, Auclair, Québec
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« J'ai un besoin presque obsessionnel d'ordre et de routine qui peut virtuellement affecter chaque aspect de ma vie. »
« Quand le stress est trop important et que j'ai du mal à respirer, je ferme les yeux et je compte.
Les nombres sont mess amis.ils ne sont jamais loin de moi. »
« La synesthésie est une confusion neurologique des sens, la capacité de voir les lettres et/ou les nombres en COULEUR.
« Vous qui êtes en bonne santé, vous n'avez pas même l'idée de la joie dont nous, les épileptiques, nous faisons l'expérience pendant la seconde qui précède la crise. »
« La musique m'apaise toujours et me rend heureux. »
« Cette exigence de perfection fait que je travaille parfois à une vitesse d'escargot. »
« L'une des plus grandes sources de frustration de mes parents était mon obsession des collections. Collection de marrons. Le toucher agit comme un calmant. »
«Je ne suis pas très bon quand il s'agit de faire plus d'une chose à la fois. »
« Les maux de tête et de ventre étaient souvent le signe de ma grande tension. »
« Mon intérêt pour le sport approchait de zéro.»
« Je pouvais devenir très rouge et frapper très fort le côté de ma tête jusqu'à ce que cela fasse vraiment mal. »
POUR EN SAVOIR DAVANTAGE :
Résumé :
"Ce témoignage est un voyage aux côtés d'un jeune homme aux capacités hors du commun. Comme le héros de Rain Man, Daniel Tammet est un autiste savant, un génie des nombres. Son cerveau lui permet d'effectuer des calculs mentaux faramineux en quelques secondes.
Pour lui, les nombres sont des formes et des couleurs.
Il a ainsi mémorisé les 22 514 premières décimales du nombre pi, un exploit qui a nécessité plus de cinq heures d'énumération en public. Daniel est également un linguiste de génie : il parle sept langues et a appris l'islandais en une semaine.
Bien qu'autiste, il n'est pas coupé du monde : il est capable d'avoir une vie sociale et de raconter ce qui se passe dans sa tête. Les plus éminents neuro-scientifiques s'intéressent à son cas.
Daniel décrit avec une simplicité bouleversante son enfance à Londres, dans une famille de neuf enfants. Il raconte ses années d'école, la découverte de sa différence, le soutien aimant de ses parents, la conquête de l'indépendance, la route vers la célébrité.
Aujourd'hui, Daniel a 28 ans. Il vit dans le Kent avec Neil, son compagnon. » www.babelio.com
Un lecteur :
« Comme beaucoup, j'avais entendu parler de Daniel Tammet, diagnostiqué Asperger, et de ses exploits, mais jamais je n'avais lu de livre de lui. Cette autobiographie, écrite il y a bientôt dix ans, est emplie d'une générosité incroyable. Cet homme est pétri de simplicité et par les mots il a décidé de venir à notre rencontre, de nous parler de lui pour que d'autres personnes du "spectre autistique ", savants ou non, soient mieux comprises et acceptées.
Au fil des pages, des mots et des chiffres qui lui sont chers, Il nous fait part de son long cheminement solitaire, puis de la lente mais certaine transformation qui a eu lieu en lui, sans jamais cesser de souligner que c'est l'amour qui agit toujours comme catalyseur : l'amour inconditionnel de ses parents, puis de tous ses proches, et finalement amis et amants. Ses imperfections deviennent plus qu'attachantes. Il semble rayonner comme un " être d'amour".
Il m'a offert là, avec des mots simples et intelligibles, le tableau coloré de sa personnalité extraordinaire, et il m'a donné envie de le connaître encore plus. Je lirai d'autres livres de lui. Je pense qu' il a beaucoup à nous apprendre, comme beaucoup d'autres ( je songe à Temple Grandin, que je n'ai pas encore lue non plus) ; lui qui est supposé ne pas avoir d'empathie en a probablement plus que beaucoup...
Merci, vous êtes un grand Monsieur . «
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YANAGIHARA Yanya
UNE VIE COMME LES AUTRES, roman, 2018, 812 pages, 5*
Une vie comme les autres, la vie de quatre amis unis et indissociables : la vie de chacun avec ses différences, ses points communs, ses forces,ses faiblesses, ses tourments et accidents de parcours. . Chaque expérience de la vie laisse des marques presque immortelles. Être humain, c'est unique dans tous les cas y, compris sa vie privée, exclusive.
Sur la pochette couverture du livre, on voit le visage crispé d'un homme qui souffre vraiment, dans son être profond, dans ses chairs meurtries. Un homme marqué par sa vie.
Un roman puissant sur l'amitié indéfectible de quatre hommes en contrôle de leur vie et d'une amitié coulée dans le béton.
Un roman de huit cents pages qui en vaut deux pour la qualité de son écriture et de son sujet poignant, un drame humain qui est parfois amitié, parfois amour.
Nous ne pouvons vivre sans l'un et sans l'autre.À chacun de faire ses choix et même de vivre les deux en toute harmonie. L'homme ne peut vivre sans amour.
Un roman de compréhension, d'amitié, d'humanité. Un roman remarquable, touchant mais également un drame profond et psychologique, voire de santé mentale dans le personnage meurtri de JUDE.
Gilles LAGROIS, Auclair
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« Tous. MALCOM avec ses maisons, WILLEM avec ses petites amies, JB avec ses peintures, lui JUDE avec ses lames de rasoir. »
« Une relation ne te procure jamais tout. Le reste tu dois le chercher ailleurs. C'est ça, la vraie vie. Tu choisis trois de ces qualités. Peut-être quatre si tu es chanceux. »
« JUDE.WILLEM. La personne qu'il aimait était malade et le serait toujours...mais qu'il aille moins mal. »
« Alors cela signifiait que la détermination de continuer à vivre n'était pas une question de choix, mais plutôt un trait de l'évolution? La nécessité de vivre pour les autres. Il le leur devait. Il avait enfin fini par découvrir la satisfaction, la joie, même. »
« Ne pas avoir de relations sexuelles : c'était l'un des meilleurs aspects de l'âge adulte. »
JUDE. 11 ans. » Quelque chose dans la chute, la nouveauté de la douleur avaient été réparateurs.C'est une souffrance honnête, sans honte, sans faute ou immondice, une sensation qu'il n'avait pas éprouvée depuis des années..il s'imaginait qu,il se libérait de tous les morceaux de saleté...tous les souvenirs des années passes..il se punissait pour ses actes...il se sentait mieux. Les clients n'aiment pa que tu sois couverts de bleus. »
« L'ambition et l'athéisme : »L'ambition est ma seule religion », lui avait déclaré JB. Il n'y avait qu'ici que l'on se sentait obligé d'être animé d,une rage de réussite, et rien de moins; il n'y avait qu'ici que l'on devait s'excuser de croire en autre chose que soi-même. »
« L'identité raciale de MALCOM , une préoccupation embarrassante et dépassée. À son âge, seules les prouesses sexuelles, la réussite et l'argent constituaient les aspects véritablement constitutifs de l'identité d'une personne. »
« Les gens voulaient en savoir tant, réclamant tant de réponses. »
POUR EN SAVOIR DAVANTAGE :
Résumé :
« Epopée romanesque d'une incroyable intensité, chronique poignante de l'amitié masculine contemporaine, Une vie comme les autres interroge de manière saisissante nos dispositions à l'empathie et l'endurance de chacun à la souffrance, la sienne propre comme celle d'autrui. On y suit sur quelques dizaines d'années quatre amis de fac venus conquérir New York. Willem, l'acteur à la beauté ravageuse et ami indéfectible, JB, l'artiste peintre aussi ambitieux et talentueux qu'il peut être cruel, Malcolm, l'architecte qui attend son heure dans un prestigieux cabinet new-yorkais, et surtout Jude, le plus mystérieux d'entre eux.
Au fil des années, il s'affirme comme le soleil noir de leur quatuor, celui autour duquel les relations s'approfondissent et se compliquent, cependant que leurs vies professionnelles et sociales prennent de l'ampleur.
Révélant ici son immense talent de styliste Hanya Yanagihara redonne, avec ce texte, un souffle inattendu au grand roman épique américain. » Les éditeurs
UN LECTEUR :
« Dans ce roman très sombre on suit le parcours de quatre amis sur plusieurs décennies. Chacun de ces garçons ayant fait de brillantes études, ils excellent dans leur domaine, qu'il soient artistes, avocat ou architecte, et évoluent dans le monde new-yorkais.
Le livre se construit autour du personnage énigmatique et solaire de Jude.
On sait qu'il souffre, on se doute de la nature de ses blessures, on voudrait comprendre.
L'auteure ne nous épargne en rien les détails lorsque l'enfance puis l'adolescence de Jude nous apparaissent sous la forme de bribes de souvenirs, dans toute leur noirceur.
Jude exerce une fascination, un émerveillement, un trouble, sur le groupe. Il l'exerce aussi sur le lecteur. Comme un magicien, habile dans l'art ne pas dévoiler toutes ses blessures, il s'immisce dans nos pensées, il y plante des images, des cauchemars, et si peu d'espoir. Il oscille entre la peur et la haine de soi, sans jamais oser espérer le bonheur.
Une histoire où tout est extrême — trop d'horreur, trop d'amitié, trop d'amour, trop de talents — . Des personnages bons (avec quelques failles pour .JB., mais si peu), d'autres horribles. Comme dans un conte de fées de noir vêtu jusqu'à la fin.
Cette histoire a cependant l'intérêt de nous embarquer au cœur des hommes, au plus profond de ce qu'ils sont capables d'accomplir, en bien comme en mal. Et aussi de se construire sur un schéma différent de ce qu'on attendrait de la vie de ces hommes au fil du temps. Ce sont toujours de grands garçons , des "Peter Pan", qui ont su sauvegarder leur belle histoire d'amitié, tout au long de leur vie. Ils s'épanouissent différemment de la norme.
Le cas de Jude est à part. C'est un adulte enfermé à jamais dans l'enfer de son passé. Et tout au long des pages, on le voit toujours comme un enfant blessé, qui ne sait pas recevoir, ni se voir tel qu'il est.
Un roman qui souffre de longueurs, de répétitions de scènes trop ciselées, trop précises. On a l'impression d'être dans un labyrinthe où toutes les portes ne mèneront de toute façon à aucune issue positive, quoiqu'il se passe. Un labyrinthe de l'enfer.
Au final que peut-on retenir de cet intense roman noir ?
Une histoire émouvante où l'essentiel de la narration traite des traumatismes de l'enfance. Leurs impacts sur la vie sont- ils réparables, quand ils sont si profonds ?
Il aborde aussi d'autres thèmes, sur la famille, la vieillesse, l'homosexualité, l'addiction.
D'autres questions aussi :
Jusqu'où l'homme peut-il aller dans sa cruauté, dans sa capacité à supporter la douleur et la solitude, à souffrir de l'abandon, à comprendre l'autre, à partager, à donner ?
Est-il encore humain quand il se montre parfois si cruel ?
C'est un roman sur la vie et les hommes, où chacun voudrait une vie comme les autres, humaine, avec ses instants de bonheur. Bonheur qu'on ne sait pas toujours expliquer.
C'est un roman perturbant, angoissant. Les faits paraissent exagérés car ils sont insupportables, mais la vie nous démontre parfois que l'homme est cruel, et que peut-être nous sommes trop naïfs. «
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BLAS DE ROBLES Jean-Marie
L'ÎLE DU POINT NÉMO, roman, 2014, 457 pages, ****
Un grand roman d'aventure. Le roman d'une aventure sans fin qui nous entraîne dans les grands pays de ce monde, en compagnie de grands auteurs, de personnages connus, d'une culture fulgurante.
« À cet égard comme à tant d'autres, l' ÎLE DU POINT NÉMO, est un chef d'oeuvre. Les éditeurs
Un auteur d'une imagination très fertile, abondante. Tout est surdimensionné comme sorti d'un rêve pêle-mêle, de réalités d'un passé littéraire lointain, connu. Un monde rempli de surprises tant humaines que géographiques. Un long moment de plaisir, un dessert de mots que l'on déguste.
Gilles LAGROIS, Auclair, Québec
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« Il n'empêche que votre île existe, même invisible »
« Il n'y a que des rêveurs ou des fous pour emprunter une route si excentrée et ceux-là seront toujours les bienvenus. »
Les Puissances n'ont besoin d'aucune justification, elles règnent et s'empressent de le rappeler à ceux qui montrent la moindre tendance à l'oublier. »
« Il vaut mieux mourir en essayant de changer le monde, plutôt que de vieillir en le regardant agoniser. »
« John Shylock HOLMES, bien qu'il portât le nom de l'illustre détective, il n'avait hérité de cette lignée qu'un humour douteux et un sens aigu de l'expertise … il faut en convenir, une allure un tant soit peu grotesque, »
« GRIMOD, il les dépassait tous de deux têtes. Un beau gaillard. »
« La belle, la douce CHARLOTTE DUFRÈNE. »
« Un peuple ne possède pas plus un autre peuple qu'un homme ne possède un autre homme. Aucune nation n'a le droit de poser son ongle sur une autre, pas plus l'Espagne sur Cuba que l'Angleterre sur Gibraltar.»
/Le paysage aussi était une chose mentale./
POUR EN SAVOIR DAVANTAGE :
Résumé :
« Découvrez une usine de cigares dans le Périgord noir, embarquez à bord du Transsibérien, grimpez dans un dirigeable, poursuivez votre périple en sous-marin à la recherche du diamant volé de Lady MacRae. Et croisez au fil des pages un dandy opiomane, l'ignoble monsieur Wang, une épouse nymphomane et frustrée, l'insaisissable Enjambeur Nô. Quelle folle imagination a pu faire naître un tel roman ? »
«C'est étrange la manière dont l'imagination fonctionne, et comme elle s'apparente au rêve.»
Prix Libr'à Nous
Prix du meilleur roman des lecteurs de POINTS - Sélection 2017
UNE LECTRICE :
Ici, il est question :
d'une bataille entre Alexandre le Grand et Darius,
d'un dandy opiomane,
d'une gouvernante bien sous tous rapports, mais qu'il ne faut pas chercher,
d'un certain John Shylock Holmes,
d'un majordome noir au front balafré,
de trois pieds coupés chaussés de baskets,
d'un nombre restreint d'unijambistes,
du diamant volé de Lady MacRae,
de B@bil Books, l'entreprise de Monsieur Wang,
d'une jeune fille endormie depuis plus de dix ans,
de fiacres et de tablettes tactiles,
d'un mari qui bande mou, au grand désespoir de son épouse un brin nymphomane,
de la lecture à voix haute dans les fabriques de cigares,
d'un homme enfermé dans un sous-sol, avec son épouse endormie, des livres et des journaux,
d'une femme qui a jadis peut-être été un homme,
d'un jeune hacker qui milite pour la liberté des livres et des histoires,
des amours platoniques entre le susdit et sa jolie compagne de travail,
d'un voyage à bord de l'Orient-Express,
d'un voyage en dirigeable,
d'un voyage en bateau,
d'un voyage en sous-marin, commodément appelé Nautilus,
d'un criminel surnommé l'Enjambeur Nô,
d'un pigeon de concours nommé Free Legs Diamond,
de plusieurs monstres marins, dont un certain Cthulhu,
d'une île qui dérive
et de bien d'autres curiosités, personnages et péripéties. On ne va pas tout vous raconter !
Si cela n'était pas encore tout à fait évident, ce roman est impossible à résumer tant les événements s'enchaînent sans cesse autour de personnages et au sein de récits divers. le lecteur est invité à suivre trois histoires qui se répondent à différents niveaux et l'on se demande bien quel récit nourrit l'autre. « Tout livre est l'anagramme d'un autre. Peut-être même de plusieurs. Il n'appartient qu'au lexique d'être celui de tous les autres. » (p. 453) Allons plus loin et rappelons l'osmose essentielle entre réalité et fiction : « Il n'y a pas de réalité qui ne s'enracine dans une fiction préalable. » (p. 409)
L'île du point Némo, ce n'est qu'une expression de la réalité passée à la moulinette de l'imagination. Un mot sur ce fameux point Némo qui va susciter tant d'interrogations, de recherches et de frissons (Oui, ça en rappelle un autre…) : « C'est le joli nom donné par les scientifiques au pôle maritime d'inaccessibilité, l'endroit de l'océan de l'océan le plus éloigné de toute terre émergée. » (p. 262) Voilà une définition qui colle assez bien avec la création : quel auteur n'a jamais rêvé de produire un texte à nul autre pareil, un texte qui explorerait un pan narratif encore vierge de toute écriture ?
Le récit principal (appelons-le ainsi par commodité) offre une congruence étonnante et réussie entre une atmosphère victorienne et une technologie estampillée 21e siècle, du steampunk à son meilleur ! Au fil du roman, on visite un cabinet de curiosité qui n'en finit pas de faire s'écarquiller les yeux qui ont été ceux d'une enfant émerveillée (Oui, c'est moi, évidemment.) par les romans de Jules Verne, de Sir Conan Doyle ou de Ian Fleming. Car le ton est donné : ce roman est à la fois d'aventure et d'espionnage, mais également policier et d'amour (un peu). C'est aussi une fable écologique et un conte philosophique.
L'île du point Némo, c'est surtout un glorieux palimpseste, celui d'un auteur qui a beaucoup lu et dont l'esprit fourmille de personnages et de situations romanesques. « Que reste-t-il dans nos mémoires, sinon un résumé flou et poussiéreux, de ces livres qui ont bousculé notre existence ? » (p. 46) En secouant le tout, en le saupoudrant d'un brin de folie et en l'arrosant d'une grande rasade de second degré, on obtient un texte qui, s'il est foutraque, polymorphe et labyrinthique, n'est jamais insaisissable ou incompréhensible. Parce que ce qui compte, finalement, c'est le plaisir qu'éprouve tout lecteur quand on lui raconte une bonne histoire. Et celle-ci est bonne, foutrement bonne ! «
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KLEIN Naomi
DIRE NON NE SUFFIT PLUS, 2017, 300 pages, ****
Si la politique vous attire, si vous voulez connaître les opinions d'une spécialiste dans le domaine de la politique ce livre vous comblera. Nous survolons la politique américaine et de bien d'autres pays qui ont marqué notre époque mouvementée. Ce livre est un cours magistral sur la politique mondiale et sur les conséquences des gestes posés par les gouvernements de ces pays.
Gilles LAGROIS, Auclair, Québec
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Résumé :
Loin d’être une « aberration de l’histoire », l’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche n’est que la suite logique d’un long processus au cours duquel se sont imposées, aux Etats-Unis comme sur la scène mondiale, les valeurs d’un capitalisme débridé aujourd’hui incarnées par un président appliquant sans vergogne un programme délétère. En confiant le gouvernement des Etats-Unis aux entreprises, en niant le changement climatique pour favoriser l’exploitation frénétique des énergies fossiles, en affichant un bellicisme virulent et une propension à user de tous les aspects de la stratégie du choc, Donald Trump fait courir à la planète des risques majeurs que Naomi Klein, forte de plus de vingt ans d’investigation sur le terrain, dénonce ici tout en engageant les citoyens du monde à tracer une feuille de route pour faire reculer les populismes et nationalismes de tous bords, et gratifier le monde d’un avenir durable.
Des lecteurs :
« Dire non ne suffit plus , nous sommes d'accord , il faut agir , chacun avec ses armes et celles de Naomi Klein sont le courage de dénoncer , son talent d'analyse et son réalisme . Ce livre décortique les ressorts du discours libéral , les ententes financières des "élites " US et la technique de Trump pour divertir les médias pendant que ses équipes se remplissent les poches sur le dos du peuple .
Si ce genre de pratiques délétères n'étaient que celles de Trump ce serait déjà grave , mais il y a des répliques ailleurs : Erdogan , Poutine et autres convaincus du néolibéralisme tels que Macron , Rajoy , Orban et consorts
Que chacun donc se serve de ses talents personnels pour réduire voire supprimer ce système pervers qu'est le capitalisme qui inévitablement mutera en une dictature financière et policière . D'autres l'ont déjà dit , souvent taxés d'utopistes , mais un monde meilleur et plus juste est possible . »
LeJournaldeQuebec 13 novembre 2017 Ce guide de résistance est aussi un cri d’espoir et un appel à l’action. Par sa grossièreté, par son impunité, par son saccage des acquis, Trump est en train de fédérer tous les opposants qui, hier encore, se disputaient entre eux et n’arrivaient pas à s’entendre pour lui barrer la route.
Le livre de Naomi Klein sur Trump : " Dire non ne suffit plus " est orné de citations de quelques personnalités intellectuelles :
Le 8 novembre 2016 , Donald Trump est devenu le quarante-cinquième président des états-unis . " Tenter d'analyser comment nous en sommes arrivés à ce moment politique surréel ; comment concrètement , ce monde pourrait empirer ; et comment , si nous gardons la tête froide , nous pourrions simplement inverser le scénario et déboucher sur un avenir radicalement meilleur : telle est mon ambition . |
TAMMET Daniel
L'ÉTERNITÉ DANS UNE HEURE, La poésie des nombres, 2013, 296 pages
Un livre pour qui est passionné de mathématiques, de culture, de recherche sur tous les sujets qui touchent l'histoire de l'humanité, les jeux de l'esprit, surtout la personne qui aime approfondir un sujet précis qui a un lien avec la communication et les langues.
Un auteur remarquable, un esprit démesuré, des connaissances à tout vent.
Pour tous ceux qui aiment les mots, peu importe les domaines.
Gilles LAGROIS, Auclair, Québec
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Résumé : LES ÉDITEURS
« Auteur reconnu et cerveau d’exception, Daniel Tammet a le don de raconter les mathématiques, de les rendre concrètes et vivantes, à travers sa propre vie, notre quotidien, la poésie ou la grande histoire.
Les mathématiques sont une science, certes, mais une science de l’imagination qui nous permet de répondre aux questions universelles que pose la littérature : le temps, la vie, la mort, l’amour.
Des flocons de neige à Pi en passant par les moutons d’Islande ou Shakespeare, on se demande pourquoi à l’école, on ne nous a pas appris les mathématiques de cette façon.
Daniel Tammet a été élu par un panel d’experts l’un des «100 génies vivants» en 2007.
Autiste Asperger, doué de synesthésie, il voit les nombres comme des formes et des couleurs et parle plusieurs langues.
Son autobiographie, Je suis né un jour bleu, est devenue un classique, traduit dans 24 langues. Son deuxième livre, Embrasser le ciel immense, fut aussi un best-seller (vendu à plus de 80 000 exemplaires en France). Il a été élu membre de la Société royale des arts en Grande-Bretagne en 2012. Il vit à Paris. »
UN LECTEUR :
« Qui est capable dans un même livre de comparer la façon de compter des islandais et celle des chinois, de s'extasier sur la beauté des flocons de neige, d'analyser diverses stratégies du jeu d'échecs, de philosopher sur l'univers et d'éventuelles civilisations différentes de la nôtre ? Daniel Tammet.
Qui est capable de parler à la fois de mathématiques et de poésie, de rhétorique et de logique ? Daniel Tammet.
Qui est capable de citer Horace, Pythagore et Shakespeare avec un naturel confondant ? Daniel Tammet.
C'est que Daniel Tammet n'est vraiment pas un homme ordinaire, loin s'en faut. Atteint du syndrome d'Asperger, il est doué de capacités totalement hors normes dans des domaines variés allant des mathématiques aux langues étrangères.
Il a formidablement raconté qui il était dans son livre autobiographique Je suis né un jour bleu.
Dans ce nouvel ouvrage, il nous livre ses réflexions, ses analyses sur des sujets très divers qui ont pour point commun de faire intervenir des nombres. Car Daniel Tammet est fasciné depuis tout petit par les chiffres, le calcul et le raisonnement mathématique. Il nous invite à l'accompagner dans ses pensées, et si l'on veut bien se laisser emporter, le voyage vaut vraiment le coup.
Le lecteur ne doit pas attendre quelque chose de convenu : ici, de l'originalité, rien que de l'originalité. L'auteur nous prévient dans sa préface : "J'emmène le lecteur à l'autre bout de la planète et je lui fais remonter le temps, avec des textes inspirés par la neige du Québec, les moutons d'Islande ou les débats de la Grèce antique qui ont permis le développement de l'imagination occidentale."
Chapitre après chapitre, Daniel Tammet passe d'un sujet à l'autre pour nous faire découvrir un nouvel univers. À l'intérieur d'un chapitre, il saute tel un cabri d'une idée à l'autre, par exemple du jeu d'échecs à l'apprentissage du langage.
Daniel Tammet est doté d'un esprit bouillonnant. Son cerveau fait jaillir idée sur idée, sans interruption. Et ce que je trouve fascinant quand on le lit, c'est que l'ensemble, sous un désordre apparent, est extrêmement cohérent, et qu'il réussit à nous faire partager son enthousiasme sans cesse renouvelé pour chaque nouvelle pensée.
Si vous ouvrez ce livre, vous y trouverez des calculs et des raisonnements, puisque ce sont les principaux constituants de l'univers de l'auteur.
Vous y trouverez de la poésie, car Daniel Tammet est une personne ultra sensible, dont les sens sont toujours en éveil. le chapitre "L'homme de neige" est un pur régal. L'auteur nous confie son admiration pour la structure géométrique des flocons de neige et pour leur beauté. Il s'extasie comme un gamin devant un sapin de Noël, c'est terriblement rafraîchissant.
Vous y trouverez également de l'humour. Dans le chapitre "Les statistiques et l'individu", Daniel Tammet nous raconte l'histoire de ce malheureux notaire qui a acheté une maison en viager à une vieille dame de 90 ans. le monsieur bien informé avait consulté, avant son achat, des statistiques qui lui avaient révélé que l'espérance de vie moyenne d'une nonagénaire était de trois ans. Quelle aubaine, la maison allait lui coûter une bouchée de pain. le hic, c'est que cette gentille retraitée s'appelait Jeanne Calment ! (Pour ceux qui ne sauraient pas qui elle est, regardez-donc sur internet... vous allez vite comprendre...)
Vous y trouverez bien d'autres choses encore, car ce livre est d'un incroyable richesse.
Daniel Tammet est un érudit, débordant d'enthousiasme et d'envie de partager ses connaissances et ses interrogations. Il emmène sans arrêt son lecteur là où il ne s'y attend pas. Rien de prévisible, que des surprises.
Une lecture qui secoue. J'en sors tout ébouriffée... bon sang, que c'est agréable ! «
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